Nous sommes à la fin du mois d’août 1914, après ce que l’on appelle la Bataille des Frontières qui a fait rage entre la France et la Belgique. Deux jeunes soldats français, des poilus de vingt-deux ans, Alfred Richy et Camille Muller, tentent de rejoindre leur unité qui s’est repliée sur Verdun. Mais les troupes allemandes quadrillent la région, ils n’y parviendront pas. C’est tout près de Longwy qu’ils vont essayer de reprendre des forces, pendant quelques heures. Au final c’est plus de quatre années, exactement 1526 jours, qu’ils vont passer cachés dans un grenier, à l’arrière du front, loin des combats.

Nous sommes le 18 juillet 1914. Dans une lettre qu’il adresse à Mileva, son épouse, la mère de ses enfants, alors qu’ils sont au bord de la rupture , Albert Einstein, l’un des plus éminents savants du XXe siècle dont les travaux ont changé le monde à jamais, édicte les nouvelles règles de vie commune. Il écrit :
A. Assure-toi
1) que mes vêtements et mon linge soient tenus en bon ordre et en bon état.
2) que je reçoive régulièrement mes trois repas dans ma chambre.
3) que ma chambre et mon bureau soient toujours tenus propres, en particulier, que le bureau ne soit accessible qu’à moi seul.
B. Tu renonces à toutes relations personnelles avec moi tant qu’elles ne sont pas absolument indispensables à des fins sociales. Plus précisément, fais sans
1) ma présence à tes côtés à la maison.
2) mes sorties ou voyages avec toi.
C. Dans tes relations avec moi, engage-toi explicitement à adhérer aux points suivants :
1) tu ne dois ni espérer de l’intimité de ma part ni me reprocher quoi que ce soit.
2) tu dois cesser immédiatement de t’adresser à moi si je le demande.
3) tu dois quitter ma chambre ou mon bureau immédiatement sans protester si je te le demande.
D. Tu t’engages à ne pas me dénigrer, en mot ou en acte, devant mes enfants. »
Mais qui était Mileva ? Mileva Maric, elle-même brillant esprit scientifique : quelle place a-t-elle eu auprès du prix Nobel, quel rôle a-t-elle joué dans ses travaux ?

MILEVA MARIC À L'OMBRE D'EINSTEIN

1000 Jours dans l’Histoire

Le 28 juin 1914,  un jeune serbe de dix-neuf ans tire, avec un pistolet, sur François-Ferdinand, l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et sur son épouse. Deux balles, deux morts. Nous sommes à Sarajevo, l’Europe ne va pas tarder à s’embraser dans un conflit qui fera près de vingt millions de morts. Que sait-on de ce jeune homme se disant nationaliste yougoslave ? Il  échappera à la pendaison car il n’était pas majeur au moment des faits. Il mourra en prison victime de ses conditions de détentions, atroces,  et d’une tuberculose osseuse. Il s’appelait Gavrilo Princip.

1000 Jours dans l’Histoire
DEUX POILUS, QUATRE ANS CACHÉS DANS LE GRENIER

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