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La Première

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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

De la censure dans les anciens Pays-Bas à la révolution numérique

28 min

| Publié le 08/12/23

Nous sommes le 13 juillet 1521, à Anvers, c’est jour de marché. Il y a du monde devant la maison communale. Il faut dire que nous allons assister, en présence des magistrats de la ville, du légat pontifical et du lieutenant de Charles Quint, l’Empereur est absent pour cause de gestion des affaires de l’Etat, au premier autodafé qui suit la promulgation de l’édit de Worms. Ce document prévoit l’interdiction, non seulement, des écrits luthériens, mais aussi des ouvrages critiques envers l’Eglise romaine, le pape, les ecclésiastiques et l’Université de Louvain. La population anversoise est là en nombre, on parle de la quasi-totalité, ainsi que les habitants des villages avoisinants. Rien que la lecture de l’édit prendra une heure, ponctuée par le son des trompettes. Le bûcher est alors allumé, qui réduira en cendres plus de 400 livres de Luther, dont 300 ont été saisis dans les boutiques de la cité. Les autres ouvrages ayant été donnés de manière spontanée. Trois siècles plus tard, très exactement en 1821, Heinrich Heine, l'un des grands écrivains allemands du XIXe siècle, écrit dans sa tragédie intitulée « Almansor » : « Et là où on brule des livres, on finit par brûler des hommes aussi ». Des anciens Pays-Bas à la révolution numérique, c’est à une histoire de la censure que nous vous convions aujourd’hui… Invité : Renaud Adam, historien responsable de la cellule numérisation de l'ULiege Library. Sujets traités : Censure, autodafé, religion, Luther, Eglise romaine, réseaux sociaux