Passer à la recherche
image podcast

La Première

-

Histoire

Un Jour dans l'Histoire

Anatole Deibler, bourreau de père en fils

35 min

| Publié le 17/11/23

Nous sommes le 1er février 1914, à Paris. Ce jour-là, Alfred Peugnez, auteur d’un double assassinat , est guillotiné devant les prisons de la Roquette, dans le 11e arrondissement. C’est la première fois qu’Anatole Deibler, fils et petit-fils de bourreaux, officie dans la capitale. Les jours suivants, une partie de la presse fait part de son enthousiasme quant à la tâche exécutée. Ainsi, dans les « Annales politiques et littéraires » du 12 février, on peut lire : « Tous les journaux s'accordèrent à rendre justice au jeune monsieur Deibler qui montra, pour ses débuts à Paris, un tournemain et une aisance de vieux praticien. Jeune, élégant, vêtu d'une redingote de couleur sombre, comme un témoin de duel sélect, il réalise dans la perfection le type du bourreau moderne. On peut, après cet heureux essai, lui prédire une belle carrière et un nombre respectable de représentations. » D’autres se montrent plus réservés, un certain Jean Lorrain, par exemple, écrit : « De la descente de voiture au couperet, le rythme est un peu trop rapide. Cela enlève de la solennité qui constitue pourtant la raison d'être d'une exécution. » Anatole Deibler, dit-on, avait le goût du travail bien fait, soucieux de mériter la confiance que lui témoignait la République. Entre 1885 et 1939, il appliquera à 395 reprises la peine de mort. S’il fut, en effet, un exécuteur consciencieux, les carnets qu’il a rédigés tout au long de sa pratique témoignent d’un homme au caractère complexe, en proie au doute et au questionnement, bien loin du portrait qu’en ont fait les journaux à sensation de l’époque. Retour sur un parcours hors-norme… Invité : Gérard A. Jaeger, auteur de « Anatole Deibler, l’homme qui trancha 400 têtes » éditions du Félin. Sujets traités : Anatole Deibler, bourreau, exécution, peine de mort