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La Première

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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

Les pionniers de la psychanalyse et la psychologie : Albert Hofmann

36 min

| Publié le 11/08/23

Nous sommes au printemps 1943, à Bâle. Alors qu’il travaille à la purification et à la cristallisation du diéthylamide de l’acide lysergique, càd à la synthèse du LSD, le laborantin Albert Hofmann est troublé dans sa tâche par des sensations inhabituelles. Il décide donc de rédiger un rapport de l’incident qu’il adresse à son supérieur, le professeur Stoll. Il écrit : « Vendredi dernier, le 16 avril, en plein après-midi, j’ai dû interrompre mon travail au laboratoire et me rendre à mon domicile : en effet, j’ai été pris d’une angoisse étrange en même temps que d’un léger sentiment de vertige. A mon domicile, je me suis allongé et j’ai sombré dans un état second, qui n’était pas désagréable, puisqu’il m’a donné à voir des images fantasmagoriques extrêmement inspirées. J’étais dans un état crépusculaire, les yeux fermés (je trouvais le lumière du jour trop crue), j’étais sous le charme d’images d’une plasticité extraordinaire, sans cesse renouvelées, qui m’offraient un jeu de couleurs d’une richesse kaléidoscopique. Au bout de deux heures environs, cet état se dissipa. » Albert Hofmann décrit, en réalité, les effets, le trip, que lui a causé l’absorption, accidentelle, d’une petite quantité de LSD. C’est une découverte majeure, une découverte qui va provoquer la pagaille dans le monde de la médecine psychiatrique avant de s’associer à un certain nombre de mouvements contestataires des années soixante et septante, comme celui des hippies. Les abus, les accidents graves feront interdire sa consommation, pour la première fois en 1966 aux États-Unis, avant d'être classé comme stupéfiant à travers le monde. Depuis le début de notre siècle, des expérimentations, dans le domaine des pathologies mentales, ont repris. Alors qu’en Belgique, la loi qui régit la détention et le trafic de stupéfiants a été rédigée il y a cent ans, le 24 février 1921, revenons sur l’histoire du LSD. Avec nous Olivier Taymans, journaliste, membre de la Psychedelic Society Belgium. Fait partie de celles et ceux qui jugent la loi de 1921 contre-productive et demandent sa réévaluation. Coordinateur de la campagne "Unhappy Birthday".