Nous sommes le 9 août 1950, au petit matin, dans l'ancienne boulangerie militaire d'Hoboken, à Anvers. L’officier SS allemand, Philippe Schmitt, ancien commandant du camp de Breendonk, le centre de détention puis de transit utilisé par les nazis quelques années plus tôt, est exécuté par un peloton composé de gendarmes. Il est le dernier condamné mis à mort en Belgique. Depuis novembre 1944, 241 autres personnes ont été fusillées après avoir été condamnées par un tribunal militaire pour collaboration ou crimes de guerre. Ces exécutions font figure d’exceptions dans l’histoire de la justice belge puisque depuis 1863, les condamnations à mort prononcées en temps de paix ne sont plus réalisées. Même si le code pénal de 1867 prévoit toujours la mort, par décapitation ou par balles, tous les condamnés sont graciés par le chef de l’Etat . Il y a eu, cependant, des dérogations à cette tradition, lors de la Grande Guerre déjà : douze soldats et huit espions sont exécutés après avoir été condamnés par la justice militaire. Ces dérogations vont prendre de l’ampleur à l’issue du Deuxième conflit mondial. Quel est le profil des condamné.e.s ? Quelles tensions politiques, militaires, sociétales les exécutions ont-elles provoquées ? Pourquoi la grâce royale a, tout de même, été accordée à plusieurs reprises ? Fallait-il des exécutions pour passer à autre chose : autre chose que la guerre et l’occupation ? Invités : Elise Rezsöhazy, docteure en histoire (UCLouvain) et chercheuse CegeSoma/Archives de l'Etat et Stanislas Horvat est docteur en droit (VUB), professeur de droit pénal militaire à l'ERM et historien du droit à la VUB. Autrice et auteur, avec Dimitri Roden et Dirk Luyten de « Les 242 dernières exécutions en Belgique - Les séquelles de la collaboration 1944-1950 » éditions Racine Sujets traités : Philippe Schmitt,commandant, SS, Breendonk, nazis, condamnés, nazi, tribunal, collaboration , Grande Guerre ,exécutions, justice

Nous sommes le vendredi 14 décembre 1832, à la Chambre des représentants. La jeune Belgique s’est dotée d’un système fiscal influencé par les idées des Lumière et étroitement lié au système électoral censitaire. C’est-à-dire que seuls les citoyens dont le total des impôts directs dépasse un seuil, appelé cens, sont électeurs. Lors de la séance du jour, il est, entre autre, prévu d’évoquer la nécessité d’une réforme du système des impôts. Sujet hautement inflammable. Le député libéral Jean Pirmez l’a bien compris et déclare : « Messieurs, on a beaucoup reproché aux différents ministres, qui se sont succédé depuis la révolution, de n’avoir pas proposé un autre système d’impôt (…). Ce n’est pas dans les commotions publiques, lorsque les gouvernements sont sans force, qu’on peut tenter de pareils changements. Les impôts établis depuis longtemps, quelque absurdes et vexatoires qu’ils aient paru dans le commencement, sont toujours regardés avec moins d’aversion que les nouveaux impôts qu’on leur substitue. (…) Et remarquez bien qu’il n’existe rien de plus attaquable qu’un impôt ». Créer, augmenter, diminuer, supprimer un impôt est un choix crucial dans la politique menée par les pouvoirs en place. Au XIXe siècle, la Belgique a une fiscalité faible ce qui lui permet d’attirer les fortunes étrangères. Le siècle suivant est marqué, notamment, par une augmentation de la pression fiscale sur le travail. Quelles ont été les influences des milieux industriels, financiers et sociaux sur les décisions prises ? Quelles rôles les conflits, comme 14-18, ont-ils tenu ? En quoi la bataille idéologique autour de l’école a-t-elle été déterminante dans la gestion de l’impôt ? Avec nous : Simon Watteyne, chargé de recherches en histoire contemporaine à l'ULB. « Lever l’impôt en Belgique – Une histoire de combats politique (1830-1962) ; CRiSP (Centre de recherche et d’information socio-politiques). Sujets traités : impôt, Belgique, fiscal, système, séance, Chambre, représentants, Jean Pirmez, révolution

Aux sources de l’impôt en Belgique

Un Jour dans l'Histoire

Nous sommes le 5 janvier 1831, en l’église Saint-Philippe-du-Roule, à Paris. Ce jour-là ont lieu les obsèques de Félicité de Genlis. C’est Louis-Philippe, le dernier roi qui règnera sur le pays, qui offre ces splendides funérailles à celle qui a pesé sur sa formation morale et intellectuelle. Quelques années plus tard, dans son ouvrage « Choses vues », Victor Hugo rapportera les confidences que le roi lui avait faites sur Mme de Genlis : « Elle nous avait élevés avec férocité, ma sœur et moi. Levés à six heures du matin, hiver comme été, nourris de lait, de viandes rôties et de pain ; jamais une friandise, jamais une sucrerie ; force travail, peu de plaisirs. C'est elle qui m'a habitué à coucher sur des planches. Elle m'a fait apprendre une foule de choses manuelles ; je sais, grâce à elle, un peu faire tous les métiers (…) Je suis menuisier, palefrenier, maçon, forgeron. Elle était systématique et sévère […] Elle fit de moi un homme assez hardi et qui a du cœur… » Madame Genlis, ajoutera Victor Hugo, évoquait son élève en ces termes : « Il était prince, j’en ai fait un homme ; il était lourd, j’en ai fait un homme habile ; il était ennuyeux, j’en ai fait un homme amusant ; il était poltron, j’en ai fait un homme brave ; il était ladre, je n’ai pu en faire un homme généreux. Libéral, tant qu’on voudra ; généreux, non. » Qui était Félicité de Genlis dont le projet pédagogique et l’œuvre littéraire se confondent ? Conservatrice et moderne à la fois, elle s’est opposée aux idées neuves des philosophes de son siècle. Pétrie de religion, elle a pourtant pris la défense des femmes, promu la nécessité de l’éducation pour les filles et a vécu, librement, de sa plume. Pour autant, à l’instar d’Olympe de Gouges, de madame Roland ou de Germaine de Staël peut-on dire qu’elle est une femme des Lumières ? Sujets traités : Félicité de Genlis , Louis-Philippe, Victor Hugo, littérature, conservatrice, moderne, pédagogue, lumières, philosophes, femme Invitée : Martine Reid, professeure émérite de l’Université de Lille. Autrice de « Félicité de Genlis – La pédagogue des Lumières » ; Tallandier.

Un Jour dans l'Histoire
Seconde Guerre Mondiale : les derniers condamnés à mort de la collaboration

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