Connexions : va-t-on vers une nouvelle guerre froide ?

Pour la première fois depuis la guerre froide

Hawaï teste son alarme nucléaire

Le 16 juillet 1945, sur le site de Trinity, à Alamagordo, dans le désert du Nouveau Mexique, retentit la première explosion nucléaire à l'air libre dans le cadre du projet Manhattan. L'originalité de cet arrière-pays de la société américaine ne tient pas seulement aux champignons, cratères et autres earthworks atomiques imaginés à grande échelle dans les années 1950 par le physicien Edward Teller, le père de la bombe thermonucléaire. Le choix de ce lieu ne relève pas du hasard, mais d'un choix donc les implications se retrouvent au carrefour de l'Histoire, de l'Histoire de l'Art et de l'étude de l'impact humain sur la planète. Mainmise sur la nature, propagande, information, Guerre Froide, Land Art et datation de l'anthropocène sont les enjeux multiples que les tests nucléaires américains donnent à voir dans un sens troublant de l'esthétique.

LES ESSAIS NUCLÉAIRES AU NOUVEAU MEXIQUE

1000 Jours dans l’Histoire

Durant les années 50, 60 et 70, l'armée américain et la CIA on lancé des programmes d'expérimentations illégales médicales et militaires à grande échelle sur des citoyens pas toujours volontaires, alors même que les Etat-Unis étaient le fer de lance du procès, à Nuremberg, d'un semblable appareil expérimental nazi. Soumission psychique, manipulation mentale, lavage de cerveau, irradiation, administration de substances toxiques administrées sur des cobayes recrutés parmis les déshérités de l'Amériques, les prisonniers, les malades, les orphelins. But de la manoeuvre : peaufiner les techniques de guerre psychologique, de défense anti-atomique, d'interrogatoire... et fabriquer une machine humaine prête à tuer. De 1945 aux excuses publiques du président Clinton en 1995, reconnaissant l'existence de ces programmes secrets à la suite d'une commission d'enquête retentissante, « Les cobayes de la CIA », un documentaire de Olivier Pighetti.

LES COBAYES DE LA CIA

Dans l'actualité aussi, la riposte diplomatique russe. Le Kremlin, à son tour, décide d'expulser des diplomates étrangers. Les Américains en premier. L'empoisonnement d'un ex-agent double russe sur le sol britannique a plus que jamais des relents de Guerre Froide.

JT 13h

Affaire Skripal : le Kremlin expulse à son tour des diplomates étrangers

Le 17 juillet 1975, les américains et les russes se serrent la main dans l’espace. C’est le premier arrimage de deux vaisseaux spatiaux de l’histoire. Le vaisseau Appolo-18 des américains est emmené par Thomas Stafford et l’équipage russe à bord de Soyuz-19 est dirigé par le commandant Alexei Leonov. En pleine guerre froide l’Apollo-Soyuz Test Project est la plus grande campagne de communication entre les deux nations le plus grand tour de passe passe de technologies en plein ciel. Thomas Risch et Laurent Portes ont réalisé « Appolo-Soyuz, rendez-vous au sommet ». Pour UN JOUR DANS L’HISTOIRE, Benjamin Luypaert a rencontré Thomas Risch afin de revenir sur la poignée de main la plus chère de l’histoire de la conquête spatiale.

APOLLO-SOYOUZ

On va parler d’espionnage dans les années 30. Et plus particulièrement d’espions russes et de transfuges à l’aube de la seconde guerre mondiale. Fascinant monde que celui de la réalité de l’espionnage qui dépasse la fiction à la James Bond ! Si Pearl Harbour était censée être une attaque surprise, il y en a un qui savait : Staline ! Dans « Un jour dans l’histoire », on apprendra comment Staline savait grâce à un de ses espions les plus efficaces, Richard Sorge,  que les japonais attaqueraient plutôt les américains que les russes eux-mêmes. Il a donc déplacé son armée orientale pour qu’elle vienne défendre Moscou assiégée par les allemands. Voilà par exemple à quoi  a pu servir l’espionnage !

LES SERVICES SECRETS SOVIÉTIQUES

En mai 1945, les populations alliées fêtent la victoire dans la joie. Mais cette joie sera de courte durée. Dans le continent tout entier, un gigantesque fleuve humain se met en marche. C’est une des plus grandes migrations de tous les temps. L’Europe est à reconstruire, de Brest à Stalingrad. De ces années cruciales naitrons l'ONU, la sécurité sociale, mais également les prémisses de la Guerre Froide. David Korn-Brzoza raconte "Après Hitler" le documentaire d'archive réalisé avec Olivier Wieviorka, raconté par Vincent Lindon, à voir ce soir sur La Une.

