Pendant près de 50 ans, les Albanais ont vécu sous l'une des dictatures les plus féroces d'Europe. Surveillance permanente, emprisonnements, exécutions... Aujourd'hui, le pays a choisi d'ouvrir au public les archives de sa police politique impitoyable, la Sigurmi. Longtemps frileux à faire face à cette mémoire, les Albanais sont-ils prêts à affronter ce passé ? 

L'Albanie face à ses fantômes

ARTE Regards

Hubert avait appris par un ami de la famille qu’il existait des opportunités de formation abordables en Chypre du Nord. La procédure simplifiée d’obtention de visa et les frais universitaires modiques l’ont convaincu de virer toutes ses économies à un agent de l’université, qui lui a vendu, comme à nombre d’étudiants potentiels, l’offre parfaite de formation.
La République turque de Chypre du Nord est devenue une alternative à l’Europe dans le domaine de l'enseignement supérieur. Treize universités privées ont vu le jour ces dix dernières années. Près d’un tiers des habitants du pays sont des étudiants. L’enseignement supérieur est, avec le tourisme, le principal secteur économique de l'île.
Mais la facilité d’octroi des visas d’étudiant a également favorisé des activités criminelles. Le travail au noir, la prostitution et la traite des êtres humains sont en plein essor. Yağmur, une avocate spécialisée dans les droits humains, met en garde contre cette dérive. Depuis 2021, elle défend les victimes d’exploitation et de prostitution forcée qui voulaient suivre des études en Chypre du Nord.
Ces jeunes étrangers aspirant à un avenir meilleur déchantent cruellement en arrivant sur l’île.

Étudier à Chypre-Nord - Une tromperie organisée

Pomorie est une station balnéaire prisée par les touristes russes depuis vingt ans. Chaque été, des milliers d'entre eux investissent cette presqu'île, attirés par ses plages, mais surtout par les prix bas, et des liens culturels forts avec les locaux. La Bulgarie a beau appartenir à l'Union européenne et à l'Otan, la Russie a maintenu son influence dans cette ancienne république communiste. Alors, ici plus qu'ailleurs, le conflit en Ukraine embarrasse. La Bulgarie est l'un des rares pays de l'Union où se sont tenues des manifestations prorusses. En même temps, dès le début de la guerre, la Bulgarie a soutenu les sanctions contre Moscou, et plus de 100 000 réfugiés ont été accueillis, notamment dans les hôtels sur la côte, comme à Pomorie. Parmi eux, Svetlana, et deux de ses enfants. Après avoir été hébergée gratuitement dans un hôtel, elle travaille désormais comme femme de ménage pour un maigre salaire, et veut quitter ce pays. Elle redoute de croiser les touristes russes, souvent prorégime, comme Natalia, propriétaire d'un appartement dans la station balnéaire. Elle vient tous les étés en famille et cette année encore, malgré les complications liées aux sanctions contre la Russie. Mais à Pomorie, il y a aussi des Russes qui fuient la politique de Poutine, comme Lena et Mihai, ce couple qui aide les réfugiés depuis des mois en distribuant des denrées alimentaires ou en les accompagnant dans leurs démarches administratives. Dans cette ville divisée, Ukrainiens, Russes, pro ou anti-Poutine vivent les uns à côté des autres. Ils se croisent tous les jours, tout en s'évitant soigneusement...

Une station balnéaire bulgare dans la guerre

Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, a longtemps été considéré comme celui qui pouvait l'emporter face à Erdogan. Candidat du Parti républicain du peuple (CHP), il avait créé la surprise lors des municipales de 2019 en remportant la capitale économique du pays. Trois ans plus tard, l'édile avait été condamné à une peine de prison pour "insulte" envers des responsables politiques - une affaire ourdie par l'AKP pour le mettre sur la touche. Le président du CHP, Kemal Kilicdaroglu, avait alors pris la main et formé une coalition d'opposition en vue des élections présidentielles de mai 2023.

 La présidente de la section stambouliote du CHP, Canan Kaftoncioglu, se bat elle aussi pour un renouveau à la tête du pays. Médecin légiste, elle s'est engagée en politique pour changer la donne en Turquie. Mais elle est régulièrement mise en cause par la justice turque - une tentative du pouvoir pour freiner son ascension.
 Mithad Sancar, coprésidente du HDP - le parti pro-kurde -, rencontre elle aussi de nombreuses difficultés. Des centaines de ses camarades sont en prison et son parti est menacé d'interdiction pure et simple. Or, l'alternance à la tête de la Turquie ne saurait se passer du HDP et de son électorat...

