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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

La commune des lumières : une utopie libertaire au Portugal en 1918

40 min

| Publié le 05/10/24

Nous sommes en décembre 1922, à Evora, au Portugal. C’est dans cette ville de la région de l’Alentejo, au sud du pays, que se tient le congrès de l’Association des travailleurs ruraux. Et c’est là qu’Antonio Gonçalves, voyageur de commerce et grand défenseur du projet libertaire, est invité à prononcer une allocution. L’assemblée syndicale a lieu dans une salle luxueuse, témoin de l’architecture bourgeoise du dix-neuvième siècle. « Le bonheur de tous les êtres dans la société future », c’est le titre du discours de Gonçalves. « Comme je l’aime le travail, le travail conscient, mélodique, qui se libère de la tyrannie du salariat, le travail qui ne nous rend pas esclave, qui découle de notre volonté souveraine », s’exclame le trentenaire. « C’est de la vile calomnie, poursuit-il, de celle de ceux qui prétendent que les travailleurs sont les ennemis des intellectuels (…) ce n’est pas la haine qui nous guide, c’est notre amour et la soif de la justice. » Il conclut, sous les vivats de l’assemblée : « Nous, les avancés, les libertaires, les socialistes de toutes les écoles, nous voulons l’abondance du pain pour toutes les bouches, l’abondance de lumière pour toutes les âmes ». Alors qu’il est largement méconnu, aujourd’hui, Antonio Gonçalves a porté, avec obstination, le combat des anarchistes non violents, en créant, notamment, une utopie libertaire nommée « La commune des lumières ». Avec nous : Jean Lemaitre, auteur de « La commune des lumières – Portugal 1918. Une utopie libertaire » ; éd.Otium.