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Chronique Economique

Rester locataire en Wallonie et à Bruxelles

4 min

| Publié le 14/06/23

Les ventes de voitures neuves ne sont pas au beau fixe, en tout cas pour les particuliers, car ces derniers ne s'y retrouvent plus dans toutes ces différentes motorisations. Et comme en plus les réglementations fiscales changent, que le prix de ses voitures a méchamment augmenté, ou que simplement l'accessibilité à certaines villes est devenue impossible pour certaines motorisations, le résultat c'est que les particuliers s'abstiennent d'acheter une voiture neuve pour le moment. Pour le logement, la question ne se pose pas. Tout le monde a envie de devenir propriétaire, surtout les plus jeunes d'entre nous. Sauf que les derniers chiffres risquent aussi de susciter un début de réticence à l'achat d'un bien immobilier. Pour quelles raisons ? Parce que d'après les simulations réalisées par un consultant, il faut désormais deux fois plus de temps pour amortir un achat immobilier qu'il y a trois ans. Il faut, d'après cette simulation, compter six ans à Bruxelles et sept ans en Wallonie pour que le bien immobilier soit rentabilisé. Si vous êtes convaincu de la véracité de ces chiffres, mais que vous souhaitez malgré tout acheter un bien immobilier, vous n'avez plus le choix, vous ne pouvez plus divorcer de votre conjoint. Je dis ça parce que c'est bien connu des banquiers, les jeunes acquéreurs discutent parfois des heures et des heures pour savoir si leur prêt aura une durée de 15 ans, 20 ans ou 25 ans, alors qu'hélas, la durée moyenne réelle d'un crédit hypothécaire, elle est de l'ordre de sept ans environ. Principalement à cause du divorce. Et donc c'est l'autre leçon de cette étude, si vous avez une brique dans le ventre, comme la plupart des Belges, vous devez donc vous projeter davantage dans l'avenir. Et si vous envisagez de changer de logement pour avoir plus d'enfants, par exemple, ou si vous comptez tout simplement vous expatrier un jour prochain, mieux vaut rester locataire. En tout cas en l'état des choses. Si le marché immobilier devait baisser, il est clair, d'après les simulations, que le délai de rentabilisation sera encore plus grand en cas de baisse des prix de l'immobilier résidentiel de 10 % par exemple en 2024. L'amortissement de l'achat ferait qu'il faudrait 14 ans pour le rentabiliser, si vous habitez en Wallonie, et 12 ans à Bruxelles. Mais une telle chute de 10 %, par exemple, est improbable parce que le logement n'est pas une action cotée en bourse. Lorsque les prix baissent, les vendeurs refusent de vendre. Ce sont d'abord le nombre de transactions qui chutent et donc la chute des prix s'étale sur plusieurs années. Elle n'est donc pas aussi brutale que sur la Bourse. Et n'oublions pas qu'en Belgique, l'écrasante majorité des emprunts hypothécaires sont à taux fixe. Et quand l'inflation grimpe, c'est un gain de pouvoir d'achat pour ces ménages endettés, vu qu'ils bénéficient par ailleurs de l'indexation automatique des salaires. Nous ne sommes pas en Espagne, ni en Grande-Bretagne, où la plupart des prêts hypothécaires sont souvent à taux variable. Thanks God! --- La chronique économique d'Amid Faljaoui, tous les jours à 8h30 et à 17h30 sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.