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La Première

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Les Coulisses du pouvoir

Les Engagés : la bataille du centre droit

4 min

| Publié le 19/09/23

La campagne de recrutement chez Les Engagés bat son plein. L’ex-Cdh a présenté ce 18 septembre l’arrivée de l’épidémiologiste Yves Coppieters. L’objectif est de rendre enfin visible la mutation du parti et de tailler des croupières au MR. Chez les Engagés, on souligne que cette campagne de recrutement n’est pas terminée et que d’autres annonces auront lieu d’ici octobre. Avec Olivier de Wasseige, ancien boss de l’Union wallonne des entreprises, avec l’épidémiologiste Yves Coppieters, avec l’ex-députée MR Lyseline Louvigny, et les futures annonces encore à venir, Maxime Prévot, le président des Engagés, espère un effet de vague. Il espère une dynamique qui remette les Engagés à l’agenda médiatique. Le premier objectif est d’incarner le changement intervenu en 2022. Le passage du cdH aux Engagés n’a pas encore vraiment percolé dans les médias et l’opinion. Les sondages ne montrent aucun effet durable. La difficulté, c’est que les Engagés sont encore, pour beaucoup, l’ex-cdH, l’ex-PSC. Ce mouvement qui se présente comme citoyen et ouvert peine encore à imprimer sa marque. En partie parce que la nouvelle formation embarque les mêmes têtes de gondole que l’ancienne. Les Engagés se voulaient le véhicule d’une recomposition du centre avec Défi. Mais le refus de Défi a fait échouer ce grand projet. L’arrivée de Jean-Luc Crucke début d’année a permis aux Engagés de se consoler un peu. Mais Jean-Luc Crucke a dû se mettre en retrait pour des raisons de santé, ce qui a atténué l’impact de son arrivée. Le centre droit semble le terrain d’expansion naturel des Engagés. C’était déjà clair avec Yvan Verougstraete, venu du monde de l’entreprise, devenu vice-président, avec Jean-Luc Crucke, venu du MR, c’est confirmé avec Olivier de Wasseige, venu de l’Union wallonne des entreprises, et ça l’est encore avec les deux dernières recrues. Lyseline Louvigny, ex-élue MR, et Yves Coppieters, prof à l’ULB, se présentent tous les deux comme des libéraux. Yves Coppieters se présente comme libre-penseur et libéral, Estelle Louvigny se présente comme libérale sociale. Si l’on compte ces 5 personnalités, elles viennent toutes avec la casquette du libéralisme politique. Signalons qu’en plus de Jean-Luc Crucke, Yves Coppieters, venu de l’ULB, assume aussi la casquette de libre-penseur. Chez Les Engagés, on me disait hier que c’était la première fois qu’un professeur de l’ULB se présentait sur une liste de l’ex-PSC. Je n’ai pas pu vérifier cette affirmation, mais l’important était qu’on le soulignait. L’ouverture aux laïques est un signal que veut envoyer Maxime Prévot. Les barons des Engagés sont persuadés que la personnalité de Georges-Louis Bouchez change la donne électorale. Qu’avec lui le MR s’est détourné sur sa droite et qu’il a déserté son centre qu’il parvenait encore à occuper sous Charles Michel, ou même sous Didier Reynders. De même, ils pensent que le PTB change la donne à gauche. Un espace se crée donc aussi de ce côté-là, mais moins important vu la présence de trois partis : PS, PTB et Ecolo, qui ne laissent plus beaucoup de place. Avec un paysage qui se polarise, il semble qu’il y ait plus de place au centre, singulièrement au centre droit. Dis comme ça, ça apparaît comme une évidence, il y a un espace nouveau entre une droite droitisée par Georges-Louis Bouchez et une gauche gauchisée par Raoul Hedebouw. Mais ça n’a pourtant rien d’évident. Car la modération n’est pas une affiliation politique. Les études post-électorales montrent que l’électeur a tendance à voter pour un parti plus à gauche ou plus à droite que ses convictions, sachant qu’à la fin il faudra faire des compromis avec les autres. La bataille du centre droit sera donc l’un des enjeux majeurs de ces élections côté francophone.