Le 15 février 2003, la police belge découvre l’impensable : l’Antwerp World Diamond Centre, réputé inviolable, a été cambriolé. En une nuit, 123 coffres-forts ont été vidés, sans laisser de trace, pour un butin estimé à 100 millions d’euros en diamants, bijoux et liquidités. Derrière ce vol spectaculaire se cache un gang italien, la Scuola di Torino, spécialiste des cambriolages sans violence. Grâce à une préparation minutieuse et des techniques dignes des plus grands films de braquage, les malfaiteurs ont déjoué tous les systèmes de sécurité du bâtiment. Mais une erreur va les trahir : un sandwich au salami retrouvé dans des sacs poubelles abandonnés, contenant l’ADN de Leonardo Notarbartolo, cerveau présumé du casse. Malgré son arrestation et celle de ses complices, le butin n’a jamais été retrouvé, et le mystère plane toujours sur le plus grand vol de diamants de l’histoire…

Golfe du Bengale. 7 octobre 1800. Début de matinée. Il est à peine 8 heures du matin. La mer est calme, seule une brise d’automne vient fouetter les mâts et les tricornes des marins du Kent. Ce navire, immense, invincible, se dresse là, en plein milieu du golfe, comme un étalon pavane parmi des juments. Cette arrogance se ressent jusque dans l’attitude des marins, qui orientent les voiles ou le gouvernail avec un air suffisant. Quand on bosse sur le Kent, regarder les autres de haut est une attitude. Robert Rivington, le capitaine, est en joie. Depuis déjà une heure, il n’a pas lâché sa longue vue. Le mastodonte fend les vagues, tandis que lui observe un intrigant et petit, tout petit navire au loin. Il semble le narguer. Le pavillon est Français. Comme par hasard … Rivington, le sourcil relevé, regarde du coin de l’œil ses officiers et leur lance : « Gentlemen, allons chasser de la grenouille ». Il ne croit pas si bien dire. Dans deux heures, il sera mort. Nous sommes le 7 octobre 1800, le soleil qui se lève est rouge sang. Il est 8 heures, et c’est l’heure H de mon histoire.

Surcouf, le tigre des mers

L'Heure H

Le soleil est depuis longtemps levé sur le petit port de Palos. Ce vendredi 3 août 1492, il est huit heures du matin. Palos… Palos de la Frontera, ainsi nommé car jadis situé à la frontière historique entre les royaumes chrétien et musulman. Palos aujourd’hui est un village paisible d’Andalousie, proche de Huelva, à 80 kilomètres à l’ouest de Séville, au bord de l’océan Atlantique. On pourrait s’étonner d’y voir tant de souvenirs touristiques rassemblés : l’église Saint Georges du 15e siècle en style gothique mudéjar ; la Fontaine, la Fontanilla, où les marins avaient coutume de faire provision d’eau ; un reste de quai portuaire reconstitué. Car c’est ici que tout s’est concrétisé pour Christophe Colomb. Ici qu’a sonnée son Heure H. Heure H pour lui, Heure H pour son équipage. Heure H pour l’Andalousie, qui va faire la richesse de toute l’Espagne aux 16e et 17e siècles. Le fameux Âge d’Or. Mais également une Heure H universelle : notre monde va prendre une toute autre dimension. Une nouvelle donne historique et marchande se prépare. Elle va faire basculer le pôle économique vers les ports de l’Atlantique, au détriment du bassin méditerranéen. Tout cela parce que cet homme s’élance d’ici, en ce matin du 3 août 1492, à la recherche d’un espoir situé à l’Ouest.

L'Heure HLe casse du siècle : Anvers dépouillée de ses diamants

L'Heure H
Le casse du siècle : Anvers dépouillée de ses diamants