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Femmes, passion amoureuse et gravure... Voici les premiers choix pour Luc Lang

Sous couverture avec Luc Lang

7 min

| Publié le 05/11/19

MANGOUSTAN, de Rocco GIUDICE, chez Allary Editions. L’italien Rocco Giudice vit entre la Suisse et Hong Kong. C’est sur cette ancienne colonie britannique qu’en septembre 2018, le typhon Mangoustan s’est déchaîné. Partant de ce fait réel, l’écrivain nous livre un premier roman enlevé et souvent drôle, une sorte de fruit exotique. Trois femmes, fragiles autant que puissantes, se retrouvent dans un grand hôtel de Hong Kong, alors que le typhon va s’abattre sur la côte sud de la Chine. Il y a Melania, une ancienne mannequin, originaire de Slovénie, qui a épousé un homme fou devenu le président de la plus grande puissance mondiale, de fait, Melania est, sans le vouloir, devenue First Lady… Il y a aussi Laure dont le mari, après trente ans de mariage, l’a quittée pour la femme de ménage. Et puis, il y a une ukrainienne aux dents longues, Irina, elle a épousé un Genevois bon chic, bon genre mais elle est prête à tout pour monter plus haut encore. Toutes trois sont à Hong Kong pour prendre du recul, se ressourcer, prendre un peu d’air… Et elles vont être servies avec Mangoustan ! Sans qu’elles le sachent, des liens les unissent, elles vont le découvrir. Mangoustan, un premier roman assez court dont la fin est hautement émotionnelle. Une belle réussite. UN AMOUR INHUMAIN, de Edogawa RANPO, aux éditions Wombat. Cet ouvrage est un recueil de six nouvelles et novellas inédites en français d’Edogawa Ranpo, publiées de 1926 à 1955. Un amour inhumain est le titre de l’une d’elles. Ces textes reflètent les thèmes fétiches de la passion obsessionnelle et de la fascination pour un certain morbide, parcourus d’un frisson d’étrangeté caractéristique de l’œuvre de l’auteur japonais. Six contes noirs, parfois fantastiques qui sont de façon évidente de la même trempe des écrits d’Henry James ou Edgar Poe, voire Conan Doyle. Des récits pourtant bien japonais, d’un grand onirisme, des récits hypnotiques qui évoquent des choses étranges, des histoires de fantôme, des histoires d’amour entre un homme et une poupée, des histoires de femmes fatales car, il y a surtout la passion amoureuse qui transparaît clairement dans le recueil, l’amour version Japon dans tout son absolu, dévoilant les recoins les plus sombres de la nature humaine. Un amour inhumain, l’essence même de l’œuvre d’Edogawa Ranpo, du macabre et de l’érotisme. POSADA, GÉNIE DE LA GRAVURE, de Laetitia BIANCHI, aux éditions de l’Association. A travers cette monographie, l’auteure et dessinatrice franco-mexicaine Laetitia Bianchi rend hommage au dessinateur et graveur mexicain José Guadalupe Posada, né en 1852 et décédé en 1913. S’il a été méconnu à son époque, Posada est aujourd’hui universellement reconnu. Diego Rivera disait de Posada qu’il était « aussi grand que Goya ». L’artiste a révélé les squelettes qui font partie intégrante de la culture mexicaine. Des squelettes qui dansent, rient, chantent et boivent, interprétation toute différente de la conception de la mort de celle que nous connaissons. Ces « calaveras » de Posada sont d’une force rarissime qui a permis à l’artiste de révolutionner l’image de la mort dans l’art. La monographie reprend quelque 400 images dont la qualité de reproduction permet de discerner la finesse du travail de l’artiste, accompagnées de notices qui mettent l’œuvre en perspective avec le contexte de son époque, le début du XXe siècle, et reprenant les résultats des plus récentes recherches sur Posada, un homme à la vie humble et discrète.