Élections en Turquie : l'alliance contre Erdogan

Les milieux artistiques n’ont pas attendu pour prendre au sérieux la menace russe qui pèse sur les pays baltes. À Vilnius, Ed travaille dans une boutique bien connue pour son positionnement politique. De plus en plus de clients de ce magasin spécialisé dans le graffiti viennent y acheter des aérosols pour taguer les murs de slogans anti-Poutine. Toujours en Lituanie, Jonas, un restaurateur, entend pouvoir se protéger activement en cas d’attaque. Depuis qu’il a adhéré à une association d’auto-défense, il a déjà effectué plusieurs exercices militaires avec sa petite amie.

À Tallinn, les photomontages du projet artistique HETK secouent les habitants. Placées devant les quartiers résidentiels dont elles s’inspirent, ces images choc montrent une ville en ruines, funeste anticipation de ce à quoi ressembleraient les lieux en cas de guerre.

En compagnie du duo folk Puuluup, "Tracks East" découvre comment la génération qui a connu la fin de l’époque soviétique envisage un conflit avec la Russie. Formé de deux musiciens nés dans les années 1970, Puuluup représentera cette année l’Estonie au concours Eurovision de la chanson.

Quand la guerre a éclaté en Ukraine, Bozhena Rynska s’est installée avec sa fille dans la station balnéaire lettone de Jurmala. Star de la press people, la journaliste russe ne couvre pas seulement les intrigues qui agitent sa ville d’adoption – elle évoque aussi l’agression perpétrée contre Leonid Volkov, l’ancien bras droit d’Alexeï Navalny.

Pays baltes : le point sensible de l'Europe

Tracks East

Ce documentaire explore les vies de citoyens belges, donnant la parole à des travailleurs en difficulté et à des passionnés de leur métier. Alors que le pays se prépare pour des élections, on découvre quelles sont leurs attentes vis-à-vis de la politique et de la démocratie. C’est un regard fascinant sur la vie quotidienne et les aspirations des Belges.

Ce programme de la chaîne belge RTBF fait partie de la Collection européenne, une initiative conjointe de médias publics européens (ARD, ARTE, France Télévisions, RTBF, SRG SSR et ZDF), coordonnée par ARTE.

Les belles promesses

D'abord cantonnés à un rôle d'observateur, les psychologues sont devenus des acteurs clés de police. Leur pratique irradie désormais toutes les strates de l'institution à commencer par le recrutement de ses futurs agents. "La police qui investit aujourd'hui dans les gros bras court à sa perte. La force physique, les conditions physiques sont peu à peu supplantées par la technologie. Désormais, on attend d'un policier des compétences sociales, l'habileté de discernement, la capacité d'adaptation" détaille Séolane Bouchoucha, psychologue de la police cantonale de Genève. Cette approche a fait ses preuves sur le terrain : 90% des interventions se résolvent par la dialogue, les 10% restantes se concluent par l'usage d'un moyen de contrainte. Un choix très politique qui traduit une volonté des pouvoirs publics de rapprocher policiers et citoyens.

Suisse : la police à l'école des psys

Lancer une campagne d’appels aux dons, acquérir un bateau et, grâce à lui, sauver des vies : tel est le projet de Gerson Reschke, cofondateur de l’association Sea Punks en 2020. Tout comme ses camarades animés par les mêmes valeurs, il ne supporte plus d’assister les bras croisés à la mort de milliers de personnes migrantes. Plus de 27 000 ont disparu en Méditerranée depuis 2014 alors qu’elles tentaient de fuir la guerre, les persécutions et la misère.

Après dix jours de formation, les 13 volontaires du du Sea Punk I prennent la mer et quittent l’Espagne pour mettre le cap sur les côtes tunisiennes. Bientôt, ils découvrent une embarcation transportant plus de 40 personnes parties du Bénin. Celles-ci ont passé trois jours en mer sans vivre ni eau potable, constamment exposées au soleil. Certains enfants se trouvent dans un état critique. L’équipage va devoir rapidement maîtriser les gestes qui sauvent.

Sauvetage en Méditerranée

Charles III sera couronné le 6 mai 2023. Que pensent les Britanniques de leur nouveau monarque ? Mary Hobson fait partie de la classe moyenne et compte parmi les fans de la famille royale. Elle a déjà repéré un emplacement d'où elle pourra voir le roi de près. Mais les scandales autour du prince Harry et de son épouse Meghan ont tempéré ses ardeurs royalistes.

