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La Première

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Histoire

L'Heure H

Que s’est-il passé dans la tête d’Amy Bishop ?

40 min

| Publié le 12/09/23

Nous sommes à Huntsville, Alabama. Le sud des Etats-Unis ressemble à une magnifique carte postale, et la musique country qui rugit dans les pick-up rutilants est la norme ici. Même sur le campus universitaire. Même en hiver. Les chemises à carreaux des beaux jours ont laissé la place à des vestes fourrées en peau de mouton, et les Stetson aux bonnets. C’est un peu caricatural, certes, mais le cœur de ceux qui habitent en Alabama est rouge, et non bleu. Comprenez Républicain, assez peu Démocrate. Du côté de Trump, et moins de celui de Biden ou d’Obama. Cette terre sacrée d’Alabama est l’une de celles qui se souleva lors de la guerre de Sécession. Elle est aussi un des berceaux du blues. Sur le campus de Huntsville, on assiste aujourd’hui à une journée particulièrement normale, extraordinaire même dans sa morosité. Amy Bishop est professeure de biologie. Mère de famille, elle a déposé ses enfants à l’école ce matin avant son premier cours. Elle s’est arrêtée chez Joe, pour prendre son café Latte habituel. Puis elle s’est rendue à l’université. Le bâtiment est moderne, baigné de lumière grâce à ses nombreuses fenêtres. Il préserve ceux qui s’y réfugient du froid ambiant qui sévit à l'extérieur. Depuis une trentaine de minutes, au 3ème étage du Shelby Center for Science and Technology, émy assiste à un briefing du corps professoral des départements de biologie et de neuroscience. C’est son rayon. Elle en est l’un des piliers. Aujourd’hui, à la différence des autres jours, Bishop ne parle pas. Elle est même particulièrement silencieuse. Puis elle esquisse un geste quotidien des plus normaux : l’universitaire regarde sa montre. Il est 15h58. émy se lève alors, la main plongée dans son sac à main. Elle en sort un Ruger P95. Un pistolet. Un 9mm. Qu’elle pointe dans la foulée sur ses collègues. Nous sommes le 12 février 2010, émy Bishop vient de péter un câble. Il est 15h58, et c’est l’heure H, de mon histoire.