Dans "Vous avez du courrier !" de Romain Detroy, une lettre de Charles Baudelaire adressée à l'Impératrice Eugénie et datée du 6 novembre 1857.

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Une lettre de Charles Baudelaire à l'Impératrice Eugénie

Le musée de la Ville de Bruxelles propose de redécouvrir l'histoire de notre ville au XIX° siècle par le prisme de Charles Baudelaire. L'écrivain a séjourné à Bruxelles entre 1864 et 1866, deux années qui lui laisseront un mauvais souvenir : il écrira un pamphlet intitulé "Pauvre Belgique", virulent et insolent, dans lequel il critique différents aspects de la société belge et bruxelloise de l'époque.

Pascal Goffaux a rencontré Isabelle Douillet-de Pange, conservatrice des Musées de la ville de Bruxelles et commissaire de l’exposition.

L'interview de Pascal Goffaux

Isabelle Douillet-de Pange, commissaire de l'exposition "Baudelaire >< Bruxelles"

Nous sommes en juin 1864, à Bruxelles. Charles Baudelaire, l’auteur scandaleux des « Fleurs du Mal », entame la rédaction d’un pamphlet consacré à la jeune Belgique. Il écrit, notamment : « Le visage belge ou plutôt bruxellois, obscur, informe, blafard ou vineux, bizarre construction des mâchoires, stupidité menaçante.  La démarche des Belges, folle et lourde. Ils marchent en regardant derrière eux, et se cognent sans cesse. Affreuse laideur des enfants. Pouilleux, crasseux, morveux, ignobles. Laideur et saleté. Même propres, ils seraient encore hideux. Peuple siffleur et qui rit sans motif, aux éclats. Signe de crétinisme. Tous les Belges, sans exception, ont le crâne vide. » Et nous voilà rhabillé pour de longs hivers…

BAUDELAIRE ET UNE BELGIQUE DE MERDE. UNE !

1000 Jours dans l’Histoire

Nous somme la nuit du 13 au 14 juillet 1865, un cri surhumain retentit dans les galeries feutrées du manoir d’Alladières, à la lisière de la Forêt de Soignes, à Bruxelles. Quelle tragédie s’est déroulée dans les appartements privés du baron, un éminent homme d’affaires, un héros de la Révolution belge ? Un meurtre, un enlèvement, une disparition volontaire ? Comment a-t-on pu entrer et sortir d’un lieu « hermétiquement clos » ? Retrouvant l'esprit et l'atmosphère du Bruxelles de 1865, suivant Baudelaire ou le légendaire comte de Saint-Germain, convoquant Conan Doyle ou Edgar Poe, Philippe Rémy-Wilkin s'attache, dans son roman "Lumière dans les Ténèbres", à reconstituer une mémoire historique belge défaillante. Dans un récit à tiroirs qui convoque les ancêtres navigateurs du 17e siècle ,une légende française du 18e et les non dits d'une nation qui enferme sous le voûtement de la Seine une part de son identité, Rémy Wilquin nous balade dans des moments clés de notre Histoire.

LUMIÈRE DANS LES TÉNÈBRES

Nous sommes entre le 26 novembre et le 3 décembre 1863. Parcourons « Le Figaro », le quotidien français fondé 37 ans plus tôt. On peut y lire un recueil d’essais intitulé « Le peintre de la vie moderne ». Des textes qui traitent de l’artiste Constantin Guys, brillant chroniqueur de son temps, à travers son œuvre picturale. Le poète Charles Baudelaire y écrit : « … Le dandysme est un soleil couchant ; comme l’astre qui décline, il est superbe, sans chaleur et plein de mélancolie. Mais, hélas ! la marée montante de la démocratie, qui envahit tout et qui nivelle tout, noie jour à jour ces derniers représentants de l’orgueil humain et verse des flots d’oubli sur les traces de ces prodigieux Petit éloge de David Bowie - Le dandy absolu, Éditions François Bourin. Les dandys se font chez nous de plus en plus rares, tandis que chez nos voisins, en Angleterre, l’état social et la constitution (la vraie constitution, celle qui s’exprime par les Moeurs) laisseront longtemps encore une place aux héritiers de Sheridan, de Brummel et de Byron, si toutefois il s’en présente qui en soient dignes. »

COMPLEXE ET PARADOXAL DANDY

« Le visage belge, ou plutôt bruxellois, obscur, informe, blafard ou vineux, bizarre construction de mâchoires, stupidité menaçante. La démarche des Belges, folle et lourde. Ils marchent en regardant derrière eux et se cognent sans cesse (...) Affreuse laideur des enfants . Pouilleux, crasseux, morveux, ignobles. Laideur et saleté. Même propres ,  ils seraient encore hideux. Peuple siffleur et qui rit sans motif, aux éclats. Signe de crétinisme.  Tous les Belges, sans exception, ont le crâne vide (…) La Belgique est un bâton merdeux ; c’est là surtout cequi crée son inviolabilité. Ne touchez pas à la Belgique ! » Voilà ce qu’écrit le poète Charles Baudelaire, aux alentours de 1864. Et que l’on retrouve dans le « dictionnaire de la bêtise ».

