Un Jour dans l'HistoireSartre-Giacometti : la liberté en commun
Sartre-Giacometti : la liberté en commun
37 min
| Publié le 30/04/24
Nous sommes en 1936, à Paris, au café du Dôme dans le quartier de Montparnasse. On peut dire simplement « Le Dôme ». C’est-là que Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir croisent, pour la première fois, Alberto Giacometti. Bien des années plus tard, dans son ouvrage « La Force des choses » Beauvoir se souviendra : « Nous étions particulièrement intrigués par un homme au beau visage raboteux, à la chevelure hirsute, aux yeux avides, qui vagabondait toutes les nuits sur le trottoir, en solitaire ou accompagné d’une très jolie femme ; il avait l’air à la fois solide comme un rocher et plus libre qu’un elfe : c’était trop ». La vraie rencontre entre Sartre et Giacometti ne se fera qu’en 1941, dans une France occupée, toujours dans un haut lieu de la vie intellectuelle, la Brasserie Lipp, cette fois, à Saint-Germain-des-Prés. Héritier du Surréalisme, Giacometti est un artiste en plein doute alors que Sartre est en passe de s’imposer comme l’une des grandes figures de la pensée. Leur notoriété ne va faire que s’accentuer et leur amitié naissante s’approfondir tout au long des quinze années qui vont suivre. Des années nourries d’échanges intellectuels, d’observations sur l’art et l’existence, sur le corps, l’individu et le groupe. La liberté, bien entendu. Mais en 1964, deux ans avant la disparition du sculpteur et peintre, une brouille, un malentendu les sépare. Comment comprendre l’un par rapport à l’autre ? Invité: Thomas Franck, chargé de recherche à la Cité Miroir, collaborateur scientifique à l’Université de Liège, auteur de « Le philosophe dans l’atelier – Sartre et Giacometti en miroir » ; Presses universitaires de Liège.