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La Première

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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

Des humains et des animaux dans les villes des XVII et XVIII siècles

34 min

| Publié le 30/03/23

Nous sommes à Liège le 19 juillet 1666. C’est ce jour-là qu’une ordonnance, approuvant un règlement du conseil de la cité, du 17 mai (de la même année), renouvelant et amplifiant les mandements antérieurs touchant les incendies et la peste, stipule que « toutes bestes vagabondes se pourront impunément tuer sur les rues ». La ville d’Anvers édicte des mesures similaires : « Afin de supprimer les mauvaises odeurs et les saletés provenant en partie de la multitude des chiens qui ont souvent occasionné des maladies pestilentielles et contagieuses […] le Bourgmestre, les Échevins, et le Conseil de la Ville, ont désigné trois personnes qui sont autorisées à abattre les chiens rencontrés dans la rue […]. » un siècle plus tard, en 1797, dans son « Essai sur la propreté de Paris ; par un citoyen français », Pierre Chauvet, se préoccupe lui aussi de la sécurité de ses semblables face aux animaux : « On devrait penser aux dangers qui peuvent résulter de l’abus de nourrir des cochons dans une grande ville ; chacun devrait savoir que ces animaux sont très voraces, et qu’ils n’ont que trop souvent mordu des personnes, emporté la main des enfants ; il y en eut un qui mordit, il y a peu d’année, le nez d’une femme qui dormait sur le boulevard […] Le jurisconsulte liégeois Dominique-François de Sohet, né en 1728, écrira quant à lui : « Si des animaux privés ont causés du dommage à autrui en ruant, mordant ou autrement par lascivité, épouvante de soi-même, ou férocité, qui est contre la nature de tels animaux privés, sans avoir été excité par personnes ni par d’autres bêtes, ni par surchargement, ni par le mauvais état du lieu : le maître de tels animaux est tenu de payer le dommage, ou d’abandonner la bête qui l’a fait. » Quelles ont été les interactions entre humains et animaux dans la ville aux XVIIe et XVIIIe siècles ? De quelle manière les uns et les autres ont-ils cohabité ? Les uns n’ont-ils été que des dominants alors que les autres étaient voués à subir un triste sort ? A l’heure où le débat fait rage sur la place de l’humain dans la nature et sur son rapport à l’animal, nos ancêtres de l’Ancien Régime peuvent-ils nous éclairer ? Allons y faire un tour … Invité: William Riguelle, doctorant/assistant en histoire à l’UCLouvain. Sujets traités : Liège, Pierre Chauvet, animaux,voraces, Dominique-François de Sohet, bête, humain, animal, Ancien Régime, traitement