Un Jour dans l'Hisotire

Ami/Ennemi : les relations affectives au Moyen-Age

Nous sommes au milieu du XIe siècle. Sigebert de Gembloux, moine bénédictin et chroniqueur, rapportant la vie de l’évêque Thierry de Metz, évoque les relations de celui-ci avec son cousin Bruno. Il écrit : « Entre eux, les relations naturelles de la parenté avaient d’abord engendré l’amitié ; ensuite l’habitude de la familiarité avaient nourri la bienveillance. Si celle-ci peut être évacuée de la parenté, elle ne peut l’être de l’amitié, parce que, si la parenté sans bienveillance conserve un nom vide, l’amitié est inséparable de la bienveillance. Ainsi, chez ces cousins, l’amitié répondait à la parenté et la bienveillance affermissait leur affection réciproque. » Comment comprendre le rapport que fait Sigebert de Gembloux entre amitié, parenté, bienveillance ? La plupart des sociétés humaines proposent un idéal de paix intérieure centré sur ces valeurs et quelques autres, rejetant la haine vers l’extérieur de la communauté, mais que recouvrent ces concepts et le langage qui les exprime ? De quelle manière se vivent les relations affectives au Moyen Âge ? Invitée : Régine Le Jan, professeure émérite à l’Université Paris Panthéon-Sorbonne « Amis ou ennemis ? Emotions, relations, identités au Moyen Âge » paru aux éditions du Seuil. Sujets traités : Moyen-Age, ami, ennemi, familiarité, Sigebert de Gembloux, société, relations