Nous sommes en 1648, en Angleterre. C’est là qu’apparaît la Société des Amis, dissidence du puritanisme anglican. Ses membres seront appelés, plus tard, les « Quakers », du verbe « to quake » qui signifie « trembler ». Leur leader, George Fox est appelé ainsi par un juge devant il lequel il comparait, accusé de blasphème. Fox conseille, en effet,  au juge de trembler devant le Seigneur. Les Quakers prônent la simplicité, la sobriété jusque dans leur habillement et leur langage. Ils veulent contrer la vanité, le conformisme et le gaspillage. On les considère alors comme des gens étranges. Les Quakers sont toujours très actifs aujourd’hui et, avec d’autres mouvements, ils préfigurent ces mouvements qui appellent à une simplicité volontaire, un idéal de pauvreté, pour contrer le mythe d’une croissance forcément bienfaitrice. Retraçons l’histoire de quelques-uns de ces mouvements.

UNE HISTOIRE DE LA SIMPLICITÉ VOLONTAIRE

1000 Jours dans l’Histoire

De l'Écosse à la Caroline du Sud en passant par la Belgique, Michel, Gorian et Thierry ont décidé de faire voyager Kenan Görgün dans leur sélection de la semaine

LE QUAKER, de Liam McILVANNEY, aux éditions Métailié, collection Noir

Liam McIlvanney est écossais et n’est autre que le fils de l’auteur William McIlvanney. 1969. Glasgow. Ses collines verdoyantes… et son urbanisation galopante. Trois jeunes femmes sont allées au dancing. Elles y ont rencontré un garçon que leurs amies décrivent comme bien de sa personne et correct… Puis, on a retrouvé leurs cadavres sur des terrains vagues, elles ont été violées et étranglées avec leurs bas.

Les recherches piétinent. L’inspecteur principal Duncan McCormack est appelé pour auditer la désastreuse enquête, ce qui a le don d’irriter les membres de l’équipe qui ont déjà dû essuyer les railleries de la presse pour leur tentative vaine d’attraper le tueur en se mêlant à la foule des danseurs.

En parallèle, on suit Alex Patton, un perceur de coffres-forts venu de Londres pour cambrioler une salle des ventes dans sa ville natale et dont l’histoire croise celle du tueur à mesure que l’intrigue se noue et que McCormack est impliqué dans les deux affaires. Mais qui est donc ce menaçant Quaker ?

Dans ce polar, la parole est donnée tant aux enquêteurs… qu’aux victimes ! Sur base d’un fait divers véridique, non résolu à ce jour, Le Quaker est un roman noir de noir qui offre une plongée dans les bas-fonds sombres et glauques de Glasgow.

LE PRINCE DES MARÉES, de Pat Conroy, chez Albin Michel

Ce chef-d’œuvre de la littérature américaine, écrit par Pat Conroy (1945-2016) et paru en 1986, est réédité chez Albin Michel dans une version révisée.

Le décor de l’histoire est somptueux : les paysages maritimes de la Caroline du Sud, mais un état encore marqué par la ségrégation raciale. Le père de Tom, Luke et Savannah Wingo est pécheur de crevettes. Il est aussi alcoolique et violent. Leur mère est quelque peu fantasque et surtout mythomane. Les trois enfants ont été élevés à la dure, ils ont connu des joies mais aussi bien des tragédies.

Désormais, ils sont adultes. Savannah s'est installée à New York. Une fois encore, elle vient de tenter de se suicider. Alors, Tom se rend là-bas, dans cette ville qu’il déteste. Il y rencontre la psychiatre de Savannah, Susan Lowenstein, qui a enregistré les confidences de sa patiente. Et Tom va écouter ces témoignages poignants sur sa famille… Pour sauver sa sœur, Tom va aussi accepter de se replonger dans les souvenirs de son enfance où se cache un terrible secret… Au bout du tunnel, il y a peut-être la rédemption, qui sait ?

Le Prince des marées, une histoire de famille, une histoire atroce où se mêlent la nature, les lieux de vie, le nucléaire… du magnifique et du terrible. Un seul mot : fabuleux !

SANS DESTINATION FINALE, de Michel CLAISE, chez Genèse Editions.

Michel Claisse n’est pas seulement un juge dont on parle beaucoup en Belgique, c’est aussi un écrivain. Voici son dixième roman, Sans destination finale.

Monica Berthier avait tout pour être heureuse : cette brillante professeure de lettres a fait un beau mariage dont est issu un beau garçon. Alors qu’elle a 29 ans, la voiture familiale est percutée par un camion, son mari et son fils décèdent.

Monica va sombrer dans l’alcool. Elle va aussi décider de fuir le monde, couper avec tout et tous… Quelques mois plus tard, elle dormira dans la rue, SDF ou sans destination finale ? Ce sera la mendicité, le Samu social, la crainte des voleurs… Ne perdrait-elle pas aussi un peu la tête ?

Pourtant, il y a une personne avec qui elle a gardé contact, de manière épisodique, sa tante préférée, Eléonore. Mais un jour, la police vient arrêter Monica : sa parente a été assassinée et cambriolée, on a retrouvé ses empreintes sur les lieux…

C’est alors tout l’engrenage de la machine infernale de la justice qui se met en branle. Monica va être violemment sevrée, au fur et à mesure de l’instruction, elle va retrouver sa santé physique et mentale… À l’issue de son procès, quelle sera sa destination finale… ou pas ?

quakers

1000 Jours dans l’Histoire
UNE HISTOIRE DE LA SIMPLICITÉ VOLONTAIRE

Paysages écossais, marées américaines et rues belges pour Kenan Görgün
Sous couverture avec Kenan Görgün

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