Very Good Trip vous embarque pour un nouveau voyage. Une première étape qui va sans doute vous surprendre parce que la voix que vous allez entendre n’est sans doute pas celle à laquelle vous vous attendiez. Eh non, ce n’est pas la voix de Paul McCartney que vous venez d’entendre mais celle d’un très jeune Mick Jagger, alors tout juste âgé de vingt ans. On était en novembre 1963 et cette brève chanson, "I Wanna Be Your Man", était le second 45 tours, single, que venait de publier un tout jeune groupe de blues londonien, les Rolling Stones. Et ce morceau est, aussi étonnant que ça paraisse, l’œuvre de Paul McCartney. Une chanson signée Lennon-McCartney. --- Un grand nombre des chansons de Paul McCartney, d’abord avec les Beatles puis en solo, appartient aujourd’hui au patrimoine immatériel de l’humanité. Que sait-on vraiment de lui ? Un feuilleton signé Michka Assayas et Radio France.

1. McCartney, la face rock’n’roll, avec les Beatles et en solo

Very Good Trip : Paul McCartney 1/9

Voyage dans le monde d’un des plus grands créateurs de chansons de notre temps, Paul McCartney. Seul à la guitare, sans le quatuor à cordes qui orne la version la plus célèbre de cette chanson, c’était Paul McCartney, bien sûr, seul à la guitare. Il s’agit de la toute première prise de cette chanson, le 14 juin 1965, aux studios EMI à Londres. Que n’a-t-on pas dit sur Yesterday, sans doute l’air le plus célèbre des Beatles ? Il faut peut-être commencer par une évidence : Paul McCartney qui l’a composée et interprétée seule, ce qui était sans précédent. Les Beatles étaient un groupe, un groupe de rock’n’roll, et il n’était pour eux pas question de mettre cette chanson en avant. Elle n’est pas sortie en 45 tours, en single, dans leur pays et en Europe en tout cas, à l’exception notable des États-Unis, où elle a été numéro 1. --- Un grand nombre des chansons de Paul McCartney, d’abord avec les Beatles puis en solo, appartient aujourd’hui au patrimoine immatériel de l’humanité. Que sait-on vraiment de lui ? Un feuilleton signé Michka Assayas et Radio France.

2. McCartney, l’enfant savant de la mélodie, avec les Beatles et en solo

Very Good Trip : Paul McCartney 2/9

En moins de deux minutes trente, une chanson soul, signée par les Beatles en 1966, qui vous prend aux tripes. Je me rappelle encore aujourd’hui l’effet qu’elle me faisait à huit ans. C’était l’avant-dernière de la seconde face de l’album "Revolver", juste avant la chanson psychédélique, super-bizarre, qui concluait l’album, et me faisait comme peur, "Tomorrow Never Knows". Je n’avais bien sûr pas pris de drogues à cet âge-là et je n’en ai pas beaucoup pris depuis. Mais cette chanson, et une grande partie de l’album "Revolver", d’ailleurs, avaient pour moi quelque chose de toxique, de vénéneux… --- Un grand nombre des chansons de Paul McCartney, d’abord avec les Beatles puis en solo, appartient aujourd’hui au patrimoine immatériel de l’humanité. Que sait-on vraiment de lui ? Un feuilleton signé Michka Assayas et Radio France.

3. McCartney, la face soul et funky

Very Good Trip : Paul McCartney 3/9

"Hello, Goodbye" avec un final tribal, évoquant les rythmes Maori de Nouvelle-Zélande, pour conclure cette chanson, l’une des plus populaires des Beatles. La seule partie qui trouvait grâce aux yeux de John Lennon, enfin, à ses oreilles, parce que celui-ci, en fait, n’avait pas une grande estime pour ce morceau, l’œuvre du seul Paul McCartney. D’autant que John aurait voulu que sa chanson à lui, "I Am The Walrus", figure en face A de ce 45 tours, l’un des plus populaires de la carrière des Beatles. La chanson est parue à la fin de l’année 1967, peu de temps après la mort brutale du manager des Beatles Brian Epstein. Soit au début d’une période où les Beatles ont été brutalement livrés à eux-mêmes et au cours de laquelle Paul McCartney est devenu peu à peu, le chef de famille. --- Un grand nombre des chansons de Paul McCartney, d’abord avec les Beatles puis en solo, appartient aujourd’hui au patrimoine immatériel de l’humanité. Que sait-on vraiment de lui ? Un feuilleton signé Michka Assayas et Radio France.

