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La Première

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Histoire

L'Heure H

Gabriel Figeys, journaliste compromis

40 min

| Publié le 30/10/23

Nous sommes le 15 juin 1946. Pour Gabriel Figeys, c’est une journée semblable à toutes celles qui viennent de s’écouler depuis près de deux ans. Une journée sombre, morne, composée d’ennui, de rancœur et d’angoisse. Gabriel est terré dans la pénombre, assis à terre, au fond de sa cellule de la prison de Saint-Gilles. Autour de lui, des papiers jaunis sont éparpillés. Une pile est déjà recouverte d’une encre noire, parce qu’il écrit, depuis des mois, il écrit le récit de sa « collaboration ». Il défend sa version de l’histoire, celle qui l’a amené à se rapprocher des Allemands pour « sauver l’essentiel », dit-il. Là, dans une sorte « d’indifférence méprisante » – ce sont ses mots – « seule défense possible contre la souffrance morale », il attend le verdict en appel de la cour militaire. Le 5 janvier 1946, le conseil de Guerre de Bruxelles l’a condamné à la détention perpétuelle pour des faits de propagande politique. Mais l’auditeur n’est pas satisfait, il réclame à nouveau la peine de mort pour celui qui a dirigé pendant deux ans les programmes de la radio volée par les Allemands. Gabriel Figeys estime être un bouc émissaire dans ce procès de l’INR. Et il n’a peut-être pas tout à fait tort. Alors, l’intellectuel sera-t-il condamné à mort ? Nous sommes le 15 juin 1946, il est 11h43 et je vais vous raconter l’Heure H d’un collabo.