L'Heure H

La chapelle Sixtine, le chef-d’œuvre de Michel Ange

Rome. Ville millénaire. Siège d’un empire aujourd’hui sous les décombres. Centre d’un monde antique dont l’éclat fut si retentissant que sa chute en changea la face du monde. Aujourd’hui, le temps de la splendeur est révolu. Rome est de part et d’autre de ses collines, soit un amas de ruines, soit un ensemble de bâtiments vétustes. Qui manquent d’ailleurs de s’effondrer au moindre coup de vent. C’est la décadence d’une cité qui abrita un jour le courage de Jules César ou la force de Pompée. La puissance de Jupiter et de Mars. Une cité qui depuis près de 1 000 ans déjà, concentre l’aura de la religion catholique et de son chef suprême, le pape. Sixte IV est un vieil homme de 69 ans, qui sent que ses forces s’amenuisent chaque jour un peu plus. Son esprit génial et pétillant n’arrive plus à combler les défaillances physiques qui sont les siennes. A l’image de la ville dans laquelle il siège, ses fondations, à lui aussi, chancèlent. Sa force le quitte, mais aujourd’hui, là, dans la sacristie immense du lieu qu’il va consacrer, le pouvoir divin, comme toujours, le transcende. Cette fête de l’Assomption a un goût des plus particuliers. Déjà car elle sera sa dernière. Mais surtout, parce qu’il s’apprête à dévoiler aux yeux du monde son plus grand chef-d’œuvre, celui qui permettra de redonner à Rome toute sa magnificence : la Chapelle Sixtine. L’esprit de Dieu règne en maître au-dessus de la Ville Éternelle. Nous sommes le 15 août 1483, il est 8 heures du matin et c’est l’heure H de mon histoire.