Un Jour dans l'Histoire

Alexandre VI Borgia, le diable en personne ?

Nous sommes le 18 août 1503, à Rome. Ce jour-là, après plusieurs jours de fièvre, Rodrigo Borgia, 214e pape de l’Église catholique romaine, connu sous le nom d’Alexandre VI, succombe à un repas mal digéré. Vraisemblablement en raison d’une dose d’empoisonnement. Quelques temps plus tôt était paru un pamphlet anonyme, prétendument daté de 1501, intitulé « Lettre à Silvio Savelli », du nom d’un allié des Orsini, famille ennemie des Borgia. Évoquant Alexandre, la lettre parle d’un « traître au genre humain », « pire que Mahomet », adepte de meurtres en tous genres. « … que de stupres, d’incestes, d’ordures, par les enfants du pape, fils et filles ! », peut-on lire. « Il n’est maison de débauche, il n’est lupanar qui ne soit plus décent ! (…) Rodrigo Borgia, exécrable gouffre et bourbier de tous les vices, en un pontificat criminellement acheté, renverse de fond en comble lois divines et droits humains ». Voilà notre souverain pontife rhabillé pour de nombreux hivers qui vont traverser les siècles. Alexandre VI, le pape de tous les excès. On se scandalise de sa vie intime intense et trouble, du rôle qu’il fait jouer à ses enfants, Lucrèce et César, dont il se sert comme autant d’atouts de son jeu de carte diplomatique. Prêt à tout pour servir ses ambitions dynastique. Un pape démoniaque, en sommes. La barque est bien remplie. Est-elle trop chargée ? Invité : Jean-Yves Boriaud, professeur émérite à l’Université de Nantes. « Alexandre VI Borgia » éditions puf. sujets traités : Rodrigo Borgia,Rome, Pape, Alexandre VI, Silvio Savelli, Orsini, scandale, Lucrèce, César