funeraire

Les Belges sont toujours plus nombreux à opter pour l’incinération. La crémation est choisie par 40% de Wallons, 60% de Bruxellois. Une tendance qui s’explique notamment par le coût élevé de l’inhumation. Pompes funèbres, pierre tombale, location d’un emplacement au cimetière, la facture liée à un enterrement peut très vite grimper. Le prix des concessions varie très fortement d'une commune à l'autre.

On n'est pas des pigeons

Concessions funéraires : jusqu'à vingt fois plus cher en fonction de la commune

"De tout temps, un soin tout particulier a été apporté au traitement du cadavre humain. En fonction des croyances, des cultures et des époques, ou par besoins techniques, l'homme a toujours perfectionné des pratiques et méthodes de conservation des corps pour atteindre un idéal répondant à ses exigences. Pourtant lorsque l'on parle d'embaumement notre esprit est conditionné et les premières images qui s'imposent à lui sortent tout droit des collections égyptiennes des musées. Nicolas Delestre dans sa ""Petite histoire de l'embaumement en Europe au XIXe siècle"" (Ed du Murmure) retrace l'histoire de l'embaumement européen jusqu'au XIXème siècle et nous montre ce que ce siècle a permis comme expérimentations.
"

PETITE HISTOIRE DE L'EMBAUMEMENT EN EUROPE

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes le 4 Novembre 1922. A l'âge de 48 ans, Howard Carter ouvre la tombe du Pharaon Toutankhamon, qu’il cherche inlassablement depuis près de 30 ans. Rien ne prédisposait Howard Carter à devenir le plus grand Egyptologue de tous les temps, et à faire la plus grande découverte archéologique de tous les temps. Qui l’attend, là, dans le tombeau ? Un jeune Pharaon, mort à 19 ans, enterré à la va vite dans une tombe qui n’a rien de celle d’un pharaon, comme si lui aussi, on voulait qu’il passe à coté de l’Histoire, qu’il soit oublié. Est ce qu’un autre homme qu’Howard Carter aurait pu découvrir la Tombe de Toutankhamon ? La question peut se poser... Car oui, c’est bien une rencontre un peu improbable, entre deux “gamins d’infortune”....

HOWARD CARTER ET TOUTANKHAMON

Nous sommes le 27 janvier 1924,  à Moscou. C’est dans un froid intense que les prétendants à  la succession de Lénine portent son cercueil. Quelques jours plus tôt, les plus fidèles alliés du fondateur du bolchevisme ont proposé de créer une « commission pour l’immortalisation de la mémoire de celui qui s’appelle, en réalité, Vladimir Ilich Oulianov ». Le 24, au matin, on a délimité, sur la place rouge, au pied du Kremlin, l’emplacement pour l’érection d’un mausolée. Mais le sol est gelé et il va falloir le dynamiter pour construire un monument en bois. Emerge alors l’idée d’embaumer le corps du père de la Révolution et de l’exposer, dans un écrin de verre,  à l’adoration des foules. Et c’est en effet une véritable idolâtrie qui se crée pour plusieurs décennies. Depuis, même s’il perdure pour beaucoup, le mythe de Lénine est sérieusement écorné.

LÉNINE, L'INVENTEUR DU TOTALITARISME

Le 30 avril 1945 Eva se suicide auprès d'Adolf Hitler dans le bunker au coeur d'un Berlin assiégé par les Soviétiques, ravagé par les bombardements. Pendant près de treize ans, elle fut la maîtresse cachée du furher, à qui elle décida très tôt de lier son sort. Qui est vraiment cette Eva Braun, dont l'existence n'a été révélée au grand public qu'en mai 1945 ?

EVA BRAUN ÉPOUSE HITLER

Nous sommes le 24 juillet 1957, à Paris. Il est 3h20 lorsque Sacha Guitry tire sa révérence dans son hôtel particulier,  au 18 de l’avenue Elisée-Reclus. Pendant un demi-siècle, les triomphes se sont succédés sur scène et au cinéma. «Désiré », « Faisons un rêve », « N’écoutez pas mesdames », « Si Versailles m’était conté » ou encore « Le roman d’un tricheur »… En tout 124 pièces de théâtres et 36 films. Son nom évoque la légèreté, les mots brillants, l’esprit des Années folles. Mais sans doute y avait-il plus de gravité derrière le masque de l’enchanteur. « Un homme, disait-il, mérite de devenir illustre s’il n’a pas, pendant toute sa vie, fait de la peine à quelqu’un ». C’est à vérifier …

