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La Première

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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

La solitude : un mal suspect à travers les siècles

33 min

| Publié le 18/10/23

Nous sommes en 1757, chez le duc d’Ayen à Saint-Germain-en-Laye, à une vingtaine de kilomètres, à l’ouest de Paris. Ce jour-là a lieu la première représentation du « Fils naturel, ou Les épreuves de la vertu ». Il s’agit d’un drame en cinq actes et en prose écrit par Denis Diderot. L’histoire est celle de deux amis dont l’un demande à l’autre de plaider sa cause auprès d’une jeune fille qu’il adore. Le texte contient un phrase qui va faire bouillir Jean-Jacques Rousseau, ami de Diderot. « Il n'y a que le méchant qui soit seul ». Rousseau prendra pour lui cette critique et s’en ouvrira dans « Les Confessions », son autobiographie. Un peu moins d’un siècle plus tard, dans son poème intitulé « La fin de Satan », Victor Hugo écrit à propos de la solitude : « L’enfer est tout entier dans ce mot » , alors qu’en 1903, Rainer Maria Rilke, dans une de ses « Lettres à un jeune poète » rêve à « Être seul, seul comme l’enfant est seul ». Silencieuse, inquiétante, sournoise, la solitude a longtemps, et peut-être encore toujours, été connotée négativement, provoquant la méfiance et même le rejet. Elle s’abat sur les plus faibles, pense-t-on : les malades, les pauvres, les veuves, les célibataires, les fous, les victimes de guerres ou de famines. Mais vint un temps où la solitude s’est imposée comme une condition nécessaire à l’accomplissement de soi. Un long processus qui s’étend sur tant de siècles… Revenons sur quelques étapes essentielles pour comprendre… Invitée : Sabine Melchior-Bonnet « Histoire de la solitude – de l’ermite à la célibattante » éditions PUF. Sujets traités : solitude, Denis Diderot, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Rainer Maria Rilke, célibataire, ermite, veuves, malades