Les membres de la communauté noire britannique sont globalement plus réservés à l'égard de la monarchie, considérée comme le symbole d'une élite majoritairement blanche datant d'une époque révolue. C'est notamment l'avis des militants regroupés au sein de l'association caritative Voyage Youth, qui oeuvre en faveur des jeunes Noirs. D'autres vont encore plus loin, à l'instar de l'antiroyaliste Graham Smith dont le groupe de pression Republic prône l'abolition de la monarchie.

Hors de question pour Ashley Sims ! Le paparazzo, qui gagne sa vie en photographiant la famille royale, est persuadé qu'elle reste un facteur économique décisif pour le Royaume-Uni. Un atout qui bénéficie aussi à l'entreprise Kashket & Partners, laquelle a transformé des centaines d'uniformes de l'armée en prévision des parades et cérémonies liées au couronnement.

Sacre de Charles III, l’espoir d’un renouveau

Le cas de la télévision russe indépendante Dodj est emblématique des dilemmes de l’opposition russe et de la manière dont elle est traitée en Europe. Depuis qu’en décembre la Lettonie lui a retiré la licence qu’elle lui avait accordée, la chaîne se bat pour sa survie. Amsterdam pourrait lui offrir un nouveau départ, mais la route est pavée d’embûches qui paraissent infinies.

Dojd, un média en exil - L’Europe et l’opposition russe

Depuis le début du conflit armé, l'Europe de l'ouest a accueilli plus de 4 millions de réfugiés ukrainiens. Un élan de solidarité sans précédent, dont sont exclus les mineurs non accompagnés : si leurs parents se battent ou restent en Ukraine, ceux-ci ne peuvent bénéficier du statut de réfugié en l'absence de tuteurs légaux. Plusieurs associations ont décidé de s'occuper des enfants. Dans le Nord de la France, un ancien réseau de solidarité avec l'Ukraine s'est réactivé avec la guerre. Nous avons suivi des enfants ukrainiens qui ont atterri dans des familles : quand vont-ils pouvoir rentrer en Ukraine ? Où en sera la guerre à leur retour ? Enfants comme accueillants doivent trouver leur mode de fonctionnement tout en gardant en tête que le départ peut toujours être repoussé.

L'incertitude des enfants réfugiés ukrainiens

"ARTE Regards" suit sur le terrain la juriste américaine Belkis Wille, de l'ONG Human Rights Watch : elle enquête sur les crimes de guerre en Ukraine, notamment le bombardement de la gare de Kramatorsk qui a coûté la vie à cinquante civils et l’attaque du théâtre de Marioupol.

Crimes de guerre en Ukraine : collecter les preuves

https://bff-service.rtbf.be/auvio/v1.23/mosaic/widget?id=21690

Le tout-démocratie, la solution ?

ARTE Regards
L'Albanie face à ses fantômes

ARTE Regards
Étudier à Chypre-Nord - Une tromperie organisée

ARTE Regards
Une station balnéaire bulgare dans la guerre

ARTE Regards
Élections en Turquie : l'alliance contre Erdogan

Tracks East
Pays baltes : le point sensible de l'Europe

Les belles promesses
Les belles promesses

ARTE Regards
Suisse : la police à l'école des psys

ARTE Regards
Sauvetage en Méditerranée

ARTE Regards
Sacre de Charles III, l’espoir d’un renouveau

ARTE Regards
Dojd, un média en exil - L’Europe et l’opposition russe

ARTE Regards
L'incertitude des enfants réfugiés ukrainiens

ARTE Regards
Crimes de guerre en Ukraine : collecter les preuves

Le tout-démocratie, la solution ?

ARTE RegardsL'Albanie face à ses fantômes

ARTE RegardsÉtudier à Chypre-Nord - Une tromperie organisée

ARTE RegardsUne station balnéaire bulgare dans la guerre

ARTE RegardsÉlections en Turquie : l'alliance contre Erdogan

Tracks EastPays baltes : le point sensible de l'Europe

Les belles promessesLes belles promesses

ARTE RegardsSuisse : la police à l'école des psys

ARTE RegardsSauvetage en Méditerranée

ARTE RegardsSacre de Charles III, l’espoir d’un renouveau

ARTE RegardsDojd, un média en exil - L’Europe et l’opposition russe

ARTE RegardsL'incertitude des enfants réfugiés ukrainiens

ARTE RegardsCrimes de guerre en Ukraine : collecter les preuves