De nouveaux débordements dans le centre de Bruxelles ont eu lieu hier fin de journée. La venue d'une star des réseaux sociaux a provoqué l'hystérie de ses fans. Mais les choses ont dégénéré. La police a dû intervenir. Sophie Mergen est retournée ce matin dans le quartier de la place de la Monnaie. Les commerçants sont sous le choc.

JT 13h

Bruxelles : un quartier à nouveau secoué

Il est 7h45. En ce matin de novembre 1941, il tombe un insupportable petit crachin sur Washington. Le docteur Freeman relève le col de son paletot et presse le pas. Le ciel est gris et bas. Heureusement l'hôpital n'est plus bien loin. Quand Freeman pousse la porte, il est ébloui par la lumière crue des néons. C'est pareil chaque matin. Mais aujourd'hui, n'est pas tout à fait un jour comme les autres… Il a vu le nom de la patiente au planning. Il a même rencontré son père – un des hommes les plus riches des États-Unis. Ils s'appellent Kennedy. La jeune femme est entrée à l'hôpital en toute discrétion. Elle se prénomme Rosemary. Elle a tout juste 23 ans. Sait-elle pourquoi elle est là ? Lui a-t-on expliqué qu'elle allait être opérée ? Comprend-elle pourquoi une infirmière s'approche avec une tondeuse et entreprend de lui raser la tête ? À 23 ans, on aime se coiffer, se maquiller, s'habiller, être jolie et faire la fête. Que ressent Rosemary Kennedy quand elle voit les longues mèches de ses cheveux châtains tomber au sol? Elle est étendue sur une table. Ses mains et ses pieds sont sanglés pour qu'elle ne puisse pas bouger...

Rosemary, la fille cachée des Kennedy

L'Heure H

Nous sommes en 1887, le 17 mars 1887. Le peintre André Brouillet, 30 ans, met les derniers coups de pinceau à la toile sur laquelle il travaille depuis des mois. L’homme est soigné, la coupe en brosse. Une épaisse moustache lui cache une partie de la bouche. Ses doigts sont délicats, maculés de quelques taches de peinture… Des doigts presque aussi fins que les pinceaux qu’il tient dans les mains. Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres. André Brouillet est tout excité. Un peu plus excité qu’à son habitude... A vrai dire, il ne tient pas en place ! C’est qu’il y a quelques semaines, il a reçu une invitation… Une invitation un peu spéciale.

Le « Bal des folles » (de La Salpétrière)

Une porte claque dans cette jolie journée du mois de mai 1888. Bertha et sa mère se regardent sans un mot. La porte s’est refermée dans leur dos et laisse place à un moment de silence. Ce n’est pas nécessaire de parler, tout a déjà été dit. La décision est prise : aujourd'hui c’est le jour du grand départ. Bertha attrape la poignée de sa grosse valise en cuir et aperçoit ses initiales B.P brodées près de l’ouverture. Elle traverse la rue pavée et monte dans la calèche pour rejoindre sa mère, déjà assise sur la banquette arrière. Les deux femmes ajustent leur robe sous leurs fesses, le cocher donne un petit coup de fouet aux chevaux et ça y est, les voilà parties. Nous sommes en 1888, Bertha Pappenheim a vingt-neuf ans. Et la jeune femme n’a aucune idée qu’aujourd’hui, nous connaîtrons son existence sous d’autres initiales. Elle ne se doute absolument pas non plus que ce déménagement marquera le début de sa guérison, de sa vocation, de son existence propre, de sa vraie vie. Il est 18h15, et c’est l’Heure H de mon histoire.

Anna O ou Bertha Pappenheim ?

Nous sommes en 1803.

Voici un jeune chirurgien qui essaye de comprendre et de soigner les soldats atteints de … nostalgie.

il a même consacré une thèse à ce sujet.

On peut en trouver un exemplaire édité par l’imprimerie De Valade, rue Coquillière, à Paris.

L’intitulé est précis « Essai sur la nostalgie, appelée vulgairement maladie du pays.

Présenté et soutenu, à l’Ecole de Médecine, par Denis Guerbois, ex-chirurgien de première classe de l’armée d’Italie, Officier de santé de l’hospice de Liancourt, département de L’Oise. »

En épigraphe, le jeune homme a noté ces simples mots :

« Ils laissaient, en partant, une mère chérie ».

Il a aussi inclus, à son travail, une préface autobiographique dans laquelle il écrit :

« La première fois que je quittais ma mère : ses yeux baignés de larmes, sa main qui s’attachait à la mienne, ses regards qui me rappelaient sans cesse, imprimèrent dans mon cœur, un souvenir que je conservais partout. »

Nous sommes donc au début du XIXe siècle, et l’on peut souffrir de nostalgie, et l’on peut même en mourir à l’instar de celles et ceux touché.e.s par le typhus ou la petite vérole.

La nostalgie frappe surtout les soldats, les travailleurs migrants, les colons, les expatriés.

A cette époque, le monde s’élargit, les guerres font rage, l’expansion coloniale est en marche.

La nostalgie tue, parfois plus que la violence des combats.

Comment en est -on arrivé à pathologiser la nostalgie ?

Quand et pourquoi a-t-on cessé de le faire ?

De quelle manière est-on passé du regret, du manque d’un espace familier à la recherche d’un temps perdu ?

Ce n’est pas simple, mais allons-y quand même …

 

Invité : Thomas Dodman, maître de conférences à l’université de Columbia.

Auteur de : « Nostalgie – Histoire d’une émotion mortelle » ; Seuil.

hysterie

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Un Jour dans l'Histoire
Ça vaut mieux que d’attraper la nostalgie

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