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A Sarajevo on veut ranimer la flamme olympique pour oublier l'Histoire

3 min

| Publié le 06/02/19

Beaucoup pensent que l’ultime moment de bonheur collectif en Yougoslavie s’est joué là, lors des Jeux olympiques d’Hiver de 1984 : Sarajevo veut ranimer la flamme en accueillant à partir de samedi le festival olympique de la jeunesse. Pour Bibija Kerla et Tomislav Lopatic, ces Jeux, tenus sept ans avant l’éclatement sanglant de la Yougoslavie, restent un moment de « fraternité » et de « fierté nationale ». Sans remporter de médailles, ces deux enfants de Bosnie y ont participé, comme patineuse de vitesse et biathlète. Ils étaient yougoslaves. Elle est bosniaque, il est serbe de Bosnie.  « C’était le dernier moment dans cet Etat commun où tout le monde aimait encore son drapeau, son blason (..) Cette région n’est pas prête de revoir un tel élan, une telle envie », soupire Tomislav Lopatic, 55 ans, quadruple champion de Yougoslavie, aujourd’hui entraîneur de la sélection bosnienne de biathlon. Pour ce festival olympique, il gère les pistes. Les JO avaient été un échec sportif pour Bibija Kerla, 59 ans. Mais elle se souvient de la fierté générale quand le Slovène Jure Franko, médaillé d’argent en slalom géant, avait été le seul yougoslave sur un podium. Elle assure chantonner aujourd’hui encore « Hej Sloveni ! » (« Hé, les Slaves ! »), l’hymne yougoslave. Et sent les larmes lui monter aux yeux en se souvenant du « plus grand applaudissement de sa vie », malgré sa chute sur la piste de Zetra.