Cinéma : un directeur de studio de bruitage hennuyer nous dévoile les coulisses

Hainaut Matin

Vous vous demandez comment sont réalisés les bruitages dans les films ? Dans le cadre de la semaine du cinéma belge, Joeffrey Dath a reçu Benjamin Wautier, directeur du studio de bruitage. Cet artisan du son possède un studio de postproduction situé à Seneffe. Il a dévoilé quelques trucs et astuces de son métier dans Hainaut Matin. Le bruiteur est essentiel dans la réalisation de film. Au fil des années, le métier de bruiteur et le domaine de la postproduction ont fortement évolué. " Avant, on faisait plus de cinéma, maintenant on fait beaucoup de séries, des animations, des documentaires. Beaucoup de choses ont évolué. C’est vraiment sympa et très passionnant " explique Benjamin. Pourquoi doit-on faire des bruitages dans les films ? Le bruitage dans les films joue un rôle crucial pour plusieurs raisons. Tout d’abord, pour améliorer les sons afin que ça soit plus audible au niveau du public, dans les salles, mais aussi pour faire des versions doublées. "Quand on fait un film en français et qu’il y a un dialogue, on retire la voix française pour mettre une voix italienne par exemple, tous les bruitages disparaissent". La seconde raison est lors d’une version internationale. "On doit vraiment tout refaire : les respirations, les mouvements de vêtements, les pas, toutes les ambiances. Il faut vraiment repasser sur tout le film. C’est super intéressant. Un autre exemple, quand on crée un dessin animé, il n’y a aucun son qui existe, on doit vraiment partir de zéro et c’est ça qui est passionnant" confie-t-il. Il faut une journée entière de bruitage pour faire 12 à 15 minutes de film. Grâce au savoir-faire artisanal des bruiteurs, un objet peut être destiné à faire plusieurs bruits. Par exemple, avec un moulin à café, le bruiteur peut faire une vieille porte qui crie. [Voir extrait dans la vidéo ci-dessus] Il y a aussi les différentes ambiances. " Les bruits mécaniques comme des portes de voiture ou des moteurs qui démarrent, doivent vraiment se synchroniser avec l’image. De plus, si on fait tomber un verre dans une salle de bains ou dans une cathédrale, ce n’est pas le même son. On doit le faire en direct pour aller plus vite dans la fabrication des bruits ". Le métier est-il menacé par l’intelligence artificielle ? Selon Benjamin, il y aura une menace vis-à-vis de l'intelligence artificielle. "Ça reste quand même un métier très artisanal. Bien sûr, la plupart des bruitages pourront se faire avec l’intelligence artificielle mais quelques nuances vont encore durer quelques années. Il faudra donc s’adapter". Il a déjà travaillé pour de grands films tels que "La Guerre des mondes", "Into the night", "Gaston Lagaffe" ou encore des films sur Netflix, Canal + et Auvio. Cette semaine, l’artisan son a tourné sur le dernier film de François Damiens qui sortira dans quelques mois. Infos pratiques Pour plus d’infos sur l’actualité de Benjamin Wautier et sur son métier de bruiteur, consultez le site internet.