Un Jour dans l'HistoireLe portrait photographique comme outil de domination
Le portrait photographique comme outil de domination
37 min
| Publié le 01/07/24
Nous sommes le dimanche 12 avril 1931, à Cologne au WestDeutscher Rundfunk, le service de diffusion de la région. Ce jour-là, le photographe August Sander, donne une conférence radiophonique intitulée « La photographie, langage universel ». Il dit : « L’idée fondamentale de mon œuvre photographique « Homme du XXe siècle » ( …) n’est rien d’autre que la tentative de dresser un portrait (…) actuel de l’homme allemand prenant appui sur le procédé optico-chimique de la photographie, donc sur la pure mise en forme de la lumière. » Sander ajoute : « A l’aspect de son visage, nous pouvons immédiatement reconnaître quel travail quelqu’un fait ou ne fait pas, nous lisons sur ses traits s’il a de la peine, ou s’il est joyeux, car la vie laisse inévitablement ses traces. » Et le photographe de citer l’extrait d’un poème : « sur le visage de tout homme est clairement gravée son histoire. L’un sait lire et l’autre non. » Un peu moins d’un siècle avant l’intervention de Sander, l’essor de la photographie de portrait avait provoqué le débat. La pratique, en effet, bouleversait les systèmes de représentation de soi alors en vigueur dans le monde. Quels étaient les enjeux sociaux, culturels et politiques mis en débat ? Quels en sont, encore aujourd’hui, les répercussions ? Invitées : Anne Roekens et Alexandra de Heering de l’UNamur. Coordinatrices du numéro 5 de la revue Photographica : « Portraits choisis, portraits subis » aux éditions de la Sorbonne. Sujets traités : August Sander, photographe, photographie, portrait, enjeux, sociaux, culturels, politiques, selfies, domination, optico-chimique, lumière