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La Première

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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

De Jules Romains à Knock : genèse d’un chef d’œuvre

36 min

| Publié le 11/01/24

Nous sommes le 14 décembre 1923 à la Comédie des Champs-Élysées, à Paris. Ce jour-là est représenté, pour la première fois, la pièce de Jules Romains intitulée : « Knock ou le Triomphe de la médecine ». La mise en scène est de Louis Jouvet qui en interprète également le rôle principal. Faute de patient, dans un petit bourg de montagne, le docteur Parpalaid déménage et cède son cabinet à un mystérieux médecin qui va, lui, parvenir à attirer la clientèle jusqu’à faire croire à tous les habitants de environs qu’ils sont malades. L’accueil est triomphal. Bientôt certaines répliques deviennent culte : « Les gens bien portants sont des malades qui s'ignorent ! », par exemple. Dans la presse de l’époque, sous la plume de Jane Catulle-Mendès, on peut lire : « M. Jules Romains use d’une férocité géniale qui nous arrache des rires presque douloureux. C’est à l’acide qu’il creuse, de façon ineffaçable, les traits de ses personnages. Il vous impose une admiration qui a quelque chose de pantelant, encore qu’à écouter sa pièce, nous nous amusions presque toujours follement. Car elle est admirable, cette pièce. Il ne faut pas craindre de dire que, par sa densité, son raffinement félin et implacable, son ampleur qui atteint une sorte de majesté vorace, déesse bien moderne, elle a tous les signes du chef-d’œuvre. » Knock, en effet, est une comédie grinçante qui dénonce la manipulation, l’abus de pouvoir, le machiavélisme. Écrite cinq ans après l’armistice de 1918, dans un contexte de course à l’armement, la pièce décèle la peur qui envahit les esprits et s’exprime par les corps. Serait-ce l’une des raisons qui en ont fait un succès universel et intemporel ? Invité : Olivier Rony, l’ayant-droit de Jules Romains, à l’origine de la publication anniversaire, chez Folio, de « Knock » préfacée par Annie Angremy. Sujets traités : Triomphe