Sicile, septembre 1919. Un jeune architecte bruxellois, Lucien François, débarque au port de Palerme. Il vient de signer un contrat avec la Société Belge des Tramways de Palerme qui édifie la nouvelle station balnéaire de Mondello. La correspondance qui sa femme Lia et lui entretiendront avec la famille au pays évoquent les choses vues en Sicile, la nouvelle culture qui s’offre à eux alors que la Première Guerre Mondiale vient de s’achever et que pointe déjà la crise économique des années 20 et la naissance du fascisme.

LETTRES DE SICILE

1000 Jours dans l’Histoire

Nous sommes le 15 juin 1942, à Ferrara, en Emilie-Romagne, dans l’Italie du nord.  Luchino Visconti démarre le tournage de son premier film, Ossessione, « Les amants diaboliques » en français. Un tournage qui va se poursuivre jusqu’au 10 novembre 1942.  L’histoire est librement inspirée du roman noir de James M. Cain « Le facteur sonne toujours deux fois ».  L’aventure est mouvementée. L’actrice principale, Anna Magnani, doit déclarer forfait pour cause de grossesse et sa remplaçante est évincée au profit Clara Calamai qui a bien du mal à trouver son personnage. Le film sort à Rome le 16 mai 1943, et l’accueil est pour le moins houleux : il est à plusieurs reprises retiré de la circulation à la suite d'arrêtés des autorités préfectorales. Il heurte les sensibilités. La presse fasciste et catholique crie au scandale et accuse Visconti de mettre en scène un « récit esclave d’un matérialisme tragique ».  La carrière de « Ossessione » sera brève et quasi clandestine, mais cette œuvre âpre et violente signe, dit-on, la naissance du « néo-réalisme ». Retour sur le parcours de Luchino Visconti.

LUCHINO VISCONTI

Quelques jours avant sa publication en italien dans la revue milanaise « Poesia », c’est à Paris, dans le Figaro, qu’est publié le « Manifeste du Futurisme ». « Nous déclarons que la splendeur du monde s'est enrichie d'une beauté nouvelle: la beauté de la vitesse » dit le texte. A ce mouvement,  qui entretiendra des relations ambiguës avec la guerre et le fascisme, Walter Benjamin, le philosophe, historien de l'art et critique allemand,  attribuera un rôle prépondérant dans l’esthétisation de la politique. « Tous les efforts pour esthétiser la politique, dit-il,  culminent en seul point. Ce point c’est la guerre. La guerre, et la guerre seule, permet de fournir un but aux plus grands mouvements de masses. »

LE FUTURISME ET LA NÉCESSITÉ DE LA GUERRE

Les origines du fascisme et sa répercussions sur la vie quotidienne des Italiens

LES ORIGINES DU FASCISME

Durant la période fasciste (1923 – 1943), la franc-maçonnerie a été interdite en Italie et ses membres inquiétés, poursuivis ou assassinés. Beaucoup renieront prudemment leur appartenance mais d’autres choisiront l’exil. En France et en Belgique, ils recevront un accueil des plus fraternels….

LES FRANCS-MAÇONS ITALIENS SOUS LE FASCISME

Nous sommes le 10 mai 1933 . Sur la place de l’Opéra, à Berlin. « Contre la décadence et contre la dégénérescence des Moeurs. Pour la discipline et la morale au sein de la famille et l’Etat »,  20 000 livres sont jetés aux flammes par des étudiants, des enseignants et des membres des instances du parti nazi. L’autodafé se répétera dans 21 autres villes d’Allemagne. C’est une des étapes de la reprise en main, par les autorités,  de la culture. Les exemples sont nombreux dans l’histoire. ils sont la signature des totalitarismes. Cette culture devenue si dangereuse.  Depuis quand a-t-elle quitté les hautes sphères de l’aristocratie et autres élites. Comment et pourquoi est-elle un outil d’émancipation des masses populaires ? Est-elle en danger, aujourd’hui ?

QUAND LA CULTURE RENDAIT LIBRE

De juillet 1936 au début du mois d’avril 1939, la guerre civile espagnole oppose républicains et nationalistes. Ce conflit fratricide provoque d’importants mouvements de population à l’intérieur et à l’extérieur du pays. La Belgique est l’un des pays d’accueil pour les exilés de cette guerre. L’histoire de l’émigration espagnole ne se limite pas à la fin des années trente. A la fin des hostilités, elle se poursuit jusqu’au milieu des années septante, tout comme elle avait commencé avant 1914.

