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Culture

Entretien avec Christophe Sermet autour du spectacle " Trois Soeurs " d'après Anton Tchekhov

Les chroniques de la Matinale

1 min

| Publié le 06/02/24

près avoir adapté les textes de Maxime Gorki et d’Henrik Ibsen, Christophe Sermet revient à Tchekhov et à son théâtre dans l’énergie et le dépouillement qui caractérise le travail de sa compagnie. Sur le plateau, onze actrices et acteurs virevoltent dans les tourments, l’impuissance et l’angoisse des personnages du dramaturge russe. Représentations au Théâtre des Martyrs jusqu’au 10 février 2024. Le spectacle a pour titre Trois Sœurs. Le titre original a donc été revu. Il est plus concis, plus direct et peut-être plus actuel. Détail insignifiant ? Pas forcément. Le spectacle dont on parle s’inscrit dans la même dynamique. A chaque nouvelle production, la Compagnie du Vendredi s’empare des grands textes du répertoire pour les réinventer dans un jeu toujours précis, concis, direct et qui déborde d’énergie. Après Vania ! de Tchekhov, Les Enfants du Soleil de Maxime Gorki et Les Borkman d’Henrik Ibsen, cette nouvelle adaptation de la pièce Les Trois Sœurs d'Anton Tchekhov ne fait pas exception. Immobilisme et renoncements L’histoire se déroule dans une grande maison familiale perdue dans l’immensité russe. Le père de famille est mort depuis plusieurs mois. Le foyer n’est plus occupé que par les enfants. Ils sont quatre – Trois Sœurs et un frère – Ils rêvent de partir sans toutefois se résoudre à mettre les voiles. Leur seule distraction est une garnison de soldats démobilisée qui a débarqué en ville et qui finira par repartir. Le théâtre de Tchekhov, c’est l’immobilisme tragique de ses personnages. Chacun rêve d’un ailleurs sans parvenir à l’atteindre. Tous se battent pour combler le vide qui les habite et la perte de sens qui rythme leur vie. Vous ne trouverez pas de héros chez Tchekhov, pas de grande histoire mais une galerie de personnages qui se meurent dans un rire tragique et dans une succession de petits renoncements. Sur scène onze actrices et acteurs évoluent dans un univers dépouillé. Une table, quelques chaises et un piano suffisent à dessiner un salon. Autour de ceux-ci, les murs de la maison s’élèvent sans avoir été terminés. Le décor de Simon Siegman place les personnages de la pièce dans une prison à ciel ouvert. L’adaptation du texte menée par Natacha Belova & Christophe Sermet s’inscrit dans la même épure et traduit dans une énergie nouvelle, le souffle et les tourments de l’œuvre de Tchekhov. Christophe Sermet au micro de François Caudron