Un Jour dans l'HistoireL'apéritif : de la pharmacie à la modération
L'apéritif : de la pharmacie à la modération
38 min
| Publié le 07/07/24
Nous sommes le 12 octobre 1817. Ouvrons « La Quotidienne », un journal royaliste fondé par M. de Coutouly au début de la Révolution française. Voici ce que l’on peut lire à la page 3 : « La mode étend son empire à Paris, sur les petites choses comme sur les grandes, il faut un soin particulier pour ne pas paraître ridicule d’une semaine à l’autre. Les fashionables du boulevard de Gand, varient leur goût toutes les fois qu’il plaît à quelque charlatan d’inventer ou de donner la vogue à quelque niaiserie. Ainsi nous avons vu tour-à-tour prôner des boissons apéritives que nos gastronomes mettaient à la mode. Il y a un an que l’Extrait d’absinthe de Suisse, jouissait de la faveur. À cette boisson ont succédé les gouttes de Malte; plus tard le vermouth nous a été apporté de Londres ; aujourd’hui, c’est une liqueur hollandaise qui fait fureur. Tout le monde veut du rinz-mang-bitter, cette boisson n’a rien qui flatte le goût ni l’odorat, mais il faut en demander et en boire, parce qu’elle est à la mode. » Aujourd’hui, l’apéritif fait intégralement partie de nos vies. C’est un rite social profondément ancré dans nos sociétés. Il a ses codes et aussi une histoire très ancienne et étonnamment assez éloignée des mises en garde contre les méfaits de l’alcool. Avec enthousiasme et modération, retournons aux sources de l’apéro… Avec nous : Pierre Leclercq, membre du Centre de Gastronomie Historique, collaborateur scientifique de l’université de Liège et « animateur du Petit Lancelot », centre itinérant de diffusion d’histoire de l’alimentation. Sujets traités : apéritif, Révolution française, empire, Absinthe, vermouth , liqueur, goût, rite, pharmacie, modération, boissons,