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La Première

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Histoire

L'Heure H

Malala, l’écolière qui faisait peur aux Talibans

42 min

| Publié le 12/06/23

Nous sommes le 9 octobre 2012 à Mingora, une ville de 300 000 habitants dans le nord du Pakistan. Mingora fait partie de l’époustouflante Vallée du Swat, qu’on appelle aussi la Suisse du Pakistan. Il n’y a pas si longtemps, des touristes du monde entier venaient y admirer ses paysages verdoyants, ses célestes montagnes et bien sûr, sa rivière, la rivière Swat, qui prend sa source dans les montagnes de l’Hindou Kouch en Himalaya. J’aimerais vous raconter que le rideau de notre Heure H s’ouvre aujourd’hui sur ce décor enchanté… Hélas, au moment où commence notre histoire, le Swat est une sombre scène de guerre où se côtoient militaires pakistanais, snipers américains et des hommes en turban noir que l’on appelle Talibans. Dans les rues de Mingora, l’air pur des montagnes a été chassé par les nuages étouffants des incendies et la poussière des véhicules militaires. Le ciel bleu est une autoroute où se croisent drones et hélicoptères. De nombreuses maisons et immeubles ont été détruits ; et quand ils tiennent encore debout, ils sont criblés d’impacts de balles… Au milieu de ce paysage apocalyptique, dans une maison de crépi blanc terni par la pollution, vit une jeune Pachtoune. Elle a 15 ans et s’appelle Malala Yousafzai. Contrairement à la majorité des jeunes filles de ce monde, Malala n’est pas libre de s’habiller comme elle le souhaite, de porter des chaussures blanches ou du vernis, de se rendre dans un parc. Il y a quelques années, on lui a enlevé la télévision, la musique, et un peu de sa joie de vivre aussi. Mais elle a continué de rire. Un jour, on lui a interdit l’école et toute chance d’apprendre et de s’enrichir. Mais elle a continué de s’y rendre en secret, avec la complicité de son père et de professeurs insoumis. A chaque fois, elle se demande si on l’arrêtera, si on l’insultera, si on lui jettera du vitriol au visage ou même, si son école sera encore là. Mais ce qui l’attend aujourd’hui est bien pire.