Quand les Nazis annexent l’Alsace, de très jeunes gens décident de faire quelque chose. Ils prendront pour nom secret la Feuille de Lierre. Grégoire Carlé est le petit-fils d’un de ces résistants que l’Histoire a oublié. Il raconte son grand père au micro de Jean-Marc Panis.

Nous sommes en 1946, à Bruxelles. C’est dans la capitale que s’installe le liégeois Théodore Koenig, poète surréaliste. C’est au Vieux Marché qu’il rencontre Marcel Broodthaers, poète lui aussi. Ensemble, les deux jeunes hommes parlent littérature. Plus tard, dans son » Histoire de la peinture chez Phantomas » (la revue qu’il créera dans les années cinquante), Koenig se souviendra de son camarade : « Une hypersensibilité romantique l’habitait. Il me fit partager son exaltation pour Baudelaire. Il me récitait encore des pages des « Enfants du Limon » de Queneau, s’éternisant sur les malheurs de Bébétoutout qui le fascinait, lui trouvant des rapprochements avec sa propre vie et me considérait comme une curiosité en raison de mes penchants pour l’art esthétique. (…) Je fréquentais donc ce Villon qui n’écrivait que timidement, me fiant à son allure intérieure, plutôt qu’à ses aspects de faux mauvais garçon aux prises avec des montagnes de difficultés qu’il se créait, d’ailleurs, de plus en plus nombreuses, les multipliant jusqu’à l’angoisse (…). Depuis son décès en 1976, Marcel Broodthaers est l’objet d’une attention soutenue de la part des historiens et historiennes de l’art, du monde muséal et culturel : nombreuse sont les rétrospectives de son œuvre à travers le monde. A la croisée du surréalisme, du pop art, du nouveau réalisme et de l’art conceptuel, il nous plonge dans le bouillonnement artistique qui suit la fin de la Deuxième Guerre mondiale : ses interrogations, ses remises en question et ses propositions. aux couleurs de la Belgique ou de la France, collages de mots et d’images, films, son « Musée d’Art moderne, Département des Aigles », témoigne de sa vivifiante soif d’indépendance, lui qui, pourtant, avait pu se construire un solide réseau d’amis, fidèles soutiens durant les longues années de vaches maigres. Partons à la rencontre de Marcel Broodthaers dont le journaliste Jean-Pierre Van Tiegem dira, lors de sa disparition : « Il s’est tu au milieu d’une phrase ». Avec nous : Margaux Van Uytvanck, ULB. Thèse : « Marcel Broodthaers à Bruxelles – Parcours individuel et réseaux artistiques (1945-1970). Sujets traités : Marcel Broodthaers, Théodore Koenig, poète, surréaliste, art, oeuvre, Coquilles d’œufs, moules, fémurs peints

Marcel Broodthaers ne tourne pas en rond

Un Jour dans l'Histoire

Nous sommes le 4 février 1965, à Paris. C’est au Palais de l’Elysée que le général de Gaulle a fait convoquer la presse : il en va de l’équilibre du monde. Les journalistes du monde entier ont répondu à l’appel. Les prenant à témoin, le président de la Ve république française dénonce l’hégémonie du dollar. Le dollar et son exorbitant privilège. Le Général a décidé d’en appeler au retour de l’or comme étalon monétaire international. Déclaration fracassante qui va lui valoir le surnom de « Gaullefinger », en référence au film « Goldfinger », sorti peu de temps auparavant, dans lequel James Bond combat un criminel voulant voler l’or des Etats-Unis. De Gaulle devient, ainsi, le pilleur de Fort Knox, la réserve fédérale où le gouvernement américain entrepose son or depuis 1937. En quoi l’or est-il devenu un enjeu majeur de la guerre froide ? Un enjeu planétaire, non seulement entre l’Est et l’Ouest, mais aussi entre les Américains et leurs alliés… Invité : Arnaud Manas, chercheur associé à Paris I-Sorbonne, directeur du service du Patrimoine et des Archives de la Banque de France.

Un Jour dans l'Histoire
La feuille de lierre, résistants en Alsace

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