APRES HITLER

Si Werhner Von BRAUN  est l’archétype du savant allemand qui a permis au Reich pendant la seconde guerre mondiale de construire les fusées V1, puis V2, pour ensuite en 1969 être l’artisan de l’envoi de l’américain Neil Armstrong sur la Lune, ce ne fut évidemment pas le seul dont le savoir, voire le génie, fut “récupéré” par les USA à la fin de la guerre. Depuis les ingénieurs qui servirent l’effort de guerre et la folie d’Hitler, jusqu’aux Nazis convaincus, et même ayant participé aux pires atrocités, les USA – et bien d’autres pays, dont l’URSS – furent aussi très heureux de pouvoir employer les résultats de leurs recherches, et leur savoir, dans l’après-guerre qui annonçait un conflit imminent entre Est et Ouest, et allait déboucher sur la Guerre Froide....

L’UTILISATION DES SAVANTS NAZIS ET PRO-NAZIS PAR LES USA

Nous sommes le 28 septembre 1948. C’est au Palais Chaillot, à Paris, lors de la troisième session de l’ONU, que Paul-Henri Spaak prononce, à la tribune, un discours qui va résonner comme un coup de tonnerre. Celui qui a participé à l’édification des Nations Unies, et en a présidé la première assemblée, en janvier 46, attaque, violemment, la politique étrangère de l’URSS. Il avoue son inquiétude devant les positions prises par ses représentants devenus champions de la souveraineté absolue. Ce discours que l’on désigne encore aujourd’hui comme « discours de la peur » a placé notre homme au premier plan des personnages qui ont fait l’histoire du vingtième siècle. Habile politicien, parfois controversé, c’est sur ses pas que nous partons, les pas de Paul-Henri Spaak.

PAUL-HENRY SPAAK,  GÉANT POLITIQUE

Nous sommes le 29 décembre 1949 à Washington. Coup de tonnerre dans le ciel géopolitique mondial : une dépêche de l’agence United Press divulgue, en effet, le contenu d’un rapport secret remis par la Sûreté belge à son gouvernement. Ce rapport est le résultat d’une étude de trois mois au Congo. Il compile plusieurs révélations fracassantes sur l’infiltration soviétique qui menace la colonie et l’Afrique toute entière. Brazzaville, Pretoria, Addis-Ababa seraient les agences principales du plan soviétique. Un centre d’espionnage aurait été repéré près des mines d’uranium à Katanga. Cinq jours plus tard, le 4 janvier 1950, le Secrétaire d’Etat américain demande des précisions à son ambassade à Bruxelles. Comment le communisme a-t-il tenté de s’implanter au Congo, c’est la leçon du jour.

LES AVATARS DE L’ANTICOMMUNISME AU CONGO

Durant la Guerre froide, des villes comme Berlin, Vienne… et Bruxelles ont été les épicentres de la guerre secrète que se livraient les services de l’Est et de l’Ouest. Mais c’est probablement la STASI est-allemande qui fut la plus active et la plus performante, réussissant à infiltrer des agents jusque dans les bureaux de l’OTAN ou ceux du Chancelier de la République fédérale d’Allemagne.

BERLIN (ET BRUXELLES), NID D’ESPIONS

Nous sommes le quatre octobre 1957.Il est 21h, en temps universel, lorsque les radios amateurs, sur tout le globe, perçoivent un signal inconnu. Un signal inédit qui fait bip-bip-bip. On se renseigne, le mystérieux son vient d’un cosmodrome situé au Kazakhstan, non loin de Baïkonour . Stupéfaction générale :  les Soviétiques ont lancé, dans l’espace,  le premier satellite artificiel : le Spoutnik. Spoutnik, ça veut dire « compagnon de route ». Une route prodigieuse qui s’ouvre et qui marque le début de la compétition pour la conquête spatiale. Plus rien ne sera comme avant. Russes et Américains vont se livrer une guerre sans merci.

SPOUTNIK

Nous sommes dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Cette nuit-là, à Berlin, les autorités de la République Démocratique Allemande (la RDA) ordonnent d’installer des barbelés sur une ligne qui sépare la zone soviétique de la zone sous occupation américaine, anglaise et française. Dans les jours qui suivent, des travailleurs, sous haute surveillance policière, poursuivent, avec du béton, la construction du mur de la honte : le mur de Berlin.

LE MUR DE BERLIN

La troisième guerre mondiale évitée de justesse en 1962. On le sait, alors que l’Amérique sirotait ses golden sixties, le russe, Nikita Kroutchev achève de déployer un arsenal nucléaire à Cuba. Les missiles russes sont pointés  vers les Etats-Unis. Pendant 14 jours une crise sans précédent risque de verser dans un conflit mondial nucléaire. Ce qu’on ne sait pas, un hasard inouï de l’histoire s’en mêle. C’est en effet à cette même période, octobre 1962, que John Fitzgerald Kennedy prend une initiative incroyable. Le président des USA va lui-même ordonner que le FBI place des micros sous le bureau ovale et la table de réunion de la maison blanche ! Objectif alimenter sa future biographie. Ces enregistrements top secrets sont tombés dans le domaine public en 2012. Ces documents exceptionnels alimentent le documentaire sur la crise des missiles de Cuba. Ce film est réalisé par Sylvain Desmille et s’intitule « Le jour où la Terre s'arrêta ».

