Passer à la recherche
background

La « banalité du Mal » dans sa glaçante vérité

Le coup de coeur du libraire

1 min

| Publié le 07/11/20

Le coup de cœur d’Etienne PIRET, « Libraire de la Reine » à Binche : ERIKA SATTLER, d’Hervé BEL, éd Stock, 2020. La « banalité du Mal » dans sa glaçante vérité. Erika a 16 ans. Elle va se trouver fascinée par un homme avec une petite moustache et un uniforme terne dont la voix douce va enfler. Une voix qui éveille en Erika, des émotions musicales et toutes sortes de sentiments, colère, exaltation, tristesse, et joie, une joie indescriptible. On croyait Hitler et on voyait presque ce qu’il annonçait. Cet homme était habité, porteur d’un message extraordinaire. Les gens l’écoutaient bouche-bée, les émotions de chacun excitant celles de l’autre. Erika avait seize ans. Elle était rentrée chez elle transformée. Elle serait « national-socialiste ». Janvier 1945. Les Russes approchent de la Pologne. Sur les routes enneigées, Erika Sattler fuit avec des millions d'autres Allemands. La menace est terrible, la violence omniprésente. Pourtant, malgré la débâcle, Erika y croit encore : l’Allemagne nazie triomphera. Dans ce livre puissant, dérangeant et singulier, Hervé Bel brosse le portrait d'une femme qui se rêve en parfaite ménagère national-socialiste.