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"La petite communiste qui ne souriait jamais" Lola Lafon

Chronique surprise : Élodie de Sélys

3 min

| Publié le 23/01/21

La chronique surprise : Élodie de SÉLYS, avec LA PETITE COMMUNISTE QUI NE SOURIAIT JAMAIS, de Lola LAFON, éd. Actes Sud, 2014. Une histoire plus proche de la légende d’Icare que de la mythologie des “dieux du stade”. La petite communiste qui ne souriait jamais, c’est Nadia Comaneci, qui voltigea, d’Est en Ouest, devant des juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques. Ce roman est un dialogue fantasmé entre la jeune gymnaste roumaine de quatorze ans, devenue dès son apparition aux J. O. de 1976, une idole pop sportive à l’Ouest et « plus jeune héroïne communiste » à l’Est, et la narratrice, Lola Lafon, « Candide occidentale » fascinée, qui entreprend d’écrire son histoire, doutant, à raison, des versions officielles. L’histoire d’une jeune fille roumaine face à ses juges, désirée et manipulée également par les États, qu’ils soient communistes ou libéraux. L’histoire, aussi, de ce monde disparu et si souvent caricaturé : l’Europe de l’Est où a grandi Nadia, coupée du monde, aujourd’hui enfouie dans une Histoire close par la chute d’un Mur. Comment raconter cette « petite communiste » à qui toutes les petites filles de l’Ouest ont rêvé de ressembler et qui reste une des dernières images médiatiques non sexualisée de jeune fille sacralisée par un Occident en manque d’ange laïque ?