Nous sommes au tout début du dix-neuvième siècle. A cette époque, les Européens consacrent 28% de leur budget à régler leur loyer et le prix des transports. 27% de ce même budget est réservé à la nourriture, 22  aux loisirs en y incluant le tabac et l’alcool. Reste 9% pour les vêtements et 14 pour d’autres bien. Un siècle plus tard, le budget nourriture a diminué d’un peu plus de la moitié ( on est à 12%,), quant à la part destinée aux vêtements, elle est rabotée d’un tiers. En revanche, les dépenses pour le loyer, les transports et les télécommunications atteignent 44% du budget, soit une hausse de 57%. Loisirs et culture sont restés stables. D’où viennent nos habitudes de consommation, comment a évolué « l’homo consumens » et vers quel type de société se dirige-t-on ? Descendons dans les caves  pour y voir clair…

Nous sommes le 9 mai 1901. Voici ce que l’on peut lire dans le National Tribune, sous la plume de deux journalistes, Wilson et Martin qui citent un certain R.M Peck :»
« C’était un garçon d’onze ou douze ans, employé par Lou Simpson qui dirigeait un convoi tiré par des bœufs, comme aide, convoyeur de troupeaux ou quelque chose comme ça . Rien ne laissait deviner sa future célébrité et je l’avais surtout remarqué comme un sacré petit gars débrouillards. Les conducteurs d’attelage l’avaient adopté comme mascotte, et l’un d’eux m’avait vanté l’adresse du petit à grimper sur les chevaux à demi sauvages ou les mules, tirer juste et se servir d’un lasso. J’avais quasiment oublié sa petite boulle toujours sale quand, juste après la guerre, j’ai entendu parler de Buffalo Bill … »

BUFFALO BILL

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes au tout début d’un siècle naissant. Nous sommes en 1900. Regardez ce gamin de douze ans, déguisé en paysan : il est  bien décidé à tenter sa chance dans un café parisien : le café des Trois Lions. Son espoir fou, à ce titi de la capitale, c’est de monter sur scène, de faire du Music-Hall. Le pianiste qui va l’accompagner ce soir-là lui demande dans quel ton il veut chanter. Ne connaissant rien à la musique, il lui répond de jouer comme il veut. Le pianiste commence, le gamin se lance et c’est …  l'hilarité générale dans la salle. Il croit que c’est un triomphe, il chante plus fort, il est complètement hors ton. C’est une ovation qui s’ensuit, une ovation pour sa maladresse. Quand il comprendra, il sera déçu, bien sûr, pleurera un petit peu. Mais plus rien ne lui fera douter de son rêve : Maurice Chevalier s’élance sur une route qui va le mener jusqu’à Hollywood. Une route pavée de triomphes, de doutes et de soupçons de collaboration.

1000 Jours dans l’Histoire
L'HOMO CONSUMENS

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