Marseille, la ville phocéenne continue de séduire. Ceux qui y passent et ceux qui y vivent partagent les mêmes émotions au bord de ses quais et devant les belles façades faisant face à la Grande Bleue. Tour de port et de quartier étonnants.
Grandeur Nature vous y emmène pour une balade nature entre terre et mer à la découverte de la pèche invisible des planctons, des la végétalisation de la ville, au détour du vieux port et à la rencontre de passionnées de biodiversité et d'environnement.

Son bateau tout en bois est un pointu, sorte de petit voilier doté d'un mât et de deux voiles. " Il est facile à naviguer ", explique la diplômée d'école de commerce. Son bateau de loisir, construit en 1969, elle l'a transformé en salle de cours ludique grandeur nature au coeur du parc naturel des Calanques. Fanny, alias capitaine coco, largue les amarres de son vieux grément sur la demande de familles ou élèves dès 6 ans pour de petites sorties en mer riches en surprises. " Le vieux port de Marseille est une calanque naturelle mise à profit par les Phocéens. Ces Grecs se sont installés ici 6 siècles avant Jésus-Christ et sont à l'origine de la ville. "
D'avril à septembre, Fanny emporte du matériel pédagogique. Comme un filet à plancton, des reproductions de phytoplancton, des images et photos... pour notamment expliquer le rôle des microorganismes et des mini-crustacés marins emportés par les courants. Elle évoque aussi la géologie, les oiseaux marins, le retour attendu des phoques moines, l'histoire du port... Ce samedi d'hiver, le mistral secoue l'embarcation suivie par des mouettes rieuses. " On a récolté du phytoplancton comprenant notamment des larves d'étoiles de mer. Ces organismes remontent près de la surface pour réaliser la photosynthèse nécessaire à leur croissance. L'idée est de faire connaître cet environnement et de s'en émerveiller, pour y prêter davantage attention ", renchérit Anjelika, biologiste qui accompagne Fanny dans son projet.
La mer et ses organismes vivants microscopiques sont, autant que les forêts, un poumon pour permettre à la Terre de s’oxygéner. " Ce sont eux qui à 50% nous permettent de respirer en emprisonnant le CO2 dans leur coquille. C'est notamment le cas pour les moules, crevettes et autres crabes. " Armée d'une pipette, la scientifique étale un peu d'eau prélevée non loin des côtes sur une lame de verre. Elle superpose l’ensemble d’une lamelle transparente pour écraser quelque peu ce que l'oeil nu à peine à distinguer. " Au microscope, on découvre ainsi l'invisible. Regardez ces organismes vivants. Comme nous ils ont des yeux, une bouche… " Si le réchauffement des eaux est un souci, son acidification pose aussi problème. " Le CO2 des océans se transforme en acide qui attaque les coquilles protectrices. Les microplastiques sont une autre catastrophe dans la chaîne alimentaire. Et sans plancton, plus de poisson ". Diatomées en forme de graines accrochées, cyclope copépode et autres sont donc bien des régulateurs de climat en plus d'être l'aliment de nombreux poissons ou mammifères marins. Sachez aussi que ce sont eux les architectes de nos falaises calcaires. On s'émerveille. On prêtera davantage attention lorsque l'on plongera dans la Méditerranée ou ailleurs.

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entre terre et mer à Marseille

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