L'IMMIGRATION ESPAGNOLE ET LA GUERRE D’ESPAGNE

Nous sommes en juillet 1936. A Madrid. La guerre civile d’Espagne a officiellement éclaté le 18. Paco a 7ans. Pour le protéger des bombes, ses parents l’envoient, ainsi que ses deux sœurs, en « colonie de vacances » comme ils disent. Le séjour va s’avérer être un long et pénible périple qui verra le gamin,  séparé des siens ,  traverser les Pyrénées et la France pour se retrouver à Dinant, dans une famille d’accueil. Paco va devoir affronter, dans un premier temps,  le rejet des autres enfants et s’adapter aux codes d’une société alors très différente. Mais il trouvera aussi le réconfort d’un foyer aimant et une nouvelle mère ce qui ne manquera pas de provoquer, chez lui, un sentiment de culpabilité, tiraillé entre ses deux familles. Les « colonies de vacances » dureront dix ans. Dix années sans nouvelles, ou presque,  de ses parents. Comment Paco qui a, aujourd’hui, 88 ans, a-t-il vécu avec ces souvenirs-là ? Ceux d’un enfant que la guerre arrache à ceux qu’il aime. Il lui faudra longtemps pour pouvoir en parler, encore plus pour pouvoir en pleurer. C’est son histoire que nous allons partager.

LES ENFANTS DE L’EXIL : PACO ET LA GUERRE D’ESPAGNE

Il y a 80 ans, commençait la Guerre civile d’Espagne. Très rapidement, des milliers de volontaires étrangers vont affluer pour défendre le régime légal, la République, menacée par des putchistes fascistes – les nationalistes. Organisés en « Brigades internationales », ces volontaires vont être de tous les coups durs, subissant des pertes énormes. Parmi eux, de nombreux Belges aujourd’hui complètement oubliés…

LES BRIGADES INTERNATIONALES

Nous sommes le 3 août 1936, à Berlin. Il est 16h55. Les six finalistes du 100 mètres des Jeux olympiques sont sur la ligne de départ : un Hollandais, un Suédois, un Allemand et trois Américains dont deux d’origine africaine, Ralph Metcalfe et Jesse Owens. Après quelques foulées Owens se détache de ses concurrents et s’envole vers une victoire éclatante. Metcalfe arrive deuxième. Les deux Afro-Américains vont se laisser filmer longuement, tout sourire. Les images feront le tour du monde. Ces images qui seront une claque monumentale pour le nazi et ses thèses raciales. Le héros de ces jeux de Berlin qui devait célébrer la grandeur de l’Allemagne est un noir. Derrière ces images qui sont entrées dans la mémoire collective de l’humanité, il y a une femme : Leni Riefenstahl.

LENI RIEFENSTAHL, LA CINÉASTE D’HITLER

Nous sommes  le 1er août 1936. L’action se situe dans le Stade olympique de Berlin : une foule de 100 000 personnes vient d’assister au défilé des brigades des Jeunesses hitlériennes. Alors que la Marche d’hommage de Richard Wagner est entonnée par l’orchestre, appararaît le Chancelier Adolf Hitler. C’est sous le salut nazi  des spectateurs qu’il rejoint, dans les tribunes, le Comte Henri de Baillet-Latour, président, belge,  du Comité international olympique. On entend un  enregistrement du Baron Pierre de Coubertin, diffusé dans l’enceinte, il dit : « L'important aux Jeux olympiques n'est pas d'y gagner, mais d'y prendre part ; car l'essentiel dans la vie n'est pas tant de conquérir que de bien lutter. » Hitler déclare officiellement l’ouverture des Jeux olympiques de Berlin.  La flamme entre dans le stade après un relais de plus de 3 000 athlètes.

LES JEUX OLYMPIQUES DE BERLIN

Il aurait eu 100 ans cette année. Né en 1915, Roland Barthes reste l’un des grands penseurs de son siècle. Attaché aux avant-gardes sans renier les classiques, il a su concilier la démarche savante et le plaisir esthétique. De ses  « Mythologies » aux « Fragments d’un discours amoureux », l’écrivain est parvenu à décrypter la complexité de notre monde, nous le rendant, à la fois, plus clair et, peut-être, plus inquiétant. « La politesse, disait-il, est plus généreuse que la franchise, car elle signifie qu’on croit à l’intelligence de l’autre ».

LE FASCISME N’EST PAS D’EMPÊCHER DE DIRE, C’EST D’OBLIGER A DIRE

Nous sommes le 21 avril 1967, à Athènes. Avant l’aube, alors qu’il devait assister à un grand meeting, deux jours plus tard, à Thessalonique, Georges Papandreou, premier ministre destitué par le roi, est arrêté sur ordre d’une junte militaire. Commence alors , pour le pays, une période de terreur qui va durer sept ans.  C’est la Grèce des colonels. Une dictature sans véritable projet politique. Comment en est-on arrivé là, c’est ce que l’on va vous raconter, aujourd’hui.

GRÈCE : LA DICTATURE DES COLONELS

Christelle Delbrouck nous raconte une histoire de migrants...

C'est presque sérieux

Christelle Delbrouck - une personne qui lui est chère

Non loin des institutions européennes, sur la place du Luxembourg à Bruxelles, on manifestait ce mardi pour dénoncer cette montée de l'extrême-droite, en Belgique comme en Europe. quel est le mot d'ordre exactement de cette manifestation ?

