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La Première

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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

Angélique, une fermière pendant la révolution de 1789

36 min

| Publié le 06/07/24

Nous sommes en 1789, non loin de Lille, dans le nord de la France. Pierre-François Lepoutre et son épouse Angélique Delputtesont les exploitants de quarante-cinq hectares de terre à labour situés, en grande majorité, à Linselles. Nous sommes donc en Flandre, dans une petite région dénommée le Ferrain. En mai de la même année, le mari devient député du tiers état aux Etats généraux à Versailles puis à l’Assemblée constituante à Paris. En conséquence de cette absence prolongée, Angélique se retrouve, seule, à la tête de la ferme. Devant l’importance de la tâche, elle éprouve le besoin d’écrire à son époux, deux fois par semaine. Une correspondance qui se poursuivra jusqu’en septembre 1791. Ainsi, en juin 1789, Angélique fait remarquer à Pierre-François : « On dit que le mariage entre l’homme et la femme n’est qu’un, mais, moi, je trouve bien différence aujourd’hui. Il vrai que je peux me promener dans la cour ; mais il y a une différence entre la Cour royale et une cour de fumier. » Les aléas de la gestion de l’exploitation, l’éducation des enfants, les relations avec les voisins, avec les ouvriers agricoles ou avec le curé du village : c’est la quotidien de la ferme que nous raconte cette paysanne au début de la Révolution française. Chemin faisant, Angélique Delputte donne la parole à ceux et surtout celles qui étaient relégué.e.s au second plan, au profit des personnalités plus bruyantes de cette époque tourmentée. Revivons ensemble quatre saisons de la vie d’une paysanne aux derniers jours de l’Ancien régime. Avec nous : Fulgence Delleaux, professeur d’histoire moderne à l’Université de Namur. Auteur de « Les quatre saisons d’Angélique – Correspondance d’une paysanne pendant la Révolution française » ; Bayard. Sujets traités : Révolution,France, Pierre-François Lepoutre, Angélique Delputte, correspondance, fermière, Ancien régime, paysanne