Nous sommes le 22 mars 1917, près de Saint-Pétersbourg. C’est là, que le soir venu, sur ordre du nouveau gouvernement révolutionnaire, on exhume un corps qui a été enterré trois mois plus tôt, au début de l’année, dans une chapelle en construction, près du palais de Tsarskoïe Selo, le Versailles russe. Ce corps, on va le bruler et en disperser les cendres dans la forêt avoisinante (la légende dit que seul le cercueil s’enflamma, que la dépouille resta intacte). Ce corps, celui de Raspoutine.

Nous sommes le 28 mai 1917. Raoul Warocqué, richissime industriel d’origine montoise,  s’éteint à Bruxelles. Passionné par les arts, ce grand collectionneur lègue, à l’Etat belge, son domaine hainuyer de Mariemont. Le testament de celui qui fut bourgmestre de Morlanwelz est clair : il s’agit de permettre au public la visite du château, des collections, du parc et des serres. L’histoire du domaine se confond avec celle des institutions muséales européennes à la fin du XIXe siècle, à l’instar du musée Condé à Chantilly ou de la Wallace Collection à Londres. Mariemont est bien le rêve d’un collectionneur devenu réalité d’un musée pour tous.

LE MUSÉE DE MARIEMONT OU LE RÊVE DE RAOUL WAROCQUÉ

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes le 3 janvier 1917 à minuit, le long des rives de la Meuse, à Liège. Profitant d'une crue des eaux, un remorqueur, l'Atlas V, emporte vers la Hollande, outre son équipage, 107 passagers dont 94 recrues pour le front. Signalé par l’occupant allemand dès Argenteau, poursuivi par un auto-canot , le bateau éventre un pont à hauteur de Visé, arrache les barrières de protection, coule une embarcation ennemie armée de mitrailleuses, échappe aux intenses fusillades et aborde victorieusement à Eijsden, une heure plus tard. Aux commandes de cette téméraire et courageuse expédition : le capitaine Jules Hentjens.

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