Un Jour dans l'HIstoireLa main, une institution à Rome
La main, une institution à Rome
41 min
| Publié le 21/05/24
Nous sommes à la fin du Ier siècle de notre ère, à Rome. Le poète Martial évoque les spectacles qui attirent les foules. Certains très cruels rejouent les mésaventures d’Orphée démembré, de Prométhée enchaîné ou du bandit Laureolus, crucifié et donné en pâture à un ours. Parmi ces spectacles quelques-uns sont consacrés à Mucius Scaevola, un jeune héros du début de la République, qui se signala par un exploit, au cours duquel il sacrifia sa main, lors de la guerre contre les Etrusques au début du VI siècle av. J.-C. Martial écrit : « Ce qui aujourd’hui est un divertissement offert par l’arène de César, au temps de Brutus fut le comble de la gloire. Vois-tu comme elle étreint la flamme, cette main, et se délecte avec l’héroïsme de son châtiment ? Comme elle impose sa domination au feu tout étonné ? L’homme est à lui-même son propre spectateur, et la noble mort de sa main droite fait sa joie. » La main de Mucius Scaevola, on le voit, joue donc un rôle primordial dans ce que nous rapporte le poète. Il en va ainsi chez les Anciens pour qui cet organe revêt un état de supériorité. La main participe de la conception du pouvoir et de l’organisation de la société, en matière de droit, de religion, de hiérarchie. Elle est placée sous le regard des dieux. Elle est la morale même. La manus est une véritable institution qui nous permet de raconter une autre histoire de Rome. Sujets traités : Main,Rome, manus, institution, Martial,poète, Orphée, Prométhée, Laureolus, Mucius Scaevola, Etrusques, César, châtiment, droit, religion, morale Avec nous : Sarah Rey, maître de conférences à l’Université de Valenciennes. « Manus – Une autre histoire de Rome » ; Albin Michel.