"Bread & Roses (Ed Métamorphosis) retrace l’histoire artistique du syndicalisme en Belgique. L'histoire artistique des luttes sociales et syndicales, depuis la création du Parti ouvrier belge (POB) jusqu’à aujourd’hui, y est commentée par des historiens de l’art, des politologues et des personnalités belges et internationales. Aucune lutte n’a abouti, aucun combat n’a réussi à fédérer des sympathisants sans avoir fait l’objet d’une illustration : affiches et tracts sont les armes populaires qui ont participé à toutes les conquêtes sociales. Ainsi, de manière simple et percutante, des générations d’artistes ont mis leur Art au service de luttes dont les thèmes sont toujours d’actualité : femmes, santé, pension, durée de travail, robotisation… Néanmoins, cette union sacrée entre syndicats et artistes a peu à peu laissé la place aux agences de communication et aux graphistes.  Franck Depaivfe et Geoffrey Goblet sont nos invités.

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L'HISTOIRE ARTISTIQUE DES LUTTES SOCIALES

1000 Jours dans l’Histoire

Le 1e mai 1886, à Chicago, les syndicats américains et le journal anarchiste «The Alarm» organisent un vaste mouvement pour revendiquer la journée de 8 heures. Ils n’avaient pas prévu à quel point cette journée sera importante pour la classe ouvrière et le monde des travailleurs. Anne Morelli, professeur d’Histoire à l’ULB, revient sur l’histoire de la Journée Internationale des Travailleurs que nous célébrons aujourd’hui. Ce premier mai, jour traditionnellement férié, fleuri par les brins de muguet, puise ses racines dans les luttes ouvrières du 19e siècles et plus loin encore… Malgré les tentatives de récupération, de ravestissement, la Journée Internationale des travailleurs rappelles les luttes passées et présentes pour les droits de tous.

AUX  ORIGINES DE LA FÊTE DU TRAVAIL

Nous sommes en mai 1975. C’est un politicien britannique très aguerri qui s’exprime, il est aux affaires depuis vingt-cinq ans déjà. Anthony Crosland, ministre travailliste dans quatre gouvernements successifs, à présent Secrétaire d’Etat pour l’Environnement. Cet homme qui connaît parfaitement son pays dit « La fête est finie », « The party is over ». Fini l’Etat providence, fini le « swinging London », les années d’insouciance, la Révolution pop : place aux années de crise, aux chocs pétroliers, au chômage de masse. Fini l’Angleterre qui a vu l’éclosion du phénomène David Bowie. C’est dans cette Angleterre d’avant Thatcher que nous vous emmenons, aujourd’hui.

L'ANGLETERRE QUI A VU L'ÉCLOSION DE DAVID BOWIE

Nous sommes en janvier 1933. A la page 12 du premier numéro de la revue du Mouvement syndical belge, dans l’article intitulé « Les bases techniques de l’assurance-chômage », à propos du travail qui se fait de plus en plus rare en Belgique,  l’auteur évoque les files devant la Bourse du travail à Bruxelles « la plus importante du pays, dit-il, celle du boulevard Botanique (…) le chômeur est obligé de stationner dans un couloir étroit, ouvert à tous les vents, voire même dans la rue (…) Par la pluie, par la neige, par le gel, c’est sur le trottoir que doivent stationner les candidats à un travail, attendant qu’un emploi soit annoncé sur les tableaux de l’entrée ». Comment les syndicats ont-ils réagi face à cette situation de misère , face à cette effroyable crise internationale qui a plombé les années trente et débouché sur la deuxième Guerre mondiale ?

LES SYNDICATS BELGES FACE A LA CRISE

Nous sommes le 8 juillet 1936, à la Chambre des représentants. C’est là qu’est votée, à l’unanimité, la loi qui institue les congés payés en Belgique. Ce droit, qui va changer le visage de notre société, est ainsi accordé à toutes les classes de travailleurs, à l’initiative du Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, le socialiste Achille Delattre. S’il s’agit d’un événement majeur au point de vue national, cette loi n’en est pas moins modérée et ne constitue pas, au niveau international, une innovation hardie. Retour sur un combat qui font rude et long à mener et qui remonte à plusieurs décennies, voire plusieurs siècles auparavant.