SACHA GUITRY

Nous sommes le 30 juin 1974. A Atlanta. Alors qu’elle est assise à l’orgue de l’église baptiste d’Ebenezer, Alberta Williams King est assassinée par un jeune homme de 23 ans,  Marcus Wayne Chenault. Six ans plus tôt, son fils, Martin Luther était, lui aussi, assassiné, à Memphis, quelques jours après avoir conduit une manifestation pacifique pour réclamer plus d’égalité entre les noirs et les blancs. Alberta, qui a 69 ans au moment de sa mort, est restée dans l’ombre de ce fils devenu l’emblème du combat pour les droits civiques. Elle joue pourtant un rôle essentiel dans ses choix . C’est elle qui accompagne l’adolescent puis l’adulte Martin Luther King. Elle n’est pas la seule des mères à avoir pesé de toute son influence sur l’action du fils, cette action qui bouleverse le cour de l’histoire. Attardons-nous, aujourd’hui, sur quelques-unes de ces mères.

UNE MÈRE POUR FAIRE L'HISTOIRE

Nous sommes le matin du 4 juin 1821. A Liège, sur la place de la Comédie, aujourd’hui place de la République française, des ouvriers sont occupés à dresse la guillotine. Vers 10 heures du matin, les curieux commencent à affluer. Les dames ont fait toilette comme pour un spectacle. Peu après midi,  arrivent les deux condamnés à mort, escortés par des soldats et des gendarmes. Joseph-Henri Theis, dit Magonette, et Jean-Henri Géna sont vêtus d’une chemise rouge et d’un large capuchon. Ils ont les mains liées derrière le dos. A midi et demie leurs deux têtes tombent dans le récipient doublé de plomb posé au pied de la terrible machine. Magonette et Géna, les brigands ardennais ont fini de semer la terreur.

DEUX BRIGANDS ARDENNAIS DEVANT LA GUILLOTINE

Nous sommes en 1848. A Paris. Parcourons ce qu’un collaborateur du journal « La Semaine » écrit dans son avis nécrologique,  peu de temps après la mort de l’actrice Louise Fusil, décédée dans le plus grand dénuement. «Une femme aimable et spirituelle, dont la longue carrière n’a pas été sans éclat, et qui a obtenu dans les arts des succès brillants, vient de finir ses jours dans un hospice. Telle est souvent la destinée des artistes qui manquent de prévoyance, et qui ne songent pas qu’une vogue éphémère ne les préservera pas des chances hasardeuses de l’avenir. Mme Fusil, née Louise Fleury, qui aurait pu être inconnue de la génération actuelle ne l’était cependant pas, puisque sa plume septuagénaire, qui avait conservé l’esprit, la grâce et la fraîcheur de la jeunesse, a tracé récemment des Mémoires qui, au charme du style, joignent un grand intérêt de curiosité pour les amateurs de théâtre et pour les curieux d’anecdotes littéraires» .
Ce sont ces Mémoires intitulées sobrement « Souvenirs d’une actrice » qui vont nous aider, aujourd’hui, à comprendre la situation des théâtres sous la Révolution française et sous le Premier Empire.

LE THÉÂTRE SOUS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Qin Shi Hang Di fut le premier empereur de Chine. Il est mort en 210 avant JC. En 1974 eut lieu une découverte archéologique exceptionnelle: ce premier empereur s’est fait enterrer avec toute une armée, des serviteurs, un palais. En clair, tout ce que l’empereur possédait dans sa vie terrestre se retrouve en terre cuite dans son immense tombeau. Encore en fouille, ce trésor classé par l’Unesco est présent dans nos mémoires: ces soldats de terre cuite, immobiles pour l’éternité, tous différents, un travail qui fut plus long et demanda plus d’ouvriers que pour construire la Grande Pyramide... Mais qui était cet empereur ? Comment a-t-il vécu ? Pourquoi s’est-il fait enterrer ainsi ? Quelle est la valeur de cette immense découverte archéologique ? 

L’ARMÉE TERRACOTTA

Nous sommes le 18 février 1564, à Rome. Celui qui n’aura cessé de repousser les horizons de la beauté, de la sensualité, du trouble meurt entouré de nombreux médecins et de ses amis les plus intimes. Comme il en avait exprimé le souhait, son corps est rapatrié à Florence, où il est enterré dans la basilique Santa Croce avec les honneurs nationaux. Devenu un mythe de son vivant, ses funérailles organisées par ses protecteurs, les Médicis, feront l'objet d'une récupération politique tant l’aura et la contribution de l’artiste auront été des enjeux religieux et institutionnels. Démesure, sensibilité, calcul, compétition, obstination, amour immodéré des corps … nous partons sur les traces de Michel Ange.