4. McCartney, la face baroque et orchestrale, parfois symphonique, avec les Beatles et en solo

Very Good Trip : Paul McCartney 4/9

La face ouvertement rétro de notre héros, elle n’a pas négligeable au sein des Beatles ni, bien sûr, après. Ce sera aussi l’occasion d’éclairer ses toutes premières sources musicales. En plein milieu du grand album psychédélique des Beatles, le fameux "Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band", paru en mai 1967, juste après une chanson "indianisante" signée George Harrison et un rock bizarre qui faisait un peu penser aux Doors, qui venaient de publier leur premier album, il y avait ça : "When I’m Sixty Four", quand j’aurai soixante-quatre ans. "Quand je serai plus vieux et que je perdrai mes cheveux, dans bien des années, auras-tu encore besoin de moi, me nourriras-tu encore ?". Une chanson rétro, au style parodique, qui décrivait, sur un ton loufoque, le quotidien imaginaire d’un couple de retraités d’autrefois. Une chanson dans le style des années 30, qu’aurait pu chanter Fred Astaire. Un des premiers airs, encore sans paroles, que Paul McCartney avait trouvé, vers l’âge de quinze ans, sur le piano droit du salon familial du 20, Forthlin Road, à Liverpool. L’instrument sur lequel jouait son père, Jim, un musicien amateur. --- Un grand nombre des chansons de Paul McCartney, d’abord avec les Beatles puis en solo, appartient aujourd’hui au patrimoine immatériel de l’humanité. Que sait-on vraiment de lui ? Un feuilleton signé Michka Assayas et Radio France.

5. McCartney, la veine rétro, swing et jazzy

Very Good Trip : Paul McCartney 5/9

Examinons tout un pan de la production de notre héros musical aux mille facettes. Qui n’est pas le mieux éclairé ni même le plus connu. Puisée à la source des musiques américaines traditionnelles. Paul McCartney, comme les autres Beatles, a longtemps rêvé d’Amérique. Comme plein d’enfants de l’immédiate après-guerre. On vous l’a raconté dans l’épisode précédent, le port de Liverpool, où il avait grandi, avait été particulièrement éprouvé par la Seconde guerre mondiale. Une bonne partie de la ville avait été détruite par les bombes allemandes et les enfants ont grandi là en jouant dans un décor de ruines et de chantiers. La vie des gamins, dans le milieu de Paul, était rude et austère. Son père lui faisait ramasser le crottin de cheval dans les rues pour le vendre comme engrais. Il a dû aussi bosser comme bobineur dans une usine. Il y avait de quoi rêver d’un ailleurs. Et cet ailleurs, Paul le trouvait au port, là où les marins américains écoulaient, en contrebande, des cigarettes, des BD et des disques. --- Un grand nombre des chansons de Paul McCartney, d’abord avec les Beatles puis en solo, appartient aujourd’hui au patrimoine immatériel de l’humanité. Que sait-on vraiment de lui ? Un feuilleton signé Michka Assayas et Radio France.

6. McCartney, la veine américaine, blues et country

Very Good Trip : Paul McCartney 6/9

Abordons l’aspect sans doute le moins rock’n’roll de la production de Paul McCartney. Deux minutes dix-huit seulement et un moment de magie. Quand j’étais enfant, la nuit j’imaginais un oiseau seul, orphelin, perdu quelque part dans les bois. C’est l’image qui me venait quand j’écoutais "Blackbird" des Beatles, "blackbird singing in the dead of night", un merle qui chante au cœur de la nuit, croyais-je. Il existait, imaginais-je, un grand enfant qui ressent la même chose que moi, quelque part en Angleterre, patrie des Beatles et qui chantait dans une langue que je ne comprenais pas, ou à peine. "Blackbird" est une des chansons les plus populaires des Beatles. Elle arrivait, sur la seconde face du premier album du "Double Blanc", que j’ai eu la chance de découvrir à sa sortie, en novembre 1968. "Blackbird" arrivait juste après "I’m So Tired" de Lennon, chanson qui évoquait tout le contraire : l’abattement, le désespoir, des choses que je pouvais ressentir, déjà, fortement. Lennon vous chuchotait à l’oreille que lui aussi, parfois, se sentait découragé, comme écrasé par la vie. Et puis arrivait "Blackbird". Une chanson qui, comme par enchantement, dissipait ces nuages sombres… --- Un grand nombre des chansons de Paul McCartney, d’abord avec les Beatles puis en solo, appartient aujourd’hui au patrimoine immatériel de l’humanité. Que sait-on vraiment de lui ? Un feuilleton signé Michka Assayas et Radio France.

