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Chronique Economique

Les dirigeants d'entreprises broient du noir en ce moment

4 min

| Publié le 31/10/23

Les investisseurs broient du noir en ce moment. Jamais un chef d'entreprise n'a été confronté à autant d'incertitudes. Rien que sur les trois dernières années, il a fallu faire face aux conséquences du COVID et à la désorganisation que cela impliquait dans les entreprises, faire face à la guerre en Ukraine et à redécouvrir l'effet papillon. C'est à dire qu'un événement au bout du monde a un impact direct sur, par exemple, la livraison de votre voiture ou sur le prix des aliments dans votre caddie. Au supermarché, il a fallu faire face au retour de l'inflation et à une indexation salariale carabinée et qui, à l'inverse des matières premières, ne revient pas en arrière. Les 3 % d'indexation salariale de 2024 s'ajoutent aux 11 % de l'année dernière. Nos entreprises doivent donc avoir les reins solides pour absorber cette hausse salariale, alors que leurs recettes sont souvent en baisse. Les mêmes dirigeants d'entreprises doivent faire face à une hausse rapide des taux d'intérêt. Et voilà en cette fin d'année un conflit entre Israël et le Hamas. La Banque mondiale nous dit que les prix du pétrole et du gaz, qui sont donc déjà très volatils depuis deux ans, risquent de s'envoler s'il y a une extension du conflit à d'autres pays comme l'Iran, le Qatar, l'Arabie Saoudite et même l'Egypte. Et d'ailleurs, dans un scénario extrême, la Banque mondiale voit le baril de Brent grimper au dessus des 150 $ (il tourne aujourd'hui autour des 85 $). Et donc il n'y a pas que les citoyens ou le patron de PME à être dans le brouillard. Même les toutes grandes entreprises, les multinationales cotées en bourse sont également dans le brouillard le plus complet. Et d'ailleurs, on le voit bien d'ailleurs au travers de la bourse. Et quand la bourse a peur elle devient cruelle, elle devient injuste. Elle massacre des entreprises qui ont fait d'excellents résultats malgré toutes les incertitudes que je viens de balayer. Mais comme ces résultats positifs sont juste un peu inférieurs aux attentes, eh bien la bourse les massacre quand même avec une violence inouïe. Même des valeurs qui occupent notre quotidien comme Alphabet, Google, Apple ou encore Tesla ont parce que leur croissance, bien que très positive, ne l'était pas assez au goût de la bourse et des algorithmes qui font et défont les actions cotées. Si tout le monde met le pied sur le frein par prudence, alors c'est clair, l'économie finira par passer par la case arrêt. En fait, hormis le cas du Proche-Orient, nos entreprises et la Bourse sont en train de redécouvrir ce qu'est une économie cyclique. À force d'avoir été droguée pendant presque 20 ans à coups de taux d'intérêt à 0 % avec des banquiers centraux transformés en dealers, on a oublié que l'économie, elle aussi, était cyclique. Et que, oui, il y a des creux, mais qu'elle peut aussi rebondir. --- La chronique économique d'Amid Faljaoui, tous les jours à 8h30 et à 17h30 sur Classic 21, la radio Rock'n'Pop.