MICHEL-ANGE OU LA DÉMESURE

Nous sommes le 20 octobre 1740, à Vienne. Quelques heures après la mort de l’empereur Charles VI, des suites d’un empoisonnement aux champignons. Une mort qui prend tout le monde de court. Sauf peut-être sa fille,  Marie-Thérèse. Elle a du chagrin, bien sûr, mais cela ne l’empêche pas de suivre strictement le protocole et de recevoir les principaux responsables du pouvoir. Dans une lettre qu’il adresse à son frère, le comte Ferdinand-Bonaventura II Harrach écrit : «  Elle était debout, s’appuyant contre la table avec le dos. Le duc était à sa gauche, éloigné à deux ou trois pas du coin de la table. Le grand maître a fait le compliment de condoléances au nom de tous et a souhaité un heureux règne à la nouvelle reine. Sur quoi elle a répondu, accablée de tristesse et avec sanglots entrecoupés ». Dès le 23 octobre sur les murs de la ville, on placarde alors l’annonce de la mort de Charles VI et la succession de sa fille ainée qui devient ainsi « régente de tous les royaumes ». Marie-Thérèse a 23 ans et elle va devenir l’une des femmes les plus puissantes de son siècle.

MARIE-THÉRÈSE D'AUTRICHE: LE POUVOIR AU FÉMININ

Nous sommes le 05 février 1778. Après avoir envoyé devant lui, en reconnaissance, sa nièce et compagne madame Denis,  Voltaire part, sans autorisation, pour Paris. Il y arrive le dix-neuf. Sa présence va soulever les foules. On se presse à son domicile, l’Académie française l’accueille, la comédie française le joue et couronne son buste en scène. Le 30 mai, l’auteur de « Candide » meurt en pleine gloire. Son corps,  auquel les autorités religieuses refusent une sépulture,  sera inhumé clandestinement. Trois ans plus tard, le 11 juillet 1791, après la Révolution, les restes du polémiste entrent, en grande pompe, au Panthéon. Son épitaphe dit : « il combattit les athées et les fanatiques. Il inspira la tolérance, il réclama les droits de l’homme contre la servitude de la féodalité. Poète, historien, philosophe, il agrandit l’esprit humain, et lui apprit à être libre ».

VOLTAIRE, UNE RÉPONSE AUX FANATISMES

Nous sommes dans la nuit du 20 novembre 1731. A Vienne. Mozart se sent très fatigué. Constance, son épouse, fait venir le Dr Klosset qui constate que la gravité de l’état du patient. Il demande alors l’avis de son collègue, le Dr Sallaba, médecin chef de l’Hôpital Général. Celui-ci visite le malade le 28 novembre et estime qu’il n’est plus guérissable. Mozart n’a plus que sept jours à vivre.

UN AUTRE MOZART

C’est un voyage de plusieurs millénaires que nous allons entreprendre, aujourd’hui. Il débutera à la période prédynastiques de l’Egypte ancienne. On va s’intéresser à la manière dont on préparait les morts à l’Au-delà. Un mort qui va participer aux cycles du dieu solaire Rê dont il  accompagnera les navigations de jour et de nuit, jusqu’à la renaissance. Un mort aussi assimilé à Osiris, le premier égyptien momifié après que ses sœurs Isis et Nephtys aient rassemblé ses membres disloqués. Osiris ayant été assassiné par son frère Seth. Sa mère, Nout, étant représentée dans les cercueils comme la déesse du ciel au corps semé d’étoiles, avalant le soleil, le soir, pour le remettre au monde chaque matin.

