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La Première

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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

Histoire des sensibilités

35 min

| Publié le 14/09/24

Nous sommes dans le courant des années 1880. Friedrich Nietzsche travaille à son « Gai Savoir ». L’ouvrage paraîtra entre 1882 et 1887. Le philosophe, né en Prusse, tente d’y cerner le caractère de l’être humain et de décrire les maux dont souffrent nos sociétés. Il y interpelle, notamment , les historiens. Ainsi, il écrit : « Toutes les catégories de passions doivent être méditées séparément, à travers les temps, les peuples, les individus grands et petits ; il faut mettre en lumière toutes leurs raisons, toutes leurs appréciations, toutes leurs conceptions des choses. Jusqu’à présent, tout ce qui a donné de la couleur aux choses n’a pas d’histoire : où trouverait-on, par exemple, une histoire de l’amour, de l’avidité, de l’envie, de la conscience, de la piété ou de la cruauté ? » Nietzsche a raison, l’histoire de la vie sensible et affective est longtemps resté le fait de quelques pionniers. Mais aujourd’hui, cette histoire-là a acquis sa pleine légitimité et nous permet une véritable compréhension des femmes et des hommes d’autrefois. Mais cela reste difficile, il faut se garder des anachronismes, du transfert de nos propres émotions. Alors, comment percevoir les relations du corps et de l’esprit, au cours des siècles passés ? Quel rôle jouent la nature et de la culture ? Quelle est la part du collectif ? Pleurait-on hier de la même manière et pour les mêmes raisons ? La honte avait-elle une charge aussi négative que celle que nous lui connaissons de nos jours ? Aime-t-on aussi fort en temps de guerre ? Partons sur les chemins multiples, complexes et, parfois, oubliés, des sensibilités… Avec nous : Hervé Mazurel, maître de conférences à l’université de Bourgogne. Il a codirigé, avec Alain Corbin, l’ouvrage « Histoire des sensibilités » ; PUF.