LA BÊTISE, TOUTE UNE HISTOIRE !

Nous sommes en 1869, année de publication d’un des petits poèmes en prose signés Charles Baudelaire.  Il s’intitule « A une heure du matin », il commence ainsi : « Enfin ! seul ! On n’entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos. Enfin ! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même (…) Plus loin Baudelaire écrit encore : « Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m’enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit (...) » Comment s’est pratiqué le silence à travers les siècles, c’est ce que nous allons voir maintenant …

L'HISTOIRE DU SILENCE

Nous sommes à la fin du dix-neuvième siècle. Dans « Mon cœur mis à nu »,  un recueil de fragments inachevés signé Charles Baudelaire, publié  à titre posthume en 1887, on peut lire ceci : « Un fonctionnaire quelconque, un ministre, un directeur de théâtre ou de journal, peuvent être quelquefois des êtres estimables ; mais ils ne sont jamais divins. Ce sont des personnes sans personnalité, des êtres sans originalité, nés pour la fonction, c’est-à-dire pour la domesticité publique. » Georges Clémenceau,  qui marquera tant l’histoire de la IIIe République française, aura la dent très dure lui aussi, en disant "l'administration est un lieu où les gens qui arrivent en retard croisent (...) ceux qui partent en avance" ou encore « les fonctionnaires sont un peu comme les livres d'une bibliothèque : ce sont les plus haut placés qui servent le moins." Plus récemment, Coluche en rajoutera une couche "Un fonctionnaire ne doit pas dormir au bureau le matin sinon il ne sait plus quoi faire l'après-midi." Le fonctionnaire : pourquoi tant de moqueries, de mépris ? Tant de haine parfois ? Retournons aux sources de cette classe sociale à part entière en observant le cas belge.

FONCTIONNAIRE, LE MAL AIMÉ

"Vous avez du courrier !" de Romain Detroy : une lettre de Charles Baudelaire envoyée au compositeur Richard Wagner, datée du 17 février 1860.

Une lettre de Charles Baudelaire envoyée à Richard Wagner

Au micro de Yasmine Boudaka, Laurent Denis, commissaire de l'expo « Masculinities »

« Masculinities »

Un jour dans l'Histoire

Bernard YSLAIRE, pour MADEMOISELLE BAUDELAIRE, éd. Dupuis, coll. Aire Libre, 2021

Un portrait de Baudelaire, original, étrange et tellement somptueux.

Pour raconter l’histoire du poète maudit que fut Baudelaire, Yslaire replonge dans la matière sulfureuse des Fleurs du mal, avec le regard de sa principale muse, Jeanne Duval, qui en est la narratrice. Une "Vénus noire" que le poète a aimée et maudite, elle qui lui inspira La Chevelure, Sed non satiata et même La Charogne. Ce nouveau chef-d'œuvre de l'auteur de la série culte Sambre touche au sublime par un dessin qui ranime le parfum de scandale et la sexualité crue d'une poésie en quête d'absolu.

Sous couverture avec Bernard Yslaire

"Mademoiselle Baudelaire" Bernard Yslaire

Nous sommes en 1869, année de publication d’un des petits poèmes en prose signés Charles Baudelaire. Il s’intitule « A une heure du matin », il commence ainsi : « Enfin ! seul ! On n’entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos. Enfin ! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même (…) Plus loin Baudelaire écrit encore : « Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m’enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit (...) » Comment s’est pratiqué le silence à travers les siècles, c’est ce que nous allons voir maintenant … Invité : Alain Corbin « Histoire su silence, de la Renaissance à nos jours » éditions Albin Michel. Sujets traités : Charles Baudelaire,silence,solitude

Histoire du silence

Un Jour dans l'Histoire

Un Recueil de poésie dans lequel Charles Baudelaire ne trouve rien de mieux que de choisir, parmi tous les jolis sujets consensuels proposés par la vie (les fleurs, les animaux, la nature, l’église vertueuse au milieu du village pittoresque, entouré de pâtures verdoyantes peuplées de vaches bien gardées par des paysans connaissant leur place) … bref, de leur préférer le stupre, la malaise, la maladie, la mort. Et pas la mort glorieuse, au combat ou gentiment dans son lit, en dessous d’une croix officielle, non, celle que Baudelaire propose est moche, et elle est précédée par un lent cortège de souffrance interminable, à savoir la vie. C’est ça, Les Fleurs du mal. Un dossier préparé par Jean-Marc Panis.

charles baudelaire

Une lettre de Charles Baudelaire à l'Impératrice Eugénie
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Isabelle Douillet-de Pange, commissaire de l'exposition "Baudelaire >< Bruxelles"
L'interview de Pascal Goffaux

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Sous couverture avec Bernard Yslaire

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C'est Génial - le dossier
Les fleurs du mal

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