SARCOPHAGES ET MOMIES EN ÉGYPTE ANCIENNE

Les Etats Arabes Unis, pour tout un chacun, c’est d’abord le pétrole, l’OPEP, et, largement employée dans les films d’action ces dernières années, Dubaï et ses gratte-ciels toujours plus haut... Mais une découverte récente vient nous rappeler qu’avant cela, avant le pétrole, et même avant le Prophète Mahomet, la péninsule Arabique abritait une civilisation florissante, composée de plusieurs Etats, et carrefour commercial fondamental entre la Méditerranée, l’ivoire de l’Inde, les épices et les bois précieux du Yémen, du Royaume de Saba, et l’encens d’Ethiopie. Une route de caravanes fondamentale dans l’économie de l’Empire grec, puis romain. Malheureusement, même si Pline l’Ancien parle de ces fabuleux royaumes, il en parle 50 ans après le début de notre ère, et ne fait que raconter... ce qu’on lui a raconté. Des archéologues belges, menés par Bruno Overlaet, conservateur aux Musées Royaux d’Art et d’Histoire, et assistés par des chercheurs de l’Emirat de Sharjah, ont fait une découverte remarquable, sous la forme d’une pierre tombale de 86 cm sur 59 cm, mise au jour dans l’ancienne cité de Mleiha, il y a quelques mois, au cours d’une campagne de fouilles qui dure depuis déjà plusieurs années et va encore continuer. Sur cette pierre tombale, une date ! Et du coup, l’Histoire remonte de près de trois siècles en arrière... Oui: 300 ans avant notre ère, il y avait bien, là, presque à la pointe du Détroit d’Ormuz, une cité, florissante, commerciale, “internationale” pourrait-on dire. Enfin, non plus des textes “parlant de”, mais un objet, tangible, qui fait avancer la connaissance de ces civilisation antiques...

ROYAUME D’OMAN

Nous sommes en 210 avant notre ère. Après avoir unifié le territoire, lancé un système monétaire, harmonisé l’écriture, les poids et les mesures, après avoir terrorisé les intellectuels récalcitrants, Qi-Shi Huang Di, premier empereur de Chine s’éteint, victime, dit-on, d’un empoisonnement. Un souverain redoutable au pouvoir immense, obsédé par l’idée d’immortalité. La mort, son adversaire le plus redoutable, il va la défier en se faisant ériger un mausolée gigantesque. Pour garder ce tombeau, des milliers de soldats de terre cuite, grandeur nature. Une armée inanimée pour un voyage à travers l’éternité. 

ARMÉE DE TERRE CUITE

Nous sommes au deuxième siècle avant notre ère. En  matière de traditions funéraires, la crémation va devenir la norme au sein des populations de Gaule septentrionale. Toutefois quelques sépultures à inhumation d’adultes et d’enfants de plus d’un an sont signalées, çà et là, notamment à Tongres ou à Tournai. On a vu dans ces inhumations la persistance de traditions pré-romaines, mais il est difficile aujourd’hui de soutenir cette thèse car la pratique de ce type funéraire avait disparu depuis près de trois siècles. Pourquoi est-on passé de la crémation à l’inhumation ? Cela fait débat encore de nos jours. Influence grandissante des cultes orientaux ou montée en puissance du christianisme … c’est ce que nous allons tenter de comprendre en vous emmenant du bûcher à la tombe.

DU BÛCHER À LA TOMBE

Hadrien KOCKEROLS est architecte, et est un jeune Docteur en Histoire de 83 ans. Son propos ? “Le monument funéraire médiéval dans l’ancien diocèse de Liège” volumineux et magnifique volume accompagné d’un second volume encore plus monumental, et c’est le cas de le dire, constitué d’un catalogue quasi exhaustif de tous les monuments funéraires médiévaux du diocèse de Liège. La passion d’Hadrien KOCKEROLS depuis son adolescence ? Les dalles funéraires, perdues, oubliées presque, sur lesquelles on marche dans nos églises, simples pierres du sol, jusqu’aux monuments les plus étranges dans les cathédrales. Et Hadrien KOCKEROLS en arrive à montrer une étrange dichotomie,  du 9 ème siècle jusqu’au 14 ème, entre le corps mort, dont on aimerait garder la mémoire, pour des raisons politiques, familiales, parce que l’on est un homme riche et important dans le “corps social”,  donc des valeurs très pragmatiques et terrestres, et, paradoxalement,  la Foi et la Religion Chrétienne, à qui toute l’âme en attente du Jugement Dernier est consacrée, et qui dit que nous allons retourner à la poussière... Pendant tout le moyen âge, toute la vie était consacrée au Salut de notre âme pécheresse. Pourtant, n’y a t il pas meilleur moyen d’aller au Paradis que de se trouver le plus près possible de l’autel, dans les églises ? Mais les églises étaient elles construites pour cet usage ? Pas vraiment... Et si nous devons retourner à la poussière, n’est il pas important aussi de dire au passant, pendant des siècles, amenant presque par là une notion d’immortalité, quel homme nous étions? Quel digne et noble Prince nous étions? Ne faut il pas ancrer dans le réel un monument dédié à notre Gloire? A la mémoire de notre Pouvoir ? Alors pendant plus de cinq siècles, la question se pose, de manière paradoxale: Mémoire des corps ? Ou Salut de l’âme ?