LES CONGÉS PAYÉS

Nous sommes en mai 41, en pleine Occupation, lorsque 2 mouvements de grève éclatent successivement dans les bassins miniers de la région liégeoise et du Nord-Pas-de-Calais. Des grèves oubliées par l'Histoire & que nous évoquons à l'occasion de la diffusion du documentaire Oser la grève sous l'Occupation.

OSER LA GRÈVE SOUS L’OCCUPATION

Nous sommes le16 février 1966.  A Herstal.C’est ce jour-là que trois mille ouvrières de la Fabrique nationale d’armes décident d’entamer une grève qui va durer douze longues semaines. Que revendiquent-elles ? Une augmentation de leur salaire au nom du principe «  À travail égal, salaire égal ». Ces travailleuses  lancent ainsi un mouvement qui donne naissance à une mobilisation plus large en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes. A la suite de ce combat à la FN, des avancées significatives seront réalisées à travers les années. Mais aujourd’hui encore, en 2016, en Belgique, il faut rappeler que, par heure de travail, les femmes gagnent 9% de moins que les hommes. La moyenne européenne de l’écart étant de 15,3%. Ajoutons que 36% des femmes travaillent à temps partiel contre 10% des hommes. Enfin, chez nous, il n’y a que 35% de femmes dans les fonctions dirigeantes.

LA GREVE DES OUVRIERES DE LA FABRIQUE NATIONALE DE HERSTAL

Nous sommes le 21 mai 1988. Dans un discours qu’elle prononce devant l’Eglise d’Ecosse, Margareth Thatcher déclare : « Il nous est dit que nous devons travailler, et faire usage de nos talents pour créer de la richesse.  Et le premier ministre du Royaume-Uni de citer Saint-Paul : Si un homme ne veut pas travailler, il ne doit pas manger … La dame de fer ajoute : et, en effet, l’abondance,  plus que la pauvreté, possède une légitimité qui dérive  de la nature même de la Création ? »

CELUI QUI NE TRAVAILLE PAS NE MANGE PAS

Nous sommes en 1908. C’est cette année-là que paraît, dans une première édition en volume, « Réflexions sur la violence », un ouvrage signé Georges Sorel. Celui qui, pendant la majeure partie de sa vie, fut un polytechnicien tranquille, décoré de la Légion d’honneur, écrit : « Le danger qui menace l'avenir du monde peut être écarté si le prolétariat s'attache, avec obstination, aux idées révolutionnaires, de manière à réaliser, autant que possible, la conception de Marx. Tout peut être sauvé si, par la violence, il parvient à reconsolider la division en classes et à rendre à la bourgeoisie quelque chose de son énergie. C'est là le grand but vers lequel doit être dirigée toute la pensée des hommes qui ne sont pas hypnotisés par les événements du jour, mais qui songent aux conditions du lendemain. La violence prolétarienne, exercée comme une manifestation pure et simple du sentiment de lutte de classe, apparaît ainsi comme une chose très belle et très héroïque ; elle est au service des intérêts primordiaux de la civilisation ; elle n'est peut-être pas la méthode la plus appropriée pour obtenir des avantages matériels immédiats, mais elle peut sauver le monde de la barbarie. » Théoricien de la violence révolutionnaire ? Partisan d’un syndicalisme radical ? Fidèle de Marx mais associé aux royalistes ? Communiste fervent ou précurseur du fascisme ? Récupéré ou irrécupérable ? Qui était Georges Sorel ? Invité : Arthur Pouliquen , docteur en science politique « Georges Sorel – Le mythe de la révolte » éditions du Cerf. Sujets traités Georges Sorel, Marx, Partisan , syndicalisme, Communiste, prolétariat, civilisation, Théoricien de la violence , révolutionnaire, royalistes

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Un Jour dans l'Histoire
Georges Sorel : Irrécupérable théoricien de la violence ?

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