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La Première

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Histoire

L'Heure H

Oradour-sur-Glane, l’horreur au nom du mal

40 min

| Publié le 18/09/23

Nous sommes le samedi 10 juin 1944, dans la région de Limoges, en France. Dans un bruit assourdissant, un camion Renault crache une bouffée de fumée à l’approche d’une côte. Quelques personnes à son bord sont en route vers Paris, et traversent d’abord l’un ou l’autre village. Jean Pallier est l’un des passagers. Cet ingénieur des chemins de fer, dans la force de l’âge, est en route pour revoir sa femme et sa fille. A Oradour sur Glane, une petite localité de la campagne environnante. Ils sont tout près. Il est heureux. Il passe sa main dans ses cheveux, sort son portefeuille et en tire une photo jaunie. Celle de sa femme, prise avant la guerre. Le contexte actuel, si perturbé, est délicat. Les Allemands sont partout : les croiser est rarement une partie de plaisir. Ils sont tendus, alors qu’il y a 4 jours seulement, les américains, accompagnés de leurs alliés, ont débarqué en Normandie. Mais Oradour est un village tranquille. Un havre de paix dans une campagne verdoyante et magnifique. Jean range son portefeuille, regarde par le haillon arrière l’épaisse fumée noire qui se dégage du pot du vieillissant du combi Renault. Il transpire, en bras de chemise. Il fait chaud, très chaud même. L’été pointe le bout de son nez. Bientôt, il prendra sa petite entre ses bras. Soudain, le camion s’arrête. Net. Le chauffeur a claqué la portière, il appelle les occupants. D’un saut de cabri, Jean Pallier est à l’extérieur. Il découvre l’horreur. Au loin, un village est en flammes. Le brasier est immense. Terrible. Alors, Jean Pallier se rend compte que c’est Oradour qui se consume au cœur de l’Enfer. Son cœur s’arrête de battre, l’espace de quelques instants. Il est 18h10, c’est l’heure H de mon histoire. ATTENTION, cet épisode relate des faits durs, il n’est peut-être pas approprié pour toutes les oreilles…