L'Heure H

Le faussaire de Vermeer

7h30. 29 mai 1945. Quelque part sur la Côté d’Azur, un homme est brusquement réveillé par des violents coups contre sa porte. Bien conscient que ces coups intempestifs n’annoncent pas une simple visite de courtoisie, l’homme se lève sans attendre pour aller ouvrir à quiconque tambourine à sa porte. En réalité, il n’est pas dupe. Au fond de lui, il sait très bien ce qui l’attend quand il ouvrira la porte d’entrée de sa somptueuse villa de Roquebrune-Cap-Martin. Il enfile un peignoir dont il noue soigneusement la ceinture. Il descend rapidement les escaliers et prend une grande respiration avant d’ouvrir la porte. Comme il s’y attendait, des officiers se trouvent sur le seuil de sa maison. En revanche, il ne s’attendait pas à voir autant d’officiers venir juste pour lui. Mais il découvre très vite la raison… L’un d’eux l’interpelle : « Monsieur Han van Meegeren ? ». Il hoche la tête comme pour confirmer son identité. L’officier sort des menottes en continuant son discours : « Vous êtes en état d’arrestation pour haute trahison et collaboration avec les nazis. En tant que traître à la patrie néerlandaise, vous encourez la peine de mort ». Han van Meegeren n’en revient pas. Il sait que, comme le dit l’adage, tout ce qu’il dit pourra être retenu contre lui, alors il se tait et il coopère. Un escroc ou un faussaire de l’art oui, mais un traître à la patrie, ça, jamais ! Qui est ce Han van Meegeren, plus connu sous le nom du « faussaire de Vermeer » ? Pourquoi est-il accusé de haute trahison ? Et comment son histoire a-t-elle modifié à jamais le milieu de l’art ? Il est 7h30 et c’est l’heure H de mon histoire.