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La Première

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Histoire

L'Heure H

L'affaire de l’empoisonneuse d’Anvers

46 min

| Publié le 13/02/23

Nous sommes le 5 mars 1894, il est 18 heures. Alfred Ablay somnole dans le train qui le ramène à Anvers. Il a chaud sous son tricot de laine et son lourd manteau : il fait encore 10 degrés en ce début de soirée d’hiver. Dans la Belgique entière, les températures sont au-dessus de la normale et le resteront tous les jours du mois de mars. A côté d’Alfred, sa sœur Marie-Thérèse, est inquiète. Elle observe son frère, réfrène un mouvement de recul : il rote bruyamment. Elle se désole de le voir si souffrant depuis quelques heures, lui qui était déjà taciturne et découragé depuis quelques semaines. Il faut dire que la journée a été chargée. Elle a accompagné Alfred à Bruxelles, le soutenant dans ses démarches pour décrocher un nouvel emploi et réclamer une pension alimentaire à son fils ; deux requêtes qui viennent lamentablement d’échouer. Frère et sœur ont ensuite été déjeuner au restaurant du Cercle pour se consoler : un sauté de veau accompagné de pommes de terre et arrosé d’une Block, cette bière brassée par la récente mais déjà très réputée brasserie De Block, suivis d’un morceau de fromage de brie. Le tout pour 2.80 francs. Ça n’est certes pas léger, comme repas, mais il est courant pour Alfred de dîner ainsi. Il ne faut donc pas y voir l’origine de ses vertiges…