LA GUERRE DES MISSILES A CUBA

Nous sommes au soir du 6 mars 1967. A l’ambassade américaine de New Delhi. Chester Bowles, l’ambassadeur, est malade, cloué au fond de son lit,  quand on vient lui annoncer qu’une femme a pénétré à l’intérieur des bâtiments. Cette étrangère d’âge moyen  demande l’asile politique. Mais surtout, elle prétend être la fille de Joseph Staline. « Vérifiez que Staline a bien eu une fille » ordonne-t-il à ses collaborateurs « et si oui, que fait-elle en Inde ? » Les dépêches partent pour Washington, la CIA câble immédiatement les renseignements demandés : Quarante ans, deux enfants,  diplôme universitaire,  divorcée …  la fille se Staline se prénomme Svetlana ».

SVETLANA, LA FILLE DE STALINE

Nous sommes le quinze novembre 1979, à Londres, à la Chambre des communes du Royaume Uni. Suite à la publication d’un ouvrage d’Andrew Boyle « Climate of Treason », Margaret Thatcher, alors premier ministre, ne peut faire autrement que de rendre publique le rôle, au cours des années trente et quarante,  de Sir Anthony Blunt, ancien conservateur de la collection royale. Cet homme respectable fut, en effet, recruté, comme dénicheur de talent, par l’Union soviétique. Il transmettra, en réalité,  des informations aux NKVD, ancêtre du KGB. Anthony Blunt est l’un de ceux que l’on nomme « Les cinq de Cambridge ».

LES CINQ DE CAMBRIDGE, RESEAU D’ESPIONNAGE SOVIETIQUE

Nous sommes le 26 avril 1986, en Ukraine. A Tchernobyl. A 1h24 du matin, après une série de petites explosions, en moins de dix secondes,  succède celle,  gigantesque, du réacteur n°4 de la centrale nucléaire.  L'édifice de 2000 tonnes de béton est pulvérisé en moins de 20 secondes. Pendant plus de dix jours, le combustible radioactif  brûle à l'air libre.Entre le 27 avril et le 7 mai, deux villes et septante localités, situées dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale, sont vidées de leurs habitants. Au total, environ 250 000 personnes quittent leurs foyers. On dénombre 47 morts parmi les pompiers, les opérateurs de la centrale et ceux que l’on nomme les liquidateurs des suites d'irradiation massive. On estime à environ 5 000 cas les cancer de la thyroïde chez les enfants les plus exposés en Ukraine, Biélorussie et Russie. Sans compter les ravages sur l’environnement, l’agriculture, l’économie. Un désastre sanitaire dont les conséquences, fortement minimisées à l’époque, ont touché le reste de l’Europe et perdurent aujourd’hui.

TCHERNOBYL

Nous sommes le 22 décembre 1990. En Pologne. Lech Walesa est investi président de la République. Quelques mois plus tôt, l’icône syndicaliste est arrivée en tête du premier tour des élections libres, et les a emportées largement au second, réunissant près de 75 % des voix face à l'homme d'affaires Stanisław Tymiński. Fervent catholique, soutenu par son compatriote, le pape Jean-Paul II, Walesa va accompagner la transition vers une véritable démocratie dans son pays. 35 ans plus tard, le 25 octobre 2015, les conservateurs-nationalistes du Parti Droit et Justice de Jaroslaw Kaczynski arrivent au pouvoir. Durant la nuit du 30 décembre, une loi est votée qui place la télévision et la radio publiques sous la tutelle directe du gouvernement. Aujourd’hui, l’Europe s’inquiète : l’Etat de droit, en Pologne, est-il menacé ? Retour sur les années de démocratisation.

POLOGNE, LE PROCESSUS DE DÉMOCRATISATION

Nous sommes le 25 février 1991. C’est ce jour-là,  alors qu’ils sont réunis à Budapest, que les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des pays signataires du pacte de Varsovie décident d’en dissoudre les structures militaires. Ce fait majeur et cet autre que constitue la réunification de l’Allemagne signent la faillite du système soviétique. Pour autant, cela signifie-t-il la fin de la Guerre froide. Pour le comprendre, remontons aux origines de ce conflit atypique entre les Etats-Unis et l’URSS.

AUX ORIGINES DE LA GUERRE FROIDE

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guerre froide

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