Un Jour dans l'Histoire

Une série en 5 épisodes réalisée par Axelle Thiry et Thierry Lequeux

13h20 : Abd El-Kader : entre tradition et modernité, un émir pour la paix 

Nous sommes en 1837.
Cette année-là, la « Revue des Deux Mondes publie » un récit intitulé « Voyage au camp d'Abd el-Kader ».
Son auteur, Adrien Bertbrugger, est l'une des plus hautes autorités intellectuelles de la colonie française en Algérie, il sera d'ailleurs, vingt ans plus tard, le fondateur de la Société historique algérienne et de la Revue Africaine.
Il écrit :
« Nous eûmes le temps de l'examiner et nous devons déclarer qu'il ne ressemble en aucune manière à la ridicule lithographie qui circule en France avec la prétention d'être son portrait.
L'artiste, qui a travaillé d'imagination, s'est cru obligé de donner à l'émir l'aspect rude et sanguinaire d'une espèce de Barbe-Bleue.
Abd el-Kader, au contraire, est remarquable par un air de douceur mélancolique qu'il conserve même lorsque la nécessité de représenter au milieu des siens le force à prendre un visage sévère. 
Toutefois, le sentiment qui domine essentiellement dans sa physionomie est un sentiment d'une nature toute religieuse.
Sa figure a quelque chose d'ascétique qui rappelle les belles têtes de moines dont le type nous a été légué par le Moyen Âge ; de ces moines guerriers que l'on rencontrait plus souvent au milieu des chocs tumultueux des champs de batailles que dans la tranquille obscurité des cloîtres.
Le costume arabe, qui ressemble beaucoup aux vêtements des moines , rend l'analogie que nous signalons encore plus frappante.
On peut compter sur l'exactitude du portrait que nous donnons. »
Qui était Abd el-Kader, émir de la résistance à la colonisation française, fondateur du premier Etat algérien, défenseur des droits des prisonniers en temps de guerre mais aussi des chrétiens opprimés ?
Un homme de paix entre tradition et modernité.
Partons sur ses traces...
Invitées  : Camille Faucourt, responsable du pôle Mobilités et Métissages au Mucem (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée), à Marseille et Florence Hudowicz, responsable du département des Arts graphiques et décoratifs au musée Fabre, à Montpellier.
Elles ont dirigé l'ouvrage collectif « Abd el-Kader » publié à l'occasion de l'exposition, dont vous êtes les commissaires,  que l'on peut voir au Mucem jusqu'au 22 août 2022.

14 heures :    Le Ravel du Boléro : La guerre 
Maurice Ravel veut s'engager mais il est écarté, à cause de sa faible constitution. Il multiplie les démarches pour participer à l'effort de guerre. Ravel se comporte en héros. Il finit par être engagé et il a des fous rires avec ses amis : on l'a finalement pris dans les poids lourds ! Maurice apporte du matériel de guerre vers le front. Il fait aussi le brancardier de nuit. Pendant ces allées et venues, il prend des risques. 
« Depuis avant-hier... Ce tocsin... Ces femmes qui pleuraient. Et surtout, l'enthousiasme horrible de tous ces jeunes gens... Et tous les amis qui ont dû partir, et dont je n'ai pas de nouvelles... Je n'en peux plus. Ce cauchemar de toutes les minutes est trop atroce. Je crois que je vais devenir fou... »

Une série en 5 épisodes réalisée par Axelle Thiry et Thierry Lequeux

Nous sommes au premier siècle de notre ère.
Dans sa monumentale encyclopédie intitulée « Histoire naturelle » (en latin Naturalis historia), le romain Pline l'Ancien s'interroge sur l'origine céleste du miel.
Il écrit :
"Cette substance vient de l'air, surtout au lever des constellations, principalement quand Sirius est dans tout son éclat, jamais avant le lever des Pléiades, et vers le point du jour. 
Aussi trouve-t-on alors, à la première aurore, les feuilles des arbres humectées de miel ; et ceux qui, le matin se trouvent en plein air, s'aperçoivent que leurs vêtements sont enduits et leurs cheveux collés par une substance liquoreuse, sueur du ciel, ou espèce de salive des astres, ou suc de l'air qui se purifie; et plût au ciel que le miel fût pur, limpide et naturel tel qu'il a coulé d'abord ! 
Mais tombant d'une aussi grande hauteur, et se salis
sant beaucoup dans sa route, infecté par les exhalaisons terrestres qu'il rencontre, butiné en outre sur le feuillage et les herbages, accumulé dans les petits sacs des abeilles - elles le vomissent en effet par la bouche - altéré de plus par le suc des fleurs, macéré
dans les rayons des ruches, et modifié mille fois, il procure encore un grand plaisir, effet de sa nature céleste."
Remontons, aujourd'hui, le cours des siècles, dans le sillage des géniales petites butineuses que sont les abeilles : l'évolution du genre humain est, semble-t-il, intimement lié au précieux nectar qu'elles fabriquent : le miel ...

Invitée: Marie-Claire Frédéric, historienne de l'alimentation, journaliste culinaire, autrice de « Le miel, une autre histoire de l'humanité » ; A. Michel.

14 heures  :  Dans l'atelier de la création 2/5
 Nous entrons dans l'atelier de la création de Maurice Ravel. Nous le voyons d'abord laisser son imagination vagabonder, rêvasser, sortir, et puis soudain, disparaître. Cela peut durer des mois. Il est en pleine fièvre créatrice. Ravel compose très souvent au piano. Il « frissonne à l'enchaînement de deux accords, comme Mondrian à la vibration de deux couleurs ». Maurice Ravel est un maître de l'orchestration. Il ravit vraiment les sens. Ravel est un coloriste et un créateur de mystère.
  
Une série de 5 épisodes réalisé Axelle Thiry et Thierry Lequeux

Un Jour dans l'Histoire
Le Ravel du Boléro 3/5

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