LE MONUMENT FUNÉRAIRE AU MOYEN-ÂGE

Nous sommes en 1227. Peut-être le 18 août. Victime d’une chute de cheval lors d’une partie de chasse, celui qui a régné sur le plus grand empire de l’histoire s’éteint en Chine. Son corps est ramené en Mongolie. On dit que sur le chemin du retour, son escorte tue tous les témoins du cortège afin que le lieu de sa dernière demeure reste secret. Pour les Mongols, il est le père de la nation, une figure légendaire, mais pour nombre de régions d’Asie, ravagées par ses guerres, il est un conquérant sanguinaire et impitoyable. Jusqu’aux frontières de l’Europe, Il se faisait appeler le « Souverain universel », Gengis Khan.

GENGIS KHAN RECULE LES FRONTIÈRES

Nous sommes le 03 octobre 1584, en la collégiale Sainte-Waudru, à Mons. C’est ce jour-là, trois jours après sa mort, que l’on célèbre les funérailles d’un génie de la sculpture et de l’architecture : Jacques Du Broeucq. Né au début de ce seizième siècle, il en aura capté les transformations, les aura digérées et transcendées dans son travail. Grand admirateur de l’Italie, protégé des puissants comme Charles Quint, épousant les idées de la Réforme , l’artiste s’apprête pourtant à vivre un long purgatoire dont il ne sortira qu’au début du vingtième. Il fut inhumé, dit-on, sous le cœur de la collégiale, mais il ne reste, apparemment aucune trace de son monument funéraire et peu de son œuvre.

JACQUES DU BROEUCQ, LE MICHEL-ANGE DU NORD 

Nous sommes le Ier septembre 1715, à Versailles. Il n’est pas tout à fait huit heures trente. Normalement, dans quelques minutes, le premier valet de chambre du roi doit l’éveiller en disant : « Sire, voilà l’heure ! » Puis, le cérémonial du « Petit lever » peut commencer. Mais ce matin n’est pas un matin comme les autres. Dans quelques instants, un officier portant un chapeau à plume noire va s’avancer au balcon du souverain et prononcer une formule rituelle : « Le roi est mort ». Un peu plus tard encore, il reviendra sur ce même balcon et proclamera par trois fois : « Vive le roi Louis XV ». Ce matin du Ier septembre 1715, après septante deux ans, trois mois et dix-huit jours de règne, Louis XIV, le Roi-Soleil, expire une dernière fois.

LA MORT DE LOUIS XIV

Nous sommes le 26 mars 1827. A Vienne. Vers la fin de l’après-midi, le ciel s’est assombri. Tout à coup, un éclair illumine la chambre où repose, malade, Ludwig Van Beethoven. Aussitôt, on entend un craquement énorme et sinistre : un coup de tonnerre. Le compositeur ouvre les yeux. Il se redresse et tend le poing vers le ciel. Puis il s’effondre, terrassé. Beethoven, l’un des plus grands génies de la musique, meurt à 57 ans.

LUDWIG VAN BEETHOVEN, LE GÉNIE ET SES MALADIES

Nous sommes  en Angleterre durant l'été de 1836.  Alors qu’elle est enceinte de quelques mois, Maria Malibran a décidé de monter à cheval chaque jour. Mais un matin, elle fait une chute. Son entourage s’en émeut, mais la cantatrice refuse de se soigner. Pire, elle s’obstine à remonter sur scène. Elle tient absolument à honorer son public. Dominant sa douleur, elle parvient encore à chanter à Londres et à Manchester. Mais un caillot de sang s’est formé dans son cerveau, elle tombe dans le coma en pleine représentation. Après quelques jours, elle rend son dernier souffle, nous sommes le 23 septembre. Son corps est rapatrié à Bruxelles, où elle vécut,  il repose au cimetière de Laeken.

LA MALIBRAN, L’UNE DES PREMIÈRES DIVAS

On vous emmène aujourd’hui dans un lieu surnommé le petit Père Lachaise ; vous l’ignorez peut-être, mais le cimetière de Laeken abrite de nombreuses personnalités belges, essentiellement issues du 19° siècle…

CIMETIÈRE DE LAEKEN, PÈRE LACHAISE "BELGE"

Nous sommes en février 1916. La Première Guerre mondiale dure depuis deux ans. Elle a déjà fait plus de 3 millions de morts. Et pourtant aucun des belligérants ne parvient à prendre l'ascendant sur l'autre.