JT 19h30

Bruxelles : manifestation contre le fascisme et l'extrême-droite

Dans un entrepôt du nord de l’Italie, la police qui enquêtait sur des sympathisants d’extrême droite a découvert un véritable arsenal de guerre, avec un missile air-air de fabrication française en parfait état de marche et un stock de fusils d’assaut sophistiqués. 
Le raid faisait suite à une enquête dirigée par le parquet de Turin, dans le nord-ouest de l’Italie, contre des personnes "d’idéologie extrémiste" ayant combattu au côté des rebelles prorusses dans le Donbass, région de l’est de l’Ukraine où une guerre oppose depuis cinq ans les troupes de Kiev à des séparatistes.

Opérations policières de découverte d'un arsenal d'armes appartenant à un sympathisant néo-nazi près de Turin, en Italie

Une vague d’attaques physiques violentes déferle sur la Grèce. Un incident tous les trois jours dans la capitale, Athènes. Les autorités leur attribuent la particularité d’être des "actes racistes". Nous sommes en 2012. Des victimes, d’après leurs témoignages, reconnaissent leurs agresseurs. Tous portent des insignes reconnaissables : des vestes noires floquées, brodées de dérivés de croix gammées. Cette année-là, le parti Aube Dorée s’offre une entrée fracassante au Parlement, dans lequel 18 députés font leur entrée. Fracassant, le sentiment de puissance des partisans violents du parti l’est certainement aussi. A l’époque, un représentant de Médecins du Monde expliquait que les agresseurs n’essayaient pas de tuer leurs victimes. Mais de provoquer des blessures suffisamment visibles pour distiller la peur dans les communautés.

Grèce: manifestation devant un tribunal athénien contre le parti  Aube Dorée

En Italie, le Vatican s'oppose de toutes ses forces, en faisant pression sur les députés chrétiens, à un projet de loi qui vise à punir les actes d'incitation à la violence contre les gays et les handicapés...

Corentin Candi - Le Vatican s'oppose à une loi anti agressions homophobes

« Nous avons toutes été agressées par le même homme et toujours de la même façon ». C’est ce qu’écrit la journaliste Hélène Devynck dans « Impunité » (Seuil). Et cet homme, c’est Patrick Poivre d’Arvor. Dans un livre qui ne peut laisser indifférent, Hélène Devynck, raconte le combat et le courage de ces femmes victimes des viols et des agressions sexuelles qu’aurait commis PPDA. « Ton grand-père était fasciste ». C’est ce qu’apprend à cinquante ans la philosophe italienne Michela Marzano. Et cette révélation a poussé cette intellectuelle de gauche à enquêter sur sa famille, sa vie et l’Italie. Elle signe « Mon nom est sans mémoire » (Stock) Michela Marzano et Hélène Devynck sont nos invitées, cette semaine. Et dans « En toutes lettres ! », l’historien et écrivain Gil Bartholeyns écrit à Annie Ernaux Choix culturels : Les livres : -« Lettres sur la peste - précédées de La domestication du monde » par Olivier Cheval -« Mathematica » Par David Bessis La série « Anatomie d’un scandale » Le film « L’innocent » de Louis Garrel

L’impunité et le passé (italien) exploré avec Hélène Devynck et Michela Marzano

Dans quel Monde on vit

Nous sommes le 9 novembre 1913. Dans le New York Times, on peut lire ceci : « Hendrik Andersen a déjà dépensé cent cinquante mille dollars, consacré neuf années de travail et engagé quarante experts pour concevoir le plan d’une cité idéale qui pourrit être construite dans le New Jersey. » Au même moment en France, L’Illustration, magazine hebdomadaire, écrit : « La création d’un Centre mondial, c’est-à-dire, d’une capitale du monde, proposée par Hendrik Anderen, est le projet le plus gigantesque et, tout ensemble, le plus harmonieux et le plus réalisable, qui soit sorti d’un cerveau humain. Si les peuples étaient dignes de leur grande mission commune, si le Terre était digne d’un firmament, ce serait non seulement la conscience humaine, mais encore la conscience divine, qui s’incarnerait dans cette Cité ». Qu’est-ce que cette cité idéale, ce centre mondial de communication ? Qui est Hendrik Andersen ? Partons à la découverte d’un projet fou, celui d’une capitale de l’humanité qui aurait réuni les élites scientifiques, intellectuelles, culturelles et sportives de toutes les nations. Une utopie qui, à la veille de la Première Guerre mondiale, rencontrera le soutien des prix Nobel de la paix, des philanthropes et des monarques. Un rêve généreux mais, peut-être, dangereux qui séduira aussi le fascisme italien. Les luttes et les espoirs façonnent le monde, pour le meilleur et, parfois, pour le pire… Invité : Jean-Baptiste Malet, journaliste, lauréat du prix Albert-Londres pour son enquête consacrée à l’industrie de la tomate « L’Empire de l’or rouge ». Auteur de « La capitale de l’humanité » ; éd. Bouquins. sujets traités : fascisme itaien, fascisme, empire, New York Times, Hendrik Andersen, création, cerveau, mission, conscience, cité, communication ,humanité , élite, utopie, Nobel, monarque, luttes,

Le centre mondial de la communication : une cité idéale à l’aube du XXe siècle

Un Jour dans l'Histoire

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