Passer à la recherche
image podcast

La Première

-

Histoire

Un Jour dans l'Histoire

La vie érotique dans l'Eglise

35 min

| Publié le 27/02/24

Nous sommes au milieu du dix-huitième siècle. Dans un ouvrage intitulé « Mémoires tirés des archives de la police de Paris, pour servir à l’Histoire de la Morale et de la Police depuis Louis XIV jusqu’à nos jours », Jacques Peuchet, archiviste , rapporte les propos d’un lieutenant général : On peut lire : « Hier, dans un lupanar de la rue Jean-Pain-Mollet, on surprit six religieux, trois du couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré (…), deux cordeliers de la grande Observance (…), un carme de la rue Saint-Jacques (…), tous six nus comme des vers, la tête coiffée d’un bonnet de filles, qui, nues pareillement dansaient avec eux, et de leur côté, s’étaient entortillé le cou d’une partie du vêtement des moines. L’inspecteur et le commissaire qui firent cette capture furent, à cette vue, saisis d’une telle indignation, qu’ils voulaient emmener la bande ainsi accoutrée jusqu’à l’hôtel de police : mais, par prudence, ils renoncent à causer un tel esclandre. » Quelques années plus tôt, en 1728, on pouvait trouver, dans des feuillets anonymes qui seront conservés sous le titre de « Considérations générales sur les mœurs sexuelles des prêtres », des écrits du genre : « les plus respectables d’entre les prêtres actuels sont ceux qui vivent en concubinage avec leurs gouvernantes et leurs servantes, et ceux qui sont engagés dans des liens solennels contractant des mariages secrets avec des jeunes filles qu’ils ont connues dans leur jeunesse (…), avec des dames, des veuves vivant dans le quartier , la paroisse. Quant aux autres, ils vivent tous dans la crapule, fréquentant les maisons publiques, les filles isolées. » Voué à la chasteté et au célibat, le clergé de l’époque moderne semble avoir du mal à s’y résigner. De la Renaissance à la Révolution française, les scandales éclatent au grand jour. Mémorialistes, pamphlets, littérature érotique et pornographique dévoilent tout des secrets d’alcôve des ecclésiastiques. De façon plus ou moins fantasmée. Quelle est l’attitude de l’Eglise envers ses égaré.e.s ? Comment réagit le monde laïc ? Invitée : Myriam Deniel-Ternant, professeure d’histoire en classe préparatoire à Cherbourg. Autrice de « Une histoire érotique de l’Eglise – Quand les hommes de dieu avaient le diable au corps » ; Payot.