L'ENFER DE VERDUN

Nous sommes le 22 mars 1917, près de Saint-Pétersbourg. C’est là, que le soir venu, sur ordre du nouveau gouvernement révolutionnaire, on exhume un corps qui a été enterré trois mois plus tôt, au début de l’année, dans une chapelle en construction, près du palais de Tsarskoïe Selo, le Versailles russe. Ce corps, on va le bruler et en disperser les cendres dans la forêt avoisinante (la légende dit que seul le cercueil s’enflamma, que la dépouille resta intacte). Ce corps, celui de Raspoutine.

RASPOUTINE

Nous sommes en novembre 1922, à 700 kms au sud du Caire. Howard Carter et son équipe s’apprêtent à faire l’une des découvertes les plus spectaculaires de l’histoire de l’égyptologie et même de l’archéologie. Bientôt, ils vont pénétrer dans la tombe d’un pharaon. Un jeune monarque oublié depuis des siècles. C’est un enfant-roi qui fut enterré dans le plus grand faste : or et autres somptueuses richesses. Il s’appelle Toutankhamon.

DÉCOUVERTE DU TOMBEAU DE TOUTHANKAMON

Dans la nuit du 24 au 25 septembre 1983, à la clinique universitaire de Saint Luc, à Woluwé Saint- Lambert, s’éteint l’un des hommes les plus controversés du pays : le quatrième roi des Belges : Léopold III.Celui qui abdiqua trente-deux ans plus tôt ne résiste pas à une lourde intervention chirurgicale sur les coronaires. Son règne, effectif, est le plus court de l’histoire de la dynastie, 1934-1940, et pourtant, il est le plus polémique, le plus décrié, le plus gênant. Léopold III accusé d’antisémitisme, de tentation autoritaire, de collaboration, de légèreté suite à son deuxième mariage en 1941. Léopold III, un roi qui dérange, trente ans après sa mort. Retour sur les fondamentaux.

MORT DE LÉOPOLD III

Nous sommes au matin du 9 juillet 1994. C’est ce jour-là qu’est rendue publique la mort de Kim Il-Sung, le dictateur nord-coréen, grand-père de l’actuel Kim Jong-Un. Hurlement de sirènes suivis de trois coups de gong retransmis dans tout le pays, puis d’incessants bulletins radiotélévisés. La nouvelle plonge, forcément, le pays dans la stupéfaction. Il faut dire que les communiqués officiels ne reculent devant aucune emphase : « la mort de notre Père, doyen des chefs d’états de l’univers et dirigeant incontesté dela révolution mondiale, a plongé la nation tout entière dans le plus grand chagrin qu’elle ait connu depuis 5000 ans d’histoire… » Cent jours de deuil seront finalement décrétés, des cortèges interminables se formeront pour signer les registres de condoléances. Il est question de dizaines de suicides. Plus de deux millions de personnes criant leur désespoir assisteront aux funérailles, le 19 juillet, du fondateur d’une dynastie rouge.

CORÉE DU NORD, UNE DYNASTIE ROUGE

Nous sommes le 24 mai 1885, à Paris. La Chambre des Députés vient d’approuver l'organisation de funérailles nationales. Victor Hugo est mort deux jours plus tôt. L’écrivain a traversé le siècle, l’homme politique a été de presque tous les combats. Le cercueil de l’auteur des « Misérables » est exposé une nuit sous l'Arc de triomphe, voilé de noir. Le 1er juin, la cérémonie d’inhumation débute à 10h30 avec le tir de 21 salves depuis l'hôtel des Invalides.  Dix-neuf orateurs vont se succéder et prononcer des discours. Le cortège qui emmène la dépouille se met en marche à 11h30 pour se terminer à 19h. En tête, devant la famille, marchent 12 jeunes poètes. Près de 1200 délégations de sociétés et cercles divers participent au défilé. La procession descend les Champs-Élysées, passe par la Place de la Concorde, puis emprunte le boulevard Saint-Germain et le Boulevard Saint-Michel avant de rejoindre le Panthéon. Près de deux millions de personnes assistent à ces funérailles.

VICTOR HUGO

1000 Jours dans l'Histoire

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