7. McCartney, le versant folk

Very Good Trip : Paul McCartney 7/9

Explorons la face intime de notre héros, ses enregistrements réalisés à la maison et ses maquettes. De découvrir, d’une certaine, les secrets de son atelier. Beaucoup s’en sont sûrement rendu compte, ce n’est pas la version habituelle de "Hey Jude" que l'on entend. Mais de la deuxième prise de la chanson, réalisée aux studios d’EMI, situés au numéro 3 de la fameuse Abbey Road, le 29 juillet 1968, si vous voulez tout savoir. Une version encore dépourvue des ornements que les Beatles et leur réalisateur artistique, George Martin, allaient lui apporter. "Hey Jude" a fait le tour du monde. C’est, aujourd’hui, plus d’un demi-siècle après sa création, une des chansons des Beatles que le public aime le plus. Paul McCartney l’a chantée pour la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Londres, en 2012, et, à chaque concert, c’est sans doute celle dont les premières mesures, au piano déclenchent une euphorie collective. Elle est à 100% l’œuvre de Paul McCartney. Il l’a racontée bien des fois, il l’avait initialement écrite en pensant à Julian, le fils de John Lennon. Lennon, après avoir rencontré Yoko Ono, avait divorcé de sa femme Cynthia et laissé à celle-ci la garde de son fils Julian, alors âgé de cinq ans. Julian que Paul appelait familièrement Jules… --- Un grand nombre des chansons de Paul McCartney, d’abord avec les Beatles puis en solo, appartient aujourd’hui au patrimoine immatériel de l’humanité. Que sait-on vraiment de lui ? Un feuilleton signé Michka Assayas et Radio France.

8. McCartney, en toute intimité

Very Good Trip : Paul McCartney 8/9

L’ultime épisode de notre série consacrée à notre héros musical est une sorte de bouquet final, de concert rêvé, où toutes les couleurs de sa musique seront rassemblées. "Maybe I’m Amazed", Paul McCartney et Wings sur une scène de Kansas City, en mai 1976, au cours d’une tournée qui s’est poursuivie en Europe et s’est arrêtée à Paris. C’est à cette occasion que j’ai vu Paul McCartney pour la première fois de ma vie à dix-sept ans. Je n’ai pas retenu grand-chose de ce concert, hormis la partie pendant laquelle Paul a chanté en solo cinq chansons des Beatles, dont "Yesterday", tout de même. C’est pour ça, et pour rien d’autre, que je m’étais déplacé. Eh oui, comme tant de fanatiques des Beatles, endeuillés par la brutale disparition du groupe, six ans auparavant, je grimaçais face à Wings. Le trajet de Paul McCartney, après les Beatles, a été extrêmement long, plus d’un demi-siècle. Au cours de ces cinquante-trois années après les Beatles, si l’on compte bien, le musicien a suivi bien des méandres et sa barque, parfois, a pu sembler enlisée. Il a cependant su enrichir son œuvre en retournant toujours à ses premiers thèmes, en les ranimant, parfois, avec une fraîcheur toujours renouvelée. --- Un grand nombre des chansons de Paul McCartney, d’abord avec les Beatles puis en solo, appartient aujourd’hui au patrimoine immatériel de l’humanité. Que sait-on vraiment de lui ? Un feuilleton signé Michka Assayas et Radio France.

harrison

Very Good Trip : Paul McCartney 1/9
1. McCartney, la face rock’n’roll, avec les Beatles et en solo

Very Good Trip : Paul McCartney 2/9
2. McCartney, l’enfant savant de la mélodie, avec les Beatles et en solo

Very Good Trip : Paul McCartney 3/9
3. McCartney, la face soul et funky

Very Good Trip : Paul McCartney 4/9
4. McCartney, la face baroque et orchestrale, parfois symphonique, avec les Beatles et en solo

Very Good Trip : Paul McCartney 5/9
5. McCartney, la veine rétro, swing et jazzy

Very Good Trip : Paul McCartney 6/9
6. McCartney, la veine américaine, blues et country

Very Good Trip : Paul McCartney 7/9
7. McCartney, le versant folk

Very Good Trip : Paul McCartney 8/9
8. McCartney, en toute intimité

Very Good Trip : Paul McCartney 9/9
9. McCartney, bouquet final : un concert rêvé

harrison

Very Good Trip : Paul McCartney 1/91. McCartney, la face rock’n’roll, avec les Beatles et en solo

Very Good Trip : Paul McCartney 2/92. McCartney, l’enfant savant de la mélodie, avec les Beatles et en solo

Very Good Trip : Paul McCartney 3/93. McCartney, la face soul et funky

Very Good Trip : Paul McCartney 4/94. McCartney, la face baroque et orchestrale, parfois symphonique, avec les Beatles et en solo

Very Good Trip : Paul McCartney 5/95. McCartney, la veine rétro, swing et jazzy

Very Good Trip : Paul McCartney 6/96. McCartney, la veine américaine, blues et country

Very Good Trip : Paul McCartney 7/97. McCartney, le versant folk

Very Good Trip : Paul McCartney 8/98. McCartney, en toute intimité

Very Good Trip : Paul McCartney 9/99. McCartney, bouquet final : un concert rêvé