Michael Stipe referme cette série d'Hep Taxi ! à New-York. Une rencontre exceptionnelle. L'ex-chanteur de REM n'accordant que de rares interviews depuis les adieux du groupe rock devenu légendaire avec les titres Losing My Religion, Shiny Happy People ou encore Everybody Hurts. Si Michael Stipe a renoué avec la musique en solitaire, il a aussi et surtout poursuivi sa carrière de photographe et de plasticien. Trois livres d'art témoignent de son regard sur le monde et ses contemporains. Dans son objectif, ses amis intimes de Patty Smith aux regrettés Kurt Cobain et River Phoenix. Tout comme de multiples personnalités inspirantes pour leur courage et leur engagement sociétal. Michael Stipe est également vidéaste et producteur de cinéma. Les films " Velvet Goldmine " de Todd Haynes et le délirant " Dans la peau de John Malkovich " réalisé par Spike Jonze sont les fleurons de ses productions cinématographiques.

San Francisco, Mon frère, L'éducation sentimentale ou encore Le parachutiste... Autant de titres qui figurent à son répertoire engagé des seventies. La tendresse l'emportant finalement sur le militantisme. Le fils spirituel de Georges Brassens a également anticipé la vague de la World music avec Ambalada et Né quelque part. Mais c'est aussi l'homme aux multiples collaborations. Il a écrit et composé notamment pour Reggiani, Moustaki, Johnny, Julien Clerc ou Vanessa Paradis. Son seizième et nouvel album, Paraître ou ne pas être résume parfaitement le savoir-faire et la pensée de cet artisan. Il nous raconte son parcours en quête d'harmonie, de musique et de rencontres.

Maxime Le Forestier

Hep taxi !

Ne jamais renoncer à l'amour, quoi qu'il arrive, c'est un des messages du nouveau livre de Mazarine Pingeot. Elle-même divorcée, elle dépeint avec humour et tendresse les tribulations d'une mère quarantenaire séparée, qui doit gérer son métier, ses enfants, ses parents et son ex-compagnon sans renoncer à l'espoir d'un nouvel amour. Le tout enrobé d'une certaine fantaisie. Un parcours du combattant quotidien désopilant qui semble faire écho à sa propre vie, même si elle réfute (faiblement) l'autobiographie. Avec les invasions quotidiennes, Mazarine Pingeot aborde un nouveau style d'écriture humoristique tout à fait décomplexé. Si la fille du président François Mitterrand écrit depuis l'adolescence, c'est pour se sauver du silence qui a écrasé sa vie jusqu'à l'âge de 20 ans, moment où des paparazzis l'avaient surprise en compagnie de son père-président-de-la-république à la sortie d'un restaurant. Son existence est alors brutalement révélée, ainsi que l'histoire d'amour entre François Mitterrand et Anne Pingeot, conservatrice au musée d'Orsay. « Un amour magnifique, absolu et mortifère à la fois » ajoute-t-elle. Car cet amour ne pouvait être que clandestin et encore plus la naissance de la petite fille en 1974, alors que son père est candidat à la présidence. Jamais d'amis à la maison, supporter des gardes du corps, apprendre à taire tout ce qui est personnel, Mazarine se doit de protéger son père en ne prononçant jamais son nom. À l'adolescence, le secret finit par peser « 200 kg » et Mazarine ne va pas bien. Elle maigrit « pour disparaître vraiment » dit-elle. Adulée par son père, d'un autre côté elle se sent illégitime, bâtarde. L'écriture est une façon de retrouver un équilibre : « je n'ai pas choisi ma naissance mais j'ai choisi d'être écrivain ». En 2005, elle publie son quatrième livre, Bouche cousue, et raconte pour la toute première fois son enfance passée auprès de son père et la difficulté d'être cachée. Elle brise le pacte de silence que sa mère continue à respecter imperturbablement. Est-ce une trahison ? Pour elle, c'est la libération de son écriture. À partir de ce moment-là, les choses se déploient et la prof de philo se mue petit à petit en écrivain. En 2012, elle revient encore une fois sur le sujet dans Bon petit soldat, « car c'est un livre que je pourrais écrire éternellement » affirme-t-elle. Elle ne veut plus jamais du secret dans sa vie. Dans ses autres livres, elle aborde des thèmes difficiles, comme le poids de la transmission, le devoir de mémoire, l'inceste ou l'infanticide. Aujourd'hui, elle est passée à l'humour et à l'auto-dérision. Pas si facile que ça, dit-elle en riant.

Hep taxi